Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/04/2020

En réponse à l'édito de Mr Coudurier paru dans le telegramme du 7 avril.

 

 

       A situation de crise,  moyens de crise. Alors oui le confinement, les amendes, les contrôles et peut être prochainement le tracking… pourquoi pas si cela peut nous préserver du pire. Mais le pire ne sera pas permanent, nous le savons,  et le moment viendra  ou ce coronavirus se soignera comme une grippe, et sera prévenu par un vaccin.

        La crainte pour « les lobbystes de la bien pensance » dont parle  Monsieur Coudurier  est, qu’habituée à ces modes de surveillance, justifiés en période de crise, la société en viennent à les accepter comme une sorte de fatalité insidieusement indolore.

          Pour ma part je ne souhaite pas que les autorités puissent savoir avec qui j’ai échangé dans les dernières 24h et ceci quels qu’en soient les motifs. Je partage avec Mr Coudurier le constat que nous sommes déjà largement surveillés par nos téléphones, nos cartes bancaires mais justement est-il nécessaire d’en rajouter. Ne vaudrait-il pas mieux au contraire que les lois viennent encadrer plus précisément ces repérages qui font de nous des clients asservis voire des citoyens étiquetés. 

 

          Je sais que la loi de Godwin dit que dans une discussion qui s’étire, on arrive toujours à évoquer le nazisme. Je n’échapperai donc pas à la règle.  Je n’ose simplement pas imaginer l’hécatombe qui se serait produite si à l'époque,   Hitler avait pu disposer de tels outils de surveillance. Alors oui à des moyens adaptés pour résoudre cette crise mais a condition qu'ils soient validés par nos instances démocratiques  et  que leurs usages  soient calés sur sa durée. Pour la société, Il y sans doute encore plus dangereux que le coronavirus,  je veux dire, la mise sous tutelle de notre  liberté de penser, de circuler et de rencontrer qui nous voulons sans avoir à rendre compte à qui que ce soit. 

Commentaires

Pas besoin de remonter aux années 30 du siècle dernier pour démontrer que les mesures temporaires deviendront permanentes dans quelques temps. Il suffit de se rappeler que le court passage de Jean-Jacques Urvoas au ministère de la justice en 2016 sous F.Hollande a été de faire voter une loi qui "normalisait des mesures d'exception de l'état d'urgence, une confusion préjudiciable entre police administrative et police judiciaire, un recul de l'indépendance de la justice, une diminution des libertés individuelles ainsi qu'un « permis de tuer » accordé à la police."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_renfor%C3%A7ant_la_lutte_contre_le_crime_organis%C3%A9,_le_terrorisme_et_leur_financement,_et_am%C3%A9liorant_l%27efficacit%C3%A9_et_les_garanties_de_la_proc%C3%A9dure_p%C3%A9nale

Croire aussi que "le moment viendra où ce coronavirus se soignera" affaibli la démonstration. Ce coronavirus est une grippe comme les saisonnières, et comme elles ne se soigne pas. Ces virus mutent régulièrement et les vaccins ont en général au moins une mutation de retard. Les médicaments antiviraux sont aussi particuliers à un virus ou au mieux à plusieurs virus mais pas à toutes les mutations. Donc il faudra nous habituer en France à un nombre un peu plus élevé que les 9000 morts annuels de la grippe saisonnière si la mondialisation se poursuit avec ses flux de personnes et de marchandises entre les pays et les continents.
Et il faudra s'habituer à des contrôles de plus en plus orwelliens qu'ils soient numériques ou physiques. Un signe distinctif sur les vêtements des porteurs sains du virus par exemple pour permettre aux malades de leur cracher dessus...

