20/03/2023
la légitimité du 49.3 mise en cause.
Le 49.3, quoiqu’on en pense, ne peut être jugé comme contraire à la constitution puisqu’il fait partie de l’article 49 de la constitution de 1958 qui a été elle-même approuvée après le référendum du 28 septembre 1958. Cet article a été justifié pour contrer l’impossibilité des gouvernements de la 4 ème République à trouver des majorités stables. Plus récemment Michel Rocard l’a utilisé 28 fois lors de son passage comme premier Ministre. Le problème, n’est donc pas directement constitutionnel puisque dans le cas de la loi sur la retraite il n’y avait pas de majorité politique claire à l’assemblée. Le problème est donc plus profond. Il s’agit en fait d’une question de légitimité démocratique. En effet c’est le peuple français qui a près de 70%, d’après les derniers sondages, rejette ce projet de loi retraites. Forcer par le 49.3 le vote de la représentation parlementaire est une chose, forcer la volonté du peuple en est une autre bien plus préoccupante car celle-ci ouvre la porte à tous les excès. Le peuple se sentant floué dans sa volonté, se fâche et de cette colère personne ne sait ce qu’il peut en advenir.
Je suis foncièrement opposé à toutes les formes de violences physiques ou matérielles, que celles-ci soient dirigées contre les personnes ou contre les biens. Manifester est non seulement un droit mais bien plus l’expression salutaire d’une volonté de participer à l’exercice démocratique. Casser des abris bus, détruire les arbres sur les ronds points , brûler des pneus et abimer la chaussée... lors des manifestations même si ces faits sont en marge des cortèges, se retournent inévitablement contre le peuple car ces biens lui appartiennent et c’est lui, le contribuable qui va payer leurs remplacements.
La responsabilité du gouvernement aujourd’hui est grande.
C´est lui qui crée la situation et c’est lui qui en a la clé. S’il n’est pas convaincu par les sondages d’opinion, c’est son droit. Il doit alors proposer un référendum qui lui donnera la réponse incontestable et qui légitimera la décision qui sera prise. Au point ou nous en sommes, je ne vois pas d’autre sortie raisonnable à cette crise issue en grande partie de l’obstination d’un Président dans sa toute puissance.
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