04/11/2021
Le nucléaire ne peut pas être une solution.
La mode serait de proposer des mini centrales nucléaires SMR. Juste une petite installation, quasiment une bricole. On pourrait même en mettre sur la place des villages, devant l’ église, voire au fond du jardin.... Certaines personnalités de la sphère écolo, Marc Jankovici entre autres, participent à la promotion de l’idée comme quoi le nucléaire serait la solution, ou du moins une partie de la solution pour sortir des énergies fossiles et des énergies carbonées.
Concernant les énergies fossiles l’argument, à l’évidence ne tient pas la route, car pour faire tourner une centrale nucléaire il faut de l’uranium et cet uranium se trouve sous forme de minerais, donc en situation fossile. La France importe son uranium du Niger, du kazakhstan ….. les réserves ne sont pas inépuisables. On considère qu’au rythme actuel de consommation, les stocks seront vidés en 2070.
La question des énergies décarbonées est plus subtile et peut faire illusion. Si l´on regarde uniquement le fonctionnement d’une centrale nucléaire, on peut considérer qu'elle n'émet que peu de CO2. Mais si on regarde la construction, la démolition d’une centrale, et le retraitement des déchets, l’impact CO2 est loin d être anodin.
La construction d’un réacteur, ne serait ce que d’un point de vue financier est une véritable aventure. L´exemple le plus probant étant le réacteur EPR qui a commencé à 8,5 milliards d´euros pour arriver à cette heure, où il n´est pas encore en fonctionnement, à voisiner les 48 milliards d´euros. Comment dans ce cas peut on dire que le kw/h nucléaire sera moins cher que le kw/h renouvelable.
Mais de mon point de vue c’est encore ailleurs que l’énergie nucléaire montre qu´elle n’est pas crédible. Il s’agit du coût écologique. A savoir du coût sur le vivre ensemble et avec la nature.
On ne sait toujours pas traiter les déchets radioactifs issus des centrales. Alors on les stocke, dans des piscines, dans des mines souterraines. Comment accepter de faire peser sur les générations à venir le risque d’un stockage de produits radioactifs dangereux pour des centaines d’années.
On ne sait pas démanteler une centrale en fin de vie. Comment imaginer dans ces conditions construire des centrales que l’on ne saura pas détruire ou neutraliser. Nous avons une centrale à Brennilis en centre Bretagne. C’est une petite centrale, elle est arrêtée depuis près de 40ans et il y a toujours sur le site une vingtaine d’agents et personne ne peut dire jusqu’à quand cette présence sera indispensable afin de garantir un minimum de sécurité au site. A la lumière de cette expérience, la neutralisation d´une centrale comme Flamanville confère à de la pure science fiction.
Dans les arguments sur le coût écologique d´un tel équipement il faut également tenter d’intégrer (mais est-ce tout simplement possible?)le risque d’un accident nucléaire. Les USA, la Russie, le Japon ont dû y faire face. A ce jour des milliers d’hectares sont contaminés et impropres à toute vie humaine. Or il est évident que la multiplication des sites découlant de l’installation de mini-centrales, rendra de plus en plus forte l’éventualité d’un tel accident sur notre territoire.
Personnellement je refuserai toujours, et ceci au nom de notre confort actuel, de faire courir de tels risques aux générations à venir.
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