22/01/2013
J'ai l'honneur de ne pas te demander....
Il y a trente ans nous chantions, le cœur léger, « j’ai l’honneur de ne pas te demander ta main, ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin ». Nous voici début 2013 et nous manifestons pour « le droit au mariage pour tous ». Qu’est ce qui a pu changer pour nous amener à gérer un tel paradoxe.
Je pense en fait que la question générale du mariage n’a pas beaucoup changée et que les couples vivant hors mariage augmentent toujours jour après jour. Ce qui a changé c’est sans doute la revendication des couples homosexuels d’être reconnus, de vivre ouvertement leur union au même titre que les couples hétérosexuels. Et cette revendication passe pour eux par le droit, comme les autres, à pouvoir se marier. Quelle sera la réalité numérique de cette loi ? Vraisemblablement très minime, sans doute à l’échelle du pays 2 ou 3000 couples. Fallait-il alors allumer une telle controverse pour une réalité qui restera marginale. Sans doute que oui car il est des lois, même symboliques,dont la portée va bien au-delà du nombre de cas concernés. Il est même vraisemblable que, une fois accordé aux couples homosexuels ce droit au mariage, ils s’empresseront de ne pas l’utiliser justement pour revendiquer une forme de normalité progressiste.
Le PACS est sans doute l’acte le plus moderneen termes de valeur sociétale que notre pays ait mis en œuvre depuis un bon bout de temps. La logique aujourd'hui est que les dispositions du PACS soient améliorées, en offrant à ceux qui choisissent ce type d’union, la sécurité juridique et financière qu’offre le mariage. En particulier en faisant en sorte qu’en cas de décès d’un ou d’une des PACSés la pension de réversion puisse être accordée à celui ou celle qui reste. De la même manière en termes d’héritage les PACSés doivent pouvoir bénéficier des mêmes dispositions que les couples mariés. Ces dispositions étant adoptées, le mariage restera un choix, respectable mais pas indispensable pour assurer la sécurité de ceux qui ont décidé d’unir leur vie.
L’autre point important contenu dans la loi, qui va rentrer en discussion et qui semble perturber particulièrement les catholiques, est la capacité ouverte à l’adoptionpour les couples homosexuels. Là encore quelle est la réalité ? L’adoption nationale est extrêmement réduitepour les couples hétérosexuels, loi ou pas loi, elle sera encore plus difficile pour les couples homos. Il en est presque de même pour les adoptions internationales. Ce qui va changer et c’est une avancée importante, c’est queles enfants d’un des conjoints homosexuels pourront être adoptés par le deuxième conjoint.
L’enfant, contrairement au travail, au logement... n’est pas un droit. L’adoption reste et restera une possibilité etil est juste qu’elle soit offerte dans les mêmes conditions à tous les couples. L’essentiel dans ce domaine n’est pas la satisfaction des parents mais bien le bonheur des enfants et de ce cotéce n’est pas la loi qui décide mais uniquement la capacité à aimer qu’elle soit d’un homme et d'une femme, de deux hommes ou de deux femmes. La procréation médicalement assistée posera encore d'autres questions et je pense que les députés ont bien fait de ne pas associer la PMA à cette loi pour le droit au mariage. Il n'empêche que le débat va devoir être abordé sinon c'est l'hypocrisie qui l'emportera.
00:38 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
G.B. ( et Jean Genêt aussi) souhaitait plutôt la suppression du mariage, institution à engraisser les avocats ainsi que celle de la Légion d'Honneur, institution à récompenser les "bons petits soldats" ( pas d'accord Madame Duflot?) Mais l'esprit libertaire n'est plus ce qu'il était...
Écrit par : GGRD | 22/01/2013
Bien le commentaire le monsieur Le bigot sur le mariage gay.
Pas "bigot" du tout si je puis me permettre cette boutade (facile).
La référence à Georges Brassens me fait penser à une de ses citations : " La connerie, c'est comme une cruche sans anse, on ne sait par où la prendre, on n'a qu'une seule envie, c'est de donner un coup de pied dedans."
Le problème, c'est qu'on est tous le con de quelqu'un... moi-même y compris évidemment.
Cette citation me vient souvent à l'idée lorsque je pense à l'urbaniste en chef de notre cité, tellement je pense qu'il est totalement à côté des réalités. Je n'y pense plus lorsqu'il aborde des sujets étrangers à notre ville, parce qu'alors il me devient presque sympathique...
Tout est relatif
Écrit par : breton | 24/01/2013
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