29/11/2018
Les pieds sur terre et le regard vers l’avenir.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le discours du Président La République, loin de décourager les gilets jaunes a au contraire galvanisé les troupes. Le Président y avait pourtant bien décliné sa vision du pays, revenant sur les enjeux, évoquant le nucléaire, insistant aussi sur le : « je vous ai compris ». Alors pourquoi ce malaise profond qui jour après jour s’exprime avec vigueur et ce malentendu qui persiste et gonfle entre un Président largement élu et aujourd’hui rejeté.
Je pense que le Président cherche à donner une réponse politique qui engage l’avenir, en cela il est dans son rôle. Mais que l’on trouve cette réponse pertinente ou pas elle ne suffit plus. En fait si la mobilisation s’est faite à partir de l’augmentation des taxes sur les carburants, il ne s’agissait là, sans doute, que de la goutte d’eau qui a fait déborder le bol. Depuis un bon moment et vraisemblablement, depuis bien avant l’élection d’ E Macron, les populations précarisées par les bas salaires, par des retraites insuffisantes, par les fermetures d’entreprises ont cherché à se faire entendre. Le comble d’ailleurs pour l’actuel Président est qu’il doit en partie son élection à cette grogne. Hélas, Il n’a pas su ou voulu répondre aux attentes. Le pays des laissés pour compte attendait un Président attentif à leur situation, à l’écoute de leurs préoccupations, un Président différent de ses prédécesseurs. L’attente n’était sans doute pas rationnelle et peut être impossible à satisfaire mais elle était là. E Macron s’est rapidement montré distant, maladroit parfois dans ses propos. Il est apparu comme le Président des riches et les mesures comme la suppression de l’ISF ont montré que la théorie du ruissellement gavait les puissants mais ne laissait que des miettes aux plus démunis.
Certes, les économistes diront que l’ISF est plus du ressort du symbole que d’une réalité économique. Peut-être mais les symboles sont parfois bien plus importants que les lignes budgétaires. La généralisation de la CSG pour les retraités aux revenus satisfaisants, qui me semble une mesure juste, ne pouvait être acceptée, que si les personnes aisées étaient elles aussi invitées à participer à l’effort national. La suppression de l’ISF à ce point a été désastreuse.
Que reste-t-il pour ce gouvernement afin de tenter une sortie de crise... ?
- Commencer par apporter une réponse, pour que la taxe sur les carburants, sans doute justifiée au regard de l’avenir, pèse moins dès à présent sur les personnes aux revenus modestes.
- Prendre une mesure forte à l’encontre des grosses fortunes qui sont aujourd’hui une insulte permanente à la face des populations aux faibles revenus et qui matérialisent à l’extrême l’injustice dont se sentent victimes des millions de Français.
Cette mesure qui pourrait être le rétablissement de l’ISF, fera sans doute figure de symbole mais le pays a aussi besoin de croire qu’il a été entendu. Il a besoin de penser que sa mobilisation n’a pas été vaine et qu’après les gilets jaunes, le pays sera plus juste.
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15/11/2018
Ouest-France /// « Oui au pôle métropolitain, mais à la carte »
Ouest-France du 14/11/2018 /// recueilli par Lucile Vanweydeveldt
Daniel Le Bigot, conseiller municipal et conseiller communautaire écologiste, évoque la nécessité de trouver le consensus à Quimper Bretagne occidentale. « On ne construit pas une communauté à la serpe ».
Le conseiller municipal et communautaire écologiste, Daniel Le Bigot, évoque la crise au sein de Quimper Bretagne occidentale et la construction du pôle métropolitain. Il prône la nécessité de trouver un consensus entre les élus.
Une crise a éclaté lors du dernier conseil communautaire. L’un des vice-présidents a voté contre le pacte financier. Que pensez-vous de cette décision ?
Les communautés de communes voient leurs compétences élargies au détriment des communes et des maires, qui ont de moins en moins de pouvoir. Cette évolution crée des frustrations. Lors du dernier conseil de Quimper Bretagne occidentale, Jean-Hubert Pétillon, vice-président et maire PS de Briec, a voté contre le pacte financier. Sa décision est légitime. Il considère que ce n’est pas aux communes de faire les frais des baisses de dotations et de mettre la main à la poche. Ce vote est symptomatique des frustrations de nombreux maires. Je pense qu’il faut tenir compte de ce sentiment et faire de la pédagogie. Il faut travailler afin d’obtenir un consensus. On ne construit pas une communauté à la serpe.
Pensez-vous que les choses vont trop vite ?
Oui. La loi NOTRe oblige les élus à agir dans la précipitation. Les grands enjeux, ceux qui concernent la vie des gens, sont gérés par les communautés de communes : les transports, la gestion des déchets, de l’eau, la petite enfance… Or, il faut laisser le temps aux maires de changer leurs habitudes. Concernant la petite enfance, par exemple, on aurait pu trouver un compromis. Aujourd’hui, seule la compétence petite enfance est transférée à QBO. Cela arrange le maire d’Ergué-Gabéric, qui voulait garder l’enfance dans son giron, mais pas le maire de Briec. Le Sivom, qui s’occupait de la petite enfance et de l’enfance dans le Pays glazik est coupé en deux. Ce bouleversement interroge près de 70 agents qui se demandent où ils travailleront demain. Qui part à QBO et qui reste au Sivom ? On aurait pu trouver une solution à la carte, différente selon les communes. Cela aurait évité la crise.
À votre avis, pourquoi cette solution n’a-t-elle pas été privilégiée ?
Parce que tout va trop vite. Les services ne savent plus où donner de la tête donc ils font des erreurs. Et puis c’est aussi une question de personnes. Le président, Ludovic Jolivet, est convaincu de la nécessité de regrouper les communes, de transférer les compétences et de mutualiser. Il a raison. Mais il faut aussi être convaincant. Pour cela, il faut écouter les maires et leur laisser du temps.
Que pensez-vous du projet de pôle métropolitain ?
J’y suis favorable. QBO compte aujourd’hui 100 000 habitants avec 14 communes. Demain, il comprendra les 7 communes du Pays fouesnantais (28 000 habitants). Ce regroupement de communes permet une mutualisation des moyens et une meilleure gestion. Les habitants s’y retrouvent car ils ont accès à plus de services. J’ai un seul regret : dommage que l’on ait laissé Châteaulin et Pleyben partir vers Brest. Aujourd’hui, on demande à Plonévez-Porzay de financer le plateau des Capucins et pas la gare de Quimper. C’est aberrant. On a raté une opportunité mais, heureusement, tout n’est pas figé. Demain, on raisonnera d’avantage en bassins de vie, faisant fi des frontières communales. C’est le sens de l’Histoire.
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