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19/04/2017

Ou sont les projets..?

hamon.jpgY’a vraiment  quelque chose qui cloche, dans cette campagne pour les présidentielles.  Tous les candidats, ou presque,  nous parlent des « mesures » qu’ils vont prendre dès le lendemain de leur élection.  Pour l’une, c’est ne plus accorder de sécurité sociale aux immigrés, pour l’autre c’est l’abrogation de la loi travail… à l’inverse un troisième supprime les 35h et que sais-je. En fait tous ces futurs présidents de la République font comme si le parlement n’existait pas. Or les lois existent et pour les abroger   ou pour en promulguer, de nouvelles  il faut une majorité parlementaire.

    Pousser, sans doute par les médias qui veulent en permanence du concret, les candidats en sont à chiffrer les mesures qu’ils disent vouloir  prendre le lendemain de leur élection. Et je te prends 50 milliards ici, j’en remets 30 là  je baisse l’impôt de 20. Les chiffres nous donnent le tournis, les candidats eux mêmes se prennent les pieds dans leur calculs. François Hollande nous a  déjà fait le  coup en 2012 avec  son menu présidentiel en forme d' anaphores. Résultat, une énorme déception, j'allais dire,  bien évidemment car à partir du moment où un candidat présente des mesures concrètes pour se faire élire, c’est bien sur ces mesures que son action sera évaluée mais  en France et jusqu’à preuve du contraire,  le Président n’a pas les pleins pouvoirs. Le système actuel   veut donc que le Président, pour espérer mettre en place ses mesures, s’appuie sur une majorité présidentielle à l’Assemblée Nationale. C’est pour cela que Lionel Jospin avait modifié la durée du mandat en le mettant à 5 années en corrélation avec  les législatives. Il avait également placé la Présidentielle juste avant les législatives pour ainsi profiter de l’élan de cette élection hyper personnalisée  et faire accoucher une majorité présidentielle à l’assemblée. François Hollande en a bénéficié mais en rupture avec ses promesses, il a inventé, pour son malheur,  les frondeurs. 

        On assiste donc à un  de verrouillage de la vie politique à partir de cette élection présidentielle. Nous sommes bien loin d’une vie démocratique saine avec un Président qui préside  et ou  le parlement représenterait la situation politique du pays  dans sa diversité.

        Ce que l’on pourrait attendre d’un Président de la République c’est qu’il incarne un  projet pour  la Nation. Un projet c'est une vision qui met en perspective  les grandes orientations  en termes de choix de société. On ne lui demande donc pas un programme et encore moins un catalogue de mesures,  on lui demande  juste un projet, une vision.   Or si l’on reprend les professions de foi des principaux candidats et si l’on tente de transformer leur programme en projet on s’aperçoit que trois grandes lignes apparaissent. La première tenue par E Macron et F Fillon peut se résumer a ce que l'on connait déjà à savoir  la quête d’une hypothétique croissance  pour créer de l’emploi. M Le Pen et JL Mélenchon, pour des raisons très différentes veulent revenir à une politique définie nationalement en dehors de l’Europe.  B Hamon lance lui  un véritable débat de société et sans doute le seul débat fondamental qui marque cette élection. Deux axes apparaissent essentiels dans son  projet.  A savoir : il n’y aura plus de croissance car elle  ne pourrait se trouver que dans un pillage encore plus grand de nos ressources naturelles et par une  exploitation encore plus effrénée des populations des pays du Sud et de l’Est. Deuxième axes fondamental de son projet : les robots, l’informatique vont encore dans l’avenir, considérablement réduire les heures de travail humain. Et c’est à partir de ces deux constats qu’il fait sa proposition de revenu universel. Non pas comme un remède au chômage mais tout simplement pour remplacer la fonction  redistributive  du travail  salarié par une autre notion qui suppose que chaque individu,  qu’il travaille ou pas, a un droit de tirage sur la richesse de la Nation.  

