29/07/2013
transition énergétique... version terrain.
Au Sénégal le bois est encore aujourd’hui, la principale ressource énergétique. Sa consommation, essentiellement réservée à la cuisine, représente à peu près 40% de l’énergie consommée par le pays. La plupart des familles utilisent le foyer traditionnel constitué de trois pierres posées sur le sol. Le bois en campagne est ramassé par les femmes qui quotidiennement font des kilomètres pour le trouver. Elles y consacrent une bonne partie de la journée et reviennent bien souvent lourdement chargées. En ville le bois est acheté. Le coût financier pour une famille est alors de l’ordre de 500 CFA par jour (près de 1 euro). Il y a peu de forets convenablement gérées pour alimenter ainsi la population. L’essentiel de la ressource est donc collecté à proximité des villages, les arbres sont régulièrement démembrés. En Casamance se sont les racines de palétuviers qui servent de bois de chauffage, mettant ainsi en danger l’équilibre écologique de la mangrove. Le foyer traditionnel outre le fait qu’il est peu économe car la chaleur rayonne et se disperse un peu comme dans une cheminée, produit beaucoup de fumée du fait de la combustion qui est largement incomplète.
Ces éléments ont conduit différentes associations ( *) à mettre au point des cuiseurs à bois. Celui que je vous présente ici , qui a déjà fait ses preuves en Amérique latine comme en Afrique permet pour une même quantité d’eau chauffée de diminuer par trois, voire par quatre la quantité de bois utilisée. Son principe de fabrication est tout simple. Un pot de peinture de 20 l percé d’un trou de diamètre 180 mm par le quel on introduit le corps de chauffe constitué lui de deux tuyaux de diam 180 soudés à 90 degrés. De la cendre tamisée et bien sèche (surtout pas de sable, tres mauvais isolant) servira à isoler le corps de chauffe du pot de peinture. Le dessus du cuiseur sera coiffé d’un couvercle percé recevant la marmite à chauffer. Le corps de chauffe agit alors comme une véritable chambre de combustion et la température, du fait du tirage atteint les 700 degrés. Cette forte température outre qu’elle réduit considérablement le temps pour porter l’eau à ébullition, permet une combustion complète du bois supprimant ainsi quasiment toutes les fumées.
La fabrication de ce cuiseur est extrêmement simple. Il peut ainsi être produit par le forgeron du village. J’en ai fait fabriquer un à Ziguinchor en Casamance. En utilisant de la tôle de récupération son coût est de 9000 CFA (14 euros). Les 6 fourneaux, laissés dans 3 villages fonctionnent parfaitement bien et l'engouement des femmes ( il n'y a que les femmes qui cuisinent) a été immédiat.
Cette première phase qui consistait à tester la fabrication et l’utilisation de ce fourneau sur place devra maintenant être poursuivie pour développer localement des petites séries de fabrications. L’intérêt est évident :
-Réduction de la consommation de bois, donc effet immédiat sur la production de CO2 et limitation de la corvée de ramassage.
-Réduction de la fumée donc effet immédiat sur la santé des femmes et des enfants qui vivent à proximité des feux
- Mise en place d’un savoir-faire et d’une activité économique intéressante pour le forgeron du village.
L’idéal pour lancer le programme d'équipement serait de pouvoir apporter une participation financière de l’ordre de 4000 CFA (6,5 euros) par cuiseur afin de le proposer aux familles pour un prix abordable de 5000 CFA (8 euros). Il reste donc à trouver, auprès des différentes institutions qui œuvrent pour la réduction des émissions de CO2 un budget de 1000 euros et mettre ainsi en route une première vague d’une centaine de fourneaux.
une autre expérience: * https://mission-kongoly.campus.ec-nantes.fr
23:38 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Vous avez besoin de 1000 euros pour lancer ce programme de 100 cuiseurs écolos ? J'ai une idée toute simple: au lieu de bénéficier d'un stationnement gratuit dans des parcs payants à Quimper, comme tous les "cadres" de la mairie, je vous propose de payer le prix que je paye pour mon abonnement dans un de vos parkings à enclos. 740 euros par an. Vous avez dit vous même que ce n'est pas cher. Si tous les cadres de la mairie en font autant, au lieu de bénéficier de "privilèges", vous allez récolter pas mal de milliers d'euros sur un an qui seront utiles pour votre programme "CO2".
Ce ne serait qu'oeuvre de justice, d'équité, d'égalité, et vos amis sénégalais en seraient ravis.
Après tout, des gens qui se disent de gauche et qui bénéficient
de privilèges sans états d'âmes, c'est un peu anachronique et hypocrite, non ?
Écrit par : oscar | 05/08/2013
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