17/02/2013
Du gachis de cheval.
Apres avoir nourri nos ruminantes avec des farines animales, jusqu'à les avoir rendues folles, voici que l’on fait manger du cheval à nos gamins des écoles, à nos seniors des maisons de retraite. Avec un peu de volonté Findus arrivera bien à faire manger du porc aux Imans d’Arabie Saoudite. Non pas que le cheval soit marqué du sceau de l’infamie par les agences en charge de l’hygiène alimentaire mais tout simplement parce que l’on a le droit en tant que consommateurs de ne pas manger telle ou telle viande selon nos choix.
Alors comment cette viande de cheval a t’elle atterri dans nos assiettes. Tout simplement en suivant le chemin le plus simple de la cupidité mercantile. Nos transformeurs trouvent sur le marché Européen des « minerais » (et oui, c’est ainsi qu’ils appellent ce nous nommons plus prosaïquement viandes) bon marché. Alors ni vu ni connu, un kilo de bœuf, un demi kilo de cheval, de la colle, des os en poudre et je ne sais trop quoi en plus, le tour est joué et notre plat de hachis parmentier signé Picard est prêt à passer au micro onde pour une portion minute. Rapide et pas cher !
Il y a évidemment eu « magouille économique » de la part de plusieurs barreaux de la chaine de production. Et sans doute comme le dirait Virenque, pour certains à l’insu de leur plein gré. Mais ne soyons pas dupes, et le producteur Roumain de viande chevaline le confirme, « le marché était clair et l’acheteur savait que c’était du cheval ». Alors pourquoi avoir mis du cheval dans le hachis, tout simplement parce que cette viande qui provient essentiellement des pays de l'Est est moins chere que le bœuf produit en France. Les transformeurs peu scrupuleux augmentent donc ainsi leurs marges sur des produits de grande distribution ou la concurrence est rude. Et qui plus est avec l’appui objectif des salariés de ces entreprises qui pour des questions salariales bien comprises, ferment les yeux, voire réclament à grands cris et coûte que coûte le retour de l’agrément sanitaire comme c'est le cas pour Spanghero.
Y a-t-il pour autant un risque du point de vue sanitaire ? Oui, bien évidement. Non pas parce que nous avons mangé du cheval au lieu du bœuf mais parce que la preuve est une fois de plus avérée qu’il est impossible, dans un marché planétaire, de garantir la traçabilité et donc l’origine d’un produit. Partant de là, nous pouvons craindre le pire. Des OGM dans la truite, des farines animales dans le lait et sans doute des manipulations dont nous n’avons même pas encore idée.
L’union Européenne envisage des tests ADN sur les aliments, la parade est uniquement médiatique et elle ne tiendra que jusqu’au jour ou par le scandale nous apprendrons que ces tests sont falsifiés. Alors que faire ? Tout d’abord favoriser les circuits courts qui permettent une meilleure connaissance entre le producteur et le consommateur et ensuite mieux contrôler et pourquoi pas: taxer les échanges entre pays et tout particulièrement entre pays ou les coûts de productions sont tellement différents qu’ils entrainent inévitablement un trafic juteux pour les grosses firmes de l’agro alimentaire.
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