14/08/2014
Un dialogue sans doute difficile ...!
Régulièrement la présence des gens du voyage vient défrayer la chronique. La question ne concerne évidemment pas que Quimper mais bien l'ensemble des villes du pays. Le Maire a porté plainte pour dégradations. Honnêtement je n'ai jamais vu de plainte aboutir à une condamnation financière ou à une obligation de réparation. Je doute donc que celle ci soit plus efficace. Il s'agit, en fait pour le Maire de donner un signal à la population dire : «on fait quelque chose » .
une situation explosive
La situation devient de plus en plus difficile à gérer et les positions antagonistes se radicalisent au risque de devenir explosives. D'un coté les sédentaires sont excédés par le comportement trop souvent « sans gène » d'une partie au moins des gens du voyage de l'autre les voyageurs sont confrontés à une véritable guerre des tranchées, fossés, rochers, barrières, visant à empêcher leur installation.
Un plan départemental d'accueil des gens du voyage a été élaboré, la loi Besson fait obligation aux communes ou communautés de communes de pourvoir à l'accueil des voyageurs, rien n'y fait et le niveau d'exaspération semble monter chaque jour un peu plus. La situation semble bloquée et chacun y va de son couplet en fonction de ses références idéologiques ou politiques.
Il me semble qu' au delà des positionnements taillés à la hache, il y aurait moyen d'avancer vers une situation qui sans être idéale pourrait au moins être supportable par tous. On pourrait appeler cette proposition « donnant donnant... »
Du "donnant... donnant "
Premier élément indispensable au dialogue, les collectivités doivent se mettre en conformité avec la loi sur l'accueil des gens du voyage. A savoir posséder une structure d'accueil permanente. Cela paraît évident mais c'est encore loin d'être le cas partout. Sur la ville de Quimper et l'agglomération nous avons ainsi une capacité d'accueil permanente de l'ordre de 80 emplacements. Et il y aurait actuellement sur la ville entre 200 et 250 caravanes, il est donc évident que la structure permanente ne suffit pas. De plus ces structures sont sur bitume et en été quand il fait chaud, les voyageurs préfèrent l'herbe, ce qui se conçoit facilement. A défaut d'autres solutions, les pelouses des terrains de sport continueront donc d'attirer leur lot de caravanes. Ce qui est inadmissible car la présence des véhicules détruit la pelouse et occasionne des frais conséquents lors de la remise en état.
Il me paraîtrait donc judicieux que la collectivité, qui a en propriété ou qui peut en acquérir fasse preuve d'une certaine tolérance concernant l'accueil estival sur des terrains conservés en herbe, moyennant un engagement des voyageurs quant au nombre de caravanes, quant à la durée du stationnement et sur l'acceptation d'une rotation pour ne pas toujours utiliser les mêmes secteurs. Il ne s'agit pas de réaliser de nouveaux terrains d'accueil suivant les normes en vigueur mais bien tenter de gérer au jour le jour une situation qui sinon conduit à des désagréments autrement plus conséquents. Mettre des poubelles à disposition, installer un compteur d'eau et un compteur d'électricité ne signifie pas de la part de la collectivité, création d'un terrain d'accueil ni acceptation d'une présence de longue durée mais consiste simplement à faire preuve de pragmatisme. En interdisant théoriquement tous les espaces privés ou publics, on conduit les voyageurs à investir de force les espaces qui les intéressent. Quand bien même elles le souhaiteraient, les collectivités n'ont pas les moyens de les en empêcher.
Il faut donc créer les conditions d'un dialogue minimum sur des règles de base. A savoir le respect des installations privées ou publiques, le respect des règles élémentaires d'hygiène pour les voyageurs et pour la collectivité, une certaine tolérance "pragmatique" . Cette proposition n'a rien de révolutionnaire, elle s'appuie simplement sur un constat; soit on anticipe soit on subit. Une fois encore je ne prétends pas que les choses soient simples mais il nous faut sortir autant de l'intolérance que de la naïveté. Le blocage de la situation conduit à un vécu difficilement supportables tant du coté des voyageurs que des riverains, alors essayons le dialogue.