Moins d'avions, moins de porte-conteneurs géants, plus de production locale et les virus auront moins de faciliter pour se diffuser sur la planète mais là il s'agit d'un voeu pieux comme ceux que François, le pape des catho, fera ce dimanche seul

Une autre question se pose aujourd'hui ! Jusqu'à quand les gouvernants vont-ils chercher à protéger leurs populations ? Il y a un siècle ils n'avaient pas hésité à envoyer à la boucherie des millions de citoyens pour régler des différents commerciaux . Ensuite la grippe espagnole avait fait encore plus de morts (20 à 50 millions) sans qu'aucune étude scientifique approfondie ne fut entreprise. De même la grippe asiatique de 1957 que j'ai connu, n'a pas conduit les gouvernements à des mesures de confinement comme celles que nous connaissons. Aujourd'hui est-ce par manque de masques et de gels hydroalcooliques que nous sommes confinés au risque d'une récession mondiale ? Qui va s'en sortir ? Y aura-t-il un ménage économique de fait avec ce confinement ? Qui va s'en sortir ? Les grosses boites aux reins solides ? Les GAFAM ?
Politiquement que va-t-il se passer ? Les populistes vont-ils rafler la mise ?
Une récession ce n'est pas la décroissance. Une récession c'est le bazar propre à mettre au pouvoir des va-t-en-guerre
Pas de panique il fait beau et Macron est allé voir Raoult...

Écrit par : René | 10/04/2020

Autres interrogations sur les mesures exceptionnelles, celles concernant l'emploi ? Y aura-t-il un JJ.Urvoas pour les rendre permanentes ? Si cette crise sanitaire du Covid-19 et le confinement risque de réduire les droits publics et sociaux, il semble qu'économiquement les grands gagnants seront les GAFAM. Le confinement a fait exploser l'utilisation du numérique. Que ce soit pour les échanges par mails et visioconférences. Que ce soit pour les achats avec Amazon qui tourne à plein régime en oubliant de protéger ses salariés ou la livraison par drive qui passe par internet pour les commande
Comme le disait hier Daniel Cohen hier à 28minutes sur Arte, un nouveau capitalisme celui du numérique apparait et grace au confinement va assurer sa domination

Écrit par : René | 11/04/2020

Article intéressant du Télégramme. Il va falloir vivre avec les pandémies si nous ne changeons pas de modèle économique et de rapport à la nature

Pandémies : l’interférence de l’Homme sur la biodiversité mise en cause
Le Télégramme 11 avril 2020

Le coronavirus SARS-CoV-2 vient du monde animal, comme de nombreuses maladies (les zoonoses), et sa transmission à l’Homme a été favorisée par l’activité humaine sur la nature.

Qu’il vienne d’une chauve-souris ou qu’il ait transité par un pangolin, le coronavirus qui a mis le monde sens dessus dessous et dont le bilan mondial approche les 100 000 morts vient du monde animal, c’est certain. Mais c’est l’activité humaine qui a favorisé son passage à l’Homme, et si rien ne change, bien d’autres vont suivre, alertent des spécialistes.

Les « zoonoses » comme on appelle les maladies ou infections qui se transmettent de l’animal à l’humain, n’ont rien de nouveau. Tuberculose, rage, toxoplasmose, paludisme… selon le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), 60 % des maladies infectieuses humaines ont cette origine. Chiffre qui grimpe à 75 % pour les maladies « émergentes » : ebola, VIH, grippes aviaires et autres SRAS ou zika…

Les dernières infos sur le coronavirus

Or, « l’émergence de maladies zoonotiques est souvent associée aux changements environnementaux » qui sont « habituellement le résultat d’activités humaines, de la modification de l’usage des sols au changement climatique », notait le PNUE dans un rapport de 2016.

« Vu la croissance de la population humaine et son utilisation toujours plus intense des ressources planétaires, la destruction d’écosystèmes de plus en plus nombreux multiplie les contacts » entre espèces, abonde Gwenaël Vourc’h, directrice-adjointe de l’unité d’épidémiologie vétérinaire de l’INRAE, un institut de recherche public français.

