03/12/2023
les mauvais exemples
Eric Dupond Moretti actuel ministre de la Justice, mis en examen puis relaxé, (attention, pas innocenté juste relaxé…) par la Cour de Justice de la République, Olivier Dussopt Ministre du travail actuellement en procès et... Cerise sur le gâteau, Cahuzac ancien Ministre du Budget de François Hollande, condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale, s’estime aujourd’hui quitte avec la justice et se dit disposé à revenir dans l’arène politique…
Franchement on croit rêver. Il ne s’agit pas de commenter une décision de la justice, d’autres le feront mais simplement de s’étonner que des personnages occupant les plus hautes responsabilités de l’Etat puissent se permettre de manquer à ce point de lucidité. Ministre ce n’est pas un travail comme un autre. Un Ministre représente l’Etat et bénéficie à ce titre d’un statut très privilégié. La contrepartie que les citoyens sont en droit d’exiger est que le Ministre soit au-dessus de tout soupçon. Et les soupçons concernant ces trois personnages, il y en a. Ils ont été jugés et au-delà de la décision du tribunal ou de la cour de justice de la république, le soupçon est là. La décence, de leur part, eu été qu’ils démissionnent avant tout jugement. Le fait d’être traduit en justice, avec suffisamment d’éléments, les rend, au regard des exigences de la République, inaptes à remplir cette fonction de Ministre. Ensuite s’ils sont relaxés, que les délais soient prescrits, ou qu’ils aient purgé leur peine, c’est le sort de tous les citoyens, ils sont quittes devant la justice mais restent redevables au titre de « l’éthique républicaine » devant les citoyens.
En démocratie les candidats aux élections proposent un projet. Quel que soit ce projet, c’est l’électeur qui lui apporte ou pas son adhésion. Le candidat se propose en plus de porter et d’incarner ce projet auquel il croit. Du moins Il tente de nous en convaincre. Le rapport de confiance s’établit alors et c’est ce rapport de confiance qui confère à l’élection un niveau de contrat entre l’élu et l’électeur. La rupture du contrat par le comportement personnel de l’élu créé ainsi une fracture qui dépasse le cadre du contrat. C’est donc le monde politique tout entier, qui se trouve jugé et condamné par le comportement de quelques-uns.
Comment veut-on, devant de tels exemples, que le citoyen, qui lui n’a aucune clémence à attendre de la justice, ne se sente pas trahi par les hommes politiques. Oui ces trois exemples à eux seuls font le lit du populisme et détournent des urnes nombre d’électeurs qui, écœurés ont perdu confiance et le font savoir en restant à la maison le jour du vote. C’est bien là que se situe le coupable préjudice politique car le slogan « tous pourris » revient en boucle, alors que l’énorme majorité des élus assument leur mandat en toute loyauté.
20:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
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