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Commentaires
ce serait sympa que ces gens ne manquant pas d'argent force la barrière d'un terrain et pique l'eau et se branche à edf au frais du proprio , le proprio pourrait être un ancien élu ! c'est marrant quand c'est un bien public les bobos laissent gentiment faire ! la chose est simple , comme à tout citoyen d'une ville , la loi est la même pour tout le monde , ce n'est pas les exemples qui manquent au service juridique de la Ville de Quimper qui envoie huissier pour faire payer une amende au citoyen habitant de Quimper , par contre pour les sans gêne (hé oui ) alors là "marchons sur des œufs" , ils sont pas cons ils savent que des bobos les défendent , alors pourquoi ne pas recommencer les doigts dans le nez ? ciao
Écrit par : pierre | 14/08/2014
Désolée pour Pierre mais je suis assez en accord avec DLB, sur ce dossier ; les gens du voyage ne sont pas riches : simplement ils transportent leurs richesses avec eux (voiture, caravane...).
Regardons autour de nous avant de critiquer toujours les autres (qui ne sont pas comme nous).
Je suis tout aussi critique à l'égard des voyageurs en camping-cars qui se garent n'importe où pendant plusieurs jours, tirent parfois l'électricité dans les collectifs privés (eh oui !) et y laissent leurs ordures, voire même leurs eaux usées (WC)...
On en voit aussi beaucoup sur la côte, sur des sites protégés ! Mais c'est sans soute parce qu'ils aiment la nature...
Écrit par : Anoula | 14/08/2014
J'aime beaucoup l'expression employée par Pierre "marchons sur des oeufs" ...en d'autres termes, "allons y mollo, cool Raoul, etc ..." Mais il semble dans son commentaire que c'est tout l'inverse que l'on doit faire, à savoir : mettons ces gens là en prison, ou éradiquons-les d'une façon ou d'une autre. Cette façon de regarder par un seul petit bout de la jumelle est symptomatique des raleurs chroniques, des excités du "y'a qu'à, faut qu'on ..." Alors qu'ils soient riches ou pas, les gens du voyage sont là et bien là, c'est effectivement un problème qui en tant que tel ne pourra se résoudre que dans le dialogue, et surement pas à coup de baston procédurier ...
Écrit par : Boutbois | 14/08/2014
et pour répondre à Régine :
"DLB a ses références idéologiques et politiques bien enracinées dans son cortex" ce qui me semble plutot assez heureux, en tout cas mieux que de retourner sa veste régulierement ...
"monsieur DLB fait comme s'il était encore aux "manettes" ...
histoire d'exister malgré tout." çà s'appelle chère Régine, donner son avis, d'autant plus que "Monsieur DLB" fait partie de l'opposition, donc en donnant son avis il fait quand même un peu son boulot ...
" surtout de n'apporter aucune solution constructive efficace" parce que porter plainte çà va surement être une solution hyper constructive et efficace ...
Écrit par : Boutbois | 14/08/2014
Monsieur Le Bigot prône la tolérance vis à vis des gens du voyage. Ok
Mais il me semble qu'il y a eu cadenas fracturés, dégradations pour plusieurs dizaines de milliers d'euros et vols d'eau et d'électricité. Donc logique qu'on leur rappelle la loi. Où est le problème ?
Je me rappelle d'un monsieur Le Bigot qui a fait au nom de la ville un procès à un sculpteur parce qu'il "débordait" sur la chaussée. Si ce sculpteur qui n'a rien dégradé, rien volé, avait appartenu à la communauté des gens du voyage, certainement qu'il aurait eu droit à l'indulgence et à la tolérance de monsieur Le Bigot.