       Les débats à savoir comment ce revenu universel sera financé, de même que  le niveau financier de ce revenu me paraissent parfaitement secondaires.  Ce qui est nouveau et qui tranche par rapport au paradigme traditionnel dont tout le monde constate les limites c’est bien ce passage du,  « tu travailles tu auras de l’argent » au « tu existes,  la société te doit donc  le moyen de vivre ». Les modalités de la  mise en place de ce projet de même que le rythme de son application appartiendront au parlement. Le Président serait le garant que les choses vont bien dans cette direction.   

Commentaires

Un PS+Verts à 8% à la veille du premier tour... Dur, dur d'être vert en ce moment.

Je comprends que vous préféreriez imaginer que quelque chose cloche dans cette campagne.
Et si c'était ceux qui, comme vous, n'ont pas encore compris que la population a déjà changé de logiciel. Les combinaisons, arrangements, manipulations d'opinion et autres reniements n'ont plus l'indulgence des électeurs.
Ce ne sont pas les médias qui exigent du concret, des promesses précises, ce sont les électeurs.
Le coup de la" vision", du "projet", sans se soucier du coût et des dégâts collatéraux, on nous l'a déjà fait. Maintenant les gens veulent des résultats, enfin ceux qui espèrent encore.

Les partis traditionnels, ont ouvert une autoroute aux extrêmes qu'ils prétendent combattre.
Ils sont les meilleurs ennemis de la démocratie qu'ils prétendent défendre.
Ils ne sont plus la voix du peuple qu'ils prétendent représenter.

Mais surprise, c'est le dernier avatar marketing hybride du système qui récolte les fruits, et les ralliements des caciques de tous bords en mal de postes. Ils montent tous en catastrophe dans ce dernier wagon roue de secours du système en marche. Ce serait presque drôle, si cela ne nous promettait pas simplement la poursuite d'une politique au service des banques et des " élites ", et non du peuple.
5 années de galère et d'austérité supplémentaires, avec à la clef, les extrêmes au pouvoir dans 5 ans.

A moins que la colère du peuple ne se manifeste plus fortement encore que les oracles ne nous le prévoient, dès dimanche...

Écrit par : erwan | 20/04/2017

La colère du peuple se manifestera comment ? Abstention, MLP, JLM, Poutou, Arthaud, Lassalle... faut nous expliquer.

Écrit par : René | 23/04/2017

C'est certain, les gens veulent du changement par de la nouveauté ! ... est ce que les femmes et hommes politiques nouvellement élus réussiront à prendre les bonnes décisions au bon moment ??? Je pense plutôt que ce sera la situation écologique qui nous fera bouger vraiment, et trouver des solutions adaptées.
Je médite encore sur la dernière phrase de Daniel "tu existes, et la société te doit donc le moyen de vivre"... le verbe "doit" me dérange un peu ; ma pensée est plus écologique. Je pense plutôt qu'un être humain qui "consomme" sur la planète a aussi le devoir moral de "redonner", dans le but de la préserver.

Écrit par : Sylvie | 25/04/2017

Sylvie, vos idées sont des plus respectables, mais un peu utopiques.
Personnellement, je ne crois plus aux politiques, tous menteurs, tous voleurs, mais tous très "politiquement corrects", et même très présentables pour certains.
La personne qui se lance en politique par pur humanisme, est très souvent très vite corrompue quand elle regarde comment les choses se passent, elle oublie très vite les promesses qu'elle a faites aux électeurs, pour ne se concentrer que sur son petit pouvoir local, et elle se fait plaisir, fait plaisir à ses amis, et se rengorge de sa petite importance. La nature humaine est ainsi.
Quant à l'écologie elle est en queue des préoccupations de nos contemporains.

http://www.interieur.gouv.fr/Interstats/Themes/Sentiment-d-insecurite/Chiffres-cles-Preoccupations-des-Francais

Les verts n'ont pas su faire passer leur message. Ils sont toujours passés pour de doux rêveurs un peu extrémistes quand ils parlent d'environnement, un peu catastrophistes et dogmatiques, qui exagèrent dans leurs raisonnements, un peu aveugles quant aux conséquences de leurs choix...

Écrit par : erwan | 28/04/2017

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