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15/11/2015

Surmonter nos peurs.

marianne3.JPGCe qui s’est passé ce vendredi 13 novembre (« miz du » en Breton qui veut dire mois noir) nous laisse sans voix. Je ne peux penser qu’avec effroi à toutes ces femmes ces hommes, qui étaient là simplement pour goûter aux plaisirs de la vie, aux plaisirs de la ville. Ils occupaient une terrasse de café, un stade de foot, une salle de spectacle, en un instant ils ont connu l’horreur, la mort, la souffrance d’une blessure, la peur…

           La mémoire de Charlie.

             Cet évènement nous ramène douloureusement au 7 janvier, au massacre chez Charlie hebdo et pourtant l’émotion est différente. Ce n’est pas le nombre de victimes qui fait la différence. Elles étaient plus nombreuses vendredi soir. Les journalistes de Charlie étaient connus et familiers. Leur assassinat a provoqué une réaction émotionnelle particulière. S’attaquer à Charlie c’était s’attaquer à l’un des symboles de notre République, un symbole qui en constitue le pilier, la liberté de s’exprimer. La communion qui a uni le peuple français au mois de janvier dépassait les faits eux-mêmes. Il y a eu dans tout le pays à ce moment particulier un élan que l’on peut qualifier de communion, presque de spiritualité qui a faire taire les différences de point de vue. Une sorte d’état de grâce pour le pays qui je le sais ne pouvait durer que le temps de l’émotion… 

             Il est sans doute trop tôt pour le mesurer et le dire mais l’ambiance aujourd’hui me semble très différente. Parce que ce vendredi 13 novembre, vient après le 7 janvier et que peut être s’est déjà s’installée comme une habitude,  une sorte de fatalité. Aussi parce que la peur a semble t-il remplacé la stupeur de voir assassiner les dessinateurs de Charlie. La peur devant cette réalité qui nous saute à la figure. Les cibles étaient vendredi soir parfaitement aléatoires. N’importe qui pouvait se trouver au stade, au Bataclan ou à la terrasse d’un café. Et ce sentiment est nouveau et modifie profondément la nature des réactions.

          La peur est une réaction momentané,  normale mais elle rétrécit notre capacité à voir les autres. Ce qui doit donc nous animer maintenant c’est la volonté de surmonter cette peur.    

          Comment en est on arrivé là?   

         Les experts, les commentateurs et une partie des hommes politiques parlent de guerre. Oui elle existe cette guerre, mais elle se déroule au Mali, en Syrie et le mot ne me semble pas juste pour qualifier se qui se passe sur notre territoire. Ces jeunes qui se font sauter, qui massacrent à l’aveuglette sont des assassins mais peut on les qualifier d’ennemis. Ils sont Français pour la plupart, ont reçu une éducation à la française. Des instits, des profs, des parents ont tenté de leur expliquer les valeurs de la République alors que s’est il passé pour qu’ils deviennent ainsi des chiens enragés. Comment en sont ils arrivés au point de confondre le jeu vidéo et le massacre de jeunes qui leur ressemblaient.

           Je n’ai bien évidemment pas de réponses à cette question mais je crains que de parler de guerre n’entraîne la mise en place d’outils et moyens à la hauteur d’un conflit et ne nous empêche de regarder nos quartiers. Pour sortir de ce cercle infernal, il nous faut au contraire chercher à comprendre les raisons de la radicalisation qui emmène des jeunes garçons, des jeunes filles à partir pour la Syrie, à comprendre comment un jeune de 20 ans peut ainsi tirer sans trembler sur un autre jeune avant d’actionner sa ceinture explosive.

22:06 Publié dans Jeux | Lien permanent | Commentaires (2)