En cause, la déforestation pour faire place à l’agriculture, l’élevage intensif dont les animaux peuvent servir de « pont » avec l’humain (notamment en développant des résistances aux antibiotiques couramment utilisés dans l’agriculture industrielle), l’urbanisation et la fragmentation des milieux, qui modifient l’équilibre entre les espèces. Sans compter le réchauffement climatique qui peut conduire certains animaux vecteurs de maladie à prospérer là où ils ne vivaient pas avant.


« Sans précédent »

« Le processus qui conduit un microbe, tel qu’un virus, d’une population de vertébrés -chauve-souris par exemple- dans laquelle il existe naturellement, jusqu’aux humains est complexe, mais causé par l’Homme (…), les actions humaines créant l’occasion pour les microbes de s’approcher des populations humaines », détaille Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES, le panel des experts de l’ONU sur la biodiversité.

« La rapidité de modification des espaces naturels ces 50 dernières années est sans précédent dans l’histoire humaine. Et le facteur direct le plus important de ce changement est le changement d’affectation des terres, » poursuit-elle.

D’ailleurs, au delà de la pandémie actuelle, l’IPBES estime que les zoonoses font quelque 700 000 morts par an.

Une étude de chercheurs américains, réalisée avant l’apparition de l’épidémie actuelle et publiée mercredi, identifie rongeurs, primates et chauve-souris comme hôtes de la majorité des virus transmis à l’Homme (75,8 %). Mais les animaux domestiques sont également porteurs de 50 % des zoonoses identifiées.

Et si l’on se concentre sur les espèces sauvages menacées, l’étude montre que celles qui partagent le plus de virus avec les humains sont précisément « celles dont les populations sont en baisse en raison de l’exploitation et de la perte d’habitat ».

« Nous modifions les territoires (…), ce qui augmente la fréquence et l’intensité des contacts entre l’humain et la faune sauvage, créant les conditions idéales pour des transferts viraux », résume Christine Johnson, de l’école vétérinaire de l’université de Californie, qui a dirigé l’étude, faisant écho aux autres expertes.

« Tragédie mondiale »

La tendance ne devrait pas s’infléchir, prévient Anne Larigauderie, car les modifications d’usage des terres, « combinées aux augmentations en matière d’échanges commerciaux et de voyages », devraient faire augmenter la fréquence des pandémies à l’avenir.

La réponse devra donc être systémique, souligne Gwenaël Vourc’h : « Au delà de la seule réponse indispensable à chaque épidémie, il faut réfléchir à notre modèle » et notamment « repenser notre relation avec les écosystèmes naturels et les services qu’ils rendent ».

Anne Larigauderie ne dit pas autre chose : elle en appelle à un « changement transformant pour trouver une solution à cette tragédie mondiale », en œuvrant à un « ancrage environnemental » des différents secteurs économiques, de la finance à la pêche en passant par les transports ou l’énergie.

« Les stratégies efficaces existent déjà pour contrôler la plupart des zoonoses négligées, la principale contrainte semblant le manque d’investissements, » notait déjà le rapport du PNUE de 2016, soulignant que « l’intégrité des écosystèmes sous-tend la santé et le développement humain ».

À 86 ans, Jane Goodall a passé la majeure partie de sa vie à étudier et défendre les animaux, notamment les chimpanzés d’Afrique, plus spécialement de Tanzanie. « Il était prédit que ceci allait arriver, et ça va se reproduire jusqu’à ce que nous en apprenions les leçons », prévient la primatologue britannique. Car pour elle, les causes de la pandémie sont évidentes : « notre mépris de la nature et notre manque de respect pour les animaux avec lesquels nous devrions partager la planète ».

Voir en ligne : https://www.letelegramme.fr/coronavirus/pandemies-l-interference-de-l-homme-sur-la-biodiversite-mise-en-cause-11-04-2020-12538143.php

Écrit par : René | 11/04/2020

Les commentaires sont fermés.