19/05/2010
apéros geants
Les autorités, qu'elles soient municipales ou préfectorales les redoutent et font des pieds et des mains pour qu'ils n'aient pas lieu sur leur territoire. Effectivement, la méthode pour l'instant à l'air de marcher et les initiateurs de ces rassemblements, les uns après les autres, annoncent leurs annulations. Le décès d'un jeune homme à Nantes ne va pas arranger les choses.
Alors faut il avoir peur de ces apéros géants et surtout quelle attitude faut il adopter? Je pense qu'il s'agit avant tout d'un fait de société. Il ne suffit pas de dire, c'est bien ou c'est mal mais bien de constater qu'ils existent et qu'ils remplissent un vide puisqu'ils rassemblent a chaque fois des milliers de personnes, surtout des jeunes. Besoin de se retrouver, l'apéro géant serait une version nouvelle des "pardons bretons"... je sais l'image est osée et pourtant on peut trouver au moins deux similitudes: l'envie ou le besoin de se retrouver nombreux en un lieu unique et surtout d'y accéder gratuitement.... entre nous, une troisième similitude pourrait être évoquée... celle de prendre une bonne cuite collective, car soyons lucides l'alcoolisation n'est pas une chose nouvelle. Ce qui est nouveau et a mon sens inquiétant c'est le nombre de comas éthyliques lié à l'usage d'alcools forts comme la vodka et l'âge relativement jeune de ces comas. Comme si ces apéros prenaient place dans les rites initiatiques pour que l'ado puisse s'affirmer. L'autre point tout aussi inquiétant est la somme des dégâts infligés aux espaces publics lors de ces soirées arrosées. Un peu comme si ces soirées autorisaient l'impunité du fait du nombre de participants et de l'excuse du "je suis bourré donc pas responsable"
Ce qui me parait certain c'est que ces initiatives vont durer et que les initiateurs vont rapidement trouver la parade à la responsabilité d'organisateurs que leurs collent les autorités, alors comment réagir? En premier lieu, il me semble, en les accueillant et en essayant sinon de les organiser au moins d'en contrôler les dérives. Leur donner, au moins dans la première partie de la soirée un caractère populaire, visant à croiser les populations participante. Cette étape ne me semble pas très difficile à organiser. La partie qui reste compliquée se situe justement lorsque ce brassage se termine et que ne reste sur le carreau que les "queues d'apéro" ou tous les dérapages sont possibles. Il faut alors sur le terrain et en nombre des personnes pour assurer la prévention pour maintenir le contact entre une certaine forme d'autorité et les participants. Si la police peut jouer un rôle a ces moments ce n'est évidemment pas sous forme du CRS botté et casqué mais peut être par une présence discrète en civil permettant de repérer si besoin en est les individus que la fête n'intéresse qui si elle se transforme en baston.
Le chemin est étroit mais il me semble inutile et irresponsable de jouer l'autruche devant un fait qui quoiqu'on en dise a un sens.
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