Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/01/2019

Un malaise pour un mieux...

Capture.JPG          Le mouvement des gilets jaunes bouscule nos points de vue et parfois met à mal nos valeurs. Comment en effet  ne pas condamner la violence gratuite sur  le mobilier publique, sur les vitrines des magasins… sur les journalistes. Comment ne pas condamner la violence d’où qu’elle vienne dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.  Mais comment aussi refuser de s’interroger sur ce qui amène notre société à ces extrémités.

            Le malaise ne date pas d’aujourd’hui et faire porter au Président  Macron la responsabilité de la situation vécue actuellement est un raccourci démagogique. Ce que l’on peut fort  justement reprocher à Macron c’est d’avoir perçu avant les autres  le dysfonctionnement  de notre système politique, de l’avoir fait éclater pour se faire élire mais de n’avoir rien prévu pour répondre à l’attente des gens.  Il se retrouve donc aujourd’hui dans la peau du responsable de tout  et il est à  craindre  pour lui que cette situation ne soit irrévocable.

             Sans chercher à cautionner  les gilets jaunes, je pense que le mouvement dans un florilège  de revendications plus ou moins pertinentes exprime un véritable et légitime ras le bol devant une société  de plus en plus injuste. En résumé les élites se gavent et le peuple se partage les miettes. La théorie du ruissellement en est le symbole. Elle  n’y est sans doute pas pour grand-chose Chantal Jouanno la Présidente de la CNDP(commission nationale du débat public) mais sa rémunération mensuelle  de 15000 euros est un chiffon rouge à la face de ceux qui se débrouillent avec moins que le SMIC. On apprend dans la foulée que ce sont des dizaines et sans doute plus, de responsables de comités ou de commissions qui émargent  ainsi à plus de 10 fois le revenu de ceux qui occupent aujourd’hui les ronds-points. Et les exemples sont multiples  qui alimentent la colère,   des frais d’obsèques des Sénateurs aux frais de vaisselles et de déménagements des hauts fonctionnaires.

             On apprend ainsi  que le PDG de Renault se dérobait au fisc national, que les conseils d’administrations des grandes sociétés privées du CAC 40 n’ont jamais distribué autant de dividendes à leurs actionnaires, que le champion du e-commerce Amazone  détruit du matériel électroménager tout neuf alors que 9 millions de gens vivent en dessous du seuil de pauvreté et doivent faire avec  une machine à laver, un frigo qui ne correspondent pas normes environnementales minimum. Que ces mêmes entreprises... Ford et autres ferment des sites et mettent au chômage des milliers d’employés  pour garantir a leurs  actionnaires un seuil de dividendes supérieur à 10 %.

           Alors oui le mouvement des gilets jaunes est un flot qui emporte avec lui  toutes sortes de revendications mais ne pas reconnaître qu’il puise sa colère sur une légitime frustration alimentée par une injustice sociale insupportable serait pour les dirigeants  de notre pays une grave erreur aux conséquences imprévisibles. A contrario, profiter de ce mouvement,  "révolutionnaire" pour  réduire  les inégalités, pour se libérer d’un libéralisme économique sans foi qui confisque les richesses, pour refonder le collectif face à l’individualisme ravageur... est une chance à saisir.

Dans les propositions qui devront  symboliser cette volonté de lutter contre l’injustice on pourrait, peut êter sous une forme nouvelle, remettre en place l’ISF (impôt sur la fortune). On pourrait décider que dans la fonction publique, chez les élus de tous les niveaux dans les commissions dépendantes de l’Etat… aucune rémunération mensuelle de dépasse les 6000 euros. Président de la République compris et que l’on ne me dise pas qu’il n’y aura plus de candidat…  cela voudrait simplement dire que seul l’argent les intéresse. Je ne peux simplement pas y croire

Commentaires

En accord avec toi, mais si je n'aime pas plus que toi la violence, je ne la condamne pas non plus car elle est légitime.
Quant aux formes qu'elle peut prendre... Je te rappelle qu'elle est, par définition, aveugle.
Depuis 1789, la société française ne progresse significativement que par ruptures successives car seules les manifestations violentes sont porteuses de résultats*. Espérer ces derniers en condamnant les moyens de les obtenir, c'est se cacher derrière son petit doigt (ou faire du politiquement correct).
*exception en 36, mais la grève était alors une arme massive.
Bien amicalement, meilleurs voeux à toi
François

Écrit par : François Bernardelli | 14/01/2019

Oui, François, il y a des violences sociales qui engendrent des violences quelque fois aveugles
Daniel, si Macron n'est pas le seul responsable de la situation actuel, il est l’archétype des valets du néolibéralisme suffisants et arrogants
Depuis trente ans je ne comprenais pas pourquoi ça n'explosait pas. C'est fait
La question est de savoir si comme en 1789 nous allons hériter d'un dictateur, Napoléon, et ensuite de la Restauration
Ce mouvement sera-t-il plus sage pour qu'enfin revenions pacifiquement à une paix sociale où l'échelle des salaires soit équivalent à celle de 1945 quand les patrons gagnaient au maximum trente fois le salaire de ces travailleurs les moins bien payés. Aujourd'hui ça peut atteindre 3000 fois
Oui, Daniel, les salaires de nos représentants sont des chiffons rouges pour éviter au peuple de voir la rémunération des plus riches comme Bill Gates l'ex-pdg de Microsoft ou Mark Zuckerberg, le patron de Facebook. Ne pas oublier en France Boloré, Bernard Arnault, Mulliez, etc...
https://photo.capital.fr/les-20-francais-les-plus-riches-en-2016-17031#bernard-arnault-au-centre-reprend-la-tete-du-classement-devant-gerard-mulliez-et-francoise-bettencourt-meyers-521030

Écrit par : René | 14/01/2019

Les commentaires sont fermés.