31/12/2013
On manque de bon sens.
L’informatique modifie complètement nos manières de faire. Parce qu’un système info est réputé infaillible, parce qu’un système info travaille jour et nuit, il recueille des données, il les analyse et il lui arrive même à prendre des décisions à notre place. Petit à petit le protocole, la procédure s’impose et prend la place de l’humain. Il y a sans doute à gagner en coûts de fonctionnement, parfois en efficacité mais il y a aussi tellement à perdre en termes de responsabilité. Alors quand le système dérape ou quand le contrôle est absent c’est le bug.
Les machines financières font des merveilles, elles analysent, vendent, achètent en temps réel. Une petite erreur, juste un grain de sable en pleine nuit ou pendant le week-end et les marchés s’emballent. Le temps qu’un opérateur arrive à dire stop, quelques dizaines de milliards de dollars se sont volatilisés créant un véritable crack financier aux Etats Unis.
A un degré moindre, toutes les infos concernant les niveaux des rivières sont transmises en automatique par satellite au PC de Rennes et là, après analyse des données et s’il y a lieu d’après les résultats, une alerte est donnée aux préfets des départements qui retransmettent aux communes et les procédures se mettent en branle. Un simple petit hic, une antenne de transmission détériorée par le vent par exemple et l’info n’arrive pas au PC. Pas d’info, pas d’alerte et les villes comme Morlaix, se retrouvent les pieds dans l’eau. Il est difficile de dire ce qui s’est passé dans la nuit du 23 au 24 décembre mais il est clair que quelque chose n’a pas fonctionné dans la chaine d’information des crues. Le Ministre de l’intérieur est venu lui-même le confirmer, « il y a eu une défaillance ». Et quand un Ministre reconnait une défaillance de l’Etat, autant vous dire que cela souffle dans les bronches des services préfectoraux. Du coup cette semaine, alors que le niveau des rivières est en baisse, que le temps est plutôt orienté petites pluies éparses, que le risque est donc totalement absent, les alertes sont maintenues et les dispositifs restent en place, « on ne nous y reprendra plus » semblent dire les responsables pour le coup, équipés ceintures et bretelles.
Le simple bon sens agrémenté d’un minimum d’observations sur site, aurait dû mettre en alerte toutes les villes de fond de vallée la nuit du 23 décembre. Cela n’aurait pas empêché les rivières de déborder mais au moins les riverains auraient-ils été prévenu. Alors, oui l’ordinateur est un formidable outil, encore faut-il qu’il soit alimenté, bien informé et que quelqu’un soit présent pour lire les courbes qu’il fournit. Il ne doit pas servir d’argument pour laisser tomber la vigilance humaine et le protocole doit aller de pair avec l’appréciation issue d’une simple observation guidée par le bon sens.
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26/12/2013
La jungle des panneaux publicitaires
L’affichage publicitaire, outre le fait qu’il a pour objet de pousser à la consommation, constitue une véritable agression visuelle. Les collectivités possèdent un certain nombre de moyens pour en réduire l’impact sans toute fois pouvoir le supprimer totalement.
De manière générale, c’est la loi de décembre 1979 qui permet d’agir au titre de la protection de l’environnement. Cette loi par exemple, interdit la pause de dispositifs publicitaires en dehors de la zone agglomérée d’une commune. Sauf qu’elle prévoit également des dérogations. Le pré enseignes qui annoncent des services aux automobilistes sont autorisées au nombre de 4 maximum par établissement. La définition est large et la jurisprudence reconnait, qu’un service de restauration, l’indication d’une station service… sont des éléments considérés comme utiles aux personnes en déplacement. Ils sont donc à ce titre autorisés. L’exercice pour la collectivité est compliqué car il faut constater le nombre de pré enseignes et dresser un PV d’infraction qui doit ensuite être transmis au procureur qui lui seul est habilité à poursuivre. La tentation est grande de faire enlever directement par les services les dispositifs en infraction mais la loi ne l’autorise pas. L’affaire des paillottes corse et l’implication malheureuse du Préfet B Bonnet, reste bien gravée dans les esprits des fonctionnaires.
Dans ce petit jeu du chat et de la souris entre les collectivités et les afficheurs la mauvaise foi de certains opérateurs est patente. Une procédure engagée de longue date à l’encontre d’un afficheur sur Quimper s’est ainsi trouvée classée sans suite au tribunal simplement par le fait que l’avocat de la partie a prétendu, droit dans les yeux, que son client avait bien reçu les courriers recommandés mais que les enveloppes contresignées ne contenait aucun document. Ce qui était faux, bien entendu mais impossible à prouver.
