07/10/2008
Droit de grève en danger
Que Ludovic Jolivet, "leader" de l'opposition municipale quimpéroise, considère la position de la ville de ne pas mettre en place un service minimum dans les écoles comme hors la loi, est un fait puisque la loi a été votée. Ceci dit ce transfert de responsabilité de l'Etat vers les communes, fait dans la précipitation est irréalisable en l'état.
Le Maire et Denise Cariou, adjointe aux affaires scolaires, en ont bien expliqué les raisons techniques: "en cas de grève chez les enseignants et dans le même temps dans la fonction publique territoriale, la collectivité n'a pas les moyens humains pour assurer ce que prévoit cette loi". Bien sûr, les décrets d'application proposent dans ce cas de faire appel à "toutes les ressources bénévoles mobilisables". En fait cela signifierait que les parents confieraient leurs enfants pour une journée à des personnes non qualifiées, non connues de la mairie. S’il y a de fortes chances que cela se passe bien dans la plupart des cas, nous n’osons pas imaginer les conséquences pour le Maire d'une commune si un bénévole, pas préparé, prenait une attitude mettant en danger un ou des enfants. Il y a ici un formidable paradoxe entre le niveau d'exigence et de qualification demandé aux animateurs chargés d'encadrer des jeunes dans le cadre des activités de loisir reconnues et le laxisme total de l'Etat quand il s'agit de remplacer des enseignants en grève.
Le conseiller municipal d'opposition qualifie ensuite cette "attitude d'immorale", c'est son droit. Ce qui pour nous est immoral, c'est d'attaquer de façon détournée le droit de grève qui n'en déplaise à certains est inscrit dans la constitution. Car c'est bien là le fond de cette loi: rendre inefficace donc inutile le recours à la grève. On imagine très facilement, ce premier rempart détruit, le sort qui serait ensuite réservé au droit du travail.
La grève, par ce qu'elle impose aux salariés qui la mènent ou qui la subissent, doit rester le recours ultime aux règlements des conflits sociaux. Il appartient donc au gouvernement, plutôt que de monter dangereusement les catégories sociales les unes contre les autres de mettre en place les dispositions visant à éviter ces conflits ou tout au moins à les résoudre par le dialogue.
Les élus de Kemper l'Ecologie à Gauche
Daniel Le Bigot
22:00 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)
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