La ville a mis en place en 2000 une zone de publicité restreinte qui permet de réglementer la pose des panneaux publicitaires, les fameux 4 par 3 . Cette ZPR constituée de 4 secteurs a été attaquée par le syndicat des afficheurs mais reste pour l’instant en vigueur et permet au Maire d’intervenir efficacement pour réduire le nombre des supports sans pour autant les interdire.
De la même manière l’application de la Taxe (TLPE) incite fortement les annonceurs à réduire la toile de leurs supports. Cette taxation est aussi régulièrement contesté et les services passent énormément de temps à bien caler les procédures pour qu’elles soient efficaces.
Le chiffre d’affaire du secteur de la pub et l’efficacité des lobbys pèsent énormément afin de contrer toute volonté de protéger l’environnement. Les projets de lois sont systématiquement revus à la baisse et l’application des règlements reste compliquée. Il faudra pour mettre en œuvre une réelle éthique environnementale, un courage politique au plus haut niveau des assemblées. La période avec ses incertitudes économiques étant peu propice à ce genre de débat, il est vraisemblable qune nous allons devoir attendre un peu.
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15/12/2013
Utiles les bonnets rouges ???
Alors les bonnets rouges sont ils d’affreux chouans nationalistes, les poujadistes des temps modernes, ou l’avant-garde éclairée de la révolution à venir…. En fait c’est la composition même de ce mouvement aux formes mal définies qui autorise chacun à porter son jugement péremptoire. La presse nationale, bien pensante diront certains, tire à boulets …rouges, sur ce phénomène qu’elle ne comprend pas et qu’elle regarde de haut (voir le Charly hebdo de la semaine). La presse locale porte, elle, haut et fort le mouvement. Sans doute y voit-elle un peu son reflet. On y trouve de tout, du bon et du moins bon. Ce qui est certain c’est que ces bonnets rouges interrogent la France entière. Pas une réunion, à la capitale ou ailleurs, ou dès que vous annoncez que vous êtes Bretons, on vous demande, le sourire aux lèvres « alors et le bonnet ? ». Je plains le père Noël qui cette année va devoir expliquer que le sien (de bonnet) date de bien avant 2013.
Un autre point sur lequel nous pouvons tous nous accorder, c’est que Christian Troadec est un magicien de la communication. En un mois il a fait venir toutes les TV, les radios dans son fief de Carhaix. Et comme à chaque fois il est présenté en tant que fondateur des Vieilles Charrues. Sûr qu’il y aura du monde cet été à Kerampuil.
Il y a dans ce mouvement une bonne dose de confusion. Sans utiliser la formule définitive de Mélenchon, « les esclaves ont défilé avec leurs maitres », force est de reconnaitre que l’alliance de FO et des dirigeants de l’agroalimentaire à de quoi surprendre. Et que dire de l’appel du NPA accolé à celui de la FDSEA. En fait, c’est un peu comme à « l’auberge espagnole », chacun y vient avec son menu et repart content du repas.
Au delà des revendications classiques et parfaitement contradictoires, trop d’impôts, trop de TVA, trop d’administration, d’un côté et pas assez de services publiques, pas assez d’aides financières, de l’autre, il y a aussi l’expression d’une forte volonté de vivre,de travailler mais aussi de pouvoir décider au pays. Cette volonté prend des formes d’expression très différentes, parfois un peu tapageuses, sans doute brouillonnes mais le Président de la République pourrait trouver intérêt à les entendre. Pas pour y répondre comme à un ultimatum avant midi mais afin de s’en inspirer pour une troisième étape de la décentralisation.
Les dirigeants de l’agroalimentaire risquent d’ailleurs être surpris et dépassés par le diable qu’ils ont fabriqué et sorti de sa boite. La revendication légitime d’être associés aux décisions va aussi s’imposer à eux qui jusqu’ici ont agi en souverains.
Plus de capacité à agir pour la région c’est aussi plus de réactivité devant les urgences. C’est aussi, je l’espère, une meilleure prise en compte de nos diversités. L’autonomie n’est pas l’indépendance mais bien une capacité, dans le cadre de la République, à expérimenter des solutions innovantes qui peuvent avoir du sens ici et pas forcément dans une autre région, et inversement. L’Europe propose cette avancée du fédéralisme. La France marquée par son histoire jacobine a toujours eu beaucoup de mal à s’engagerdans ce domaine. Le mouvement des « bonnets rouges » peut faire bouger les lignes pour une plus grande décentralisation. Il aura alors été utile.
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