La tolérance de monsieur Le Bigot est à géométrie variable...
et surtout géométrie électorale
Quant au problème des campings cars dont parle Anoula, il manque à Quimper une vraie aire pour les accueillir. Quimper se veut ville touristique. Qu'a fait la précédente municipalité pour accueillir les touristes qui ont choisi ce mode de déplacement et hébergement ? Rien je crois, pourtant il y a certainement des terrains le long de l'Odet par exemple qui auraient pu être exploités à cette destination.
question à Anoula: "Si vous aviez un camping car, n'essayeriez vous pas de trouver des endroits avec un beau décor, de la nature, pour vous poser un soir ou quelques jours lors de vos déplacements ? Où est le mal ? "
Écrit par : breton | 14/08/2014
Boutbois a écrit :
"Mais il semble dans son commentaire que c'est tout l'inverse que l'on doit faire, à savoir : mettons ces gens là en prison, ou éradiquons-les d'une façon ou d'une autre. Cette façon de regarder par un seul petit bout de la jumelle est symptomatique des raleurs chroniques, des excités du "y'a qu'à, faut qu'on ..."
merci de ton interprétation RADICALE , désolé je ne suis pas lepéniste !
c'est trop facile de les excuser CAR Y A PAS de terrains disponible à leur convenance ,
c'est une autre problématique ,
MOI je reproche l'attitude "du je fonce de toute façon personne ne viendra nous emmerder" et les charges d'occupations ce sont les cons de citoyens habitants qui vont payer pour nous !
ils pointent au CCAS de quimper sans contre partie de devoir , non seulement faut faire attention et donner ce qu'ils veulent ! mdr
Écrit par : pierre | 15/08/2014
Il n'est pas question d'excuser les dégradations et autres occupations illégales, et en effet un rappel à la loi n'est jamais inutile. Et si effectivement l'attitude du" je fonce de toute façon personne ne viendra nous emmerder" n'est pas acceptable, la réponse ne peut être UNIQUEMENT un dépôt de plainte, et ce en quoi DLB faisait allusion, c'est qu'il fallait maintenir voire créer un dialogue. Il me semble que dans l'histoire ancienne et récente, l'absence d'échange n'aboutit qu'à l'impasse, à la violence, à la haine, et à toutes ces sortes de choses réjouissantes ...
Écrit par : Boutbois | 15/08/2014
Monsieur Bout bois prête à Pierre des propos qu'il n'a jamais tenus, à savoir:" mettons ces gens là en prison, ou éradiquons-les d'une façon ou d'une autre"
Attention, tenir de tels propos est très limite.
Boutbois dit également: "Il me semble que dans l'histoire ancienne et récente, l'absence d'échange n'aboutit qu'à l'impasse, à la violence, à la haine, et à toutes ces sortes de choses réjouissantes ..." Ce n'est pas en déformant les propos de ses contradicteurs que monsieur Boutbois fera avancer le "dialogue", au contraire il ne fera que radicaliser les positions.
Quant à la position de monsieur Jolivet, il me semble qu'il s'est déplacé pour aller parler aux gens du voyage concernés.
Cela s'appelle dialoguer, me semble-t-il. Ce qui est courageux, honnête, franc, et assez rare, surtout que ce qu'il avait à leur dire n'était pas agréable. Je ne sais pas si monsieur Bernard Poignant s'est déplacé dans le passé pour aller parler aux gens du voyage...? En tous cas j'ai du mal à l'imaginer. Ceux qui n'ont pas réglé le problème ces dernières années sont donc mal placés pour faire la leçon à ceux qui essaient de le résoudre aujourd'hui.
Écrit par : erwan | 15/08/2014
Qui prône la tolérance, cherche à donner de lui-même l'image d'un homme bon, vertueux. Mais la tolérance a ses limites. Sous prétexte de tolérance, on devient vite complaisant, et on donne une image de faiblesse. Lorsqu'on a affaire à des personnes qui n'hésitent pas à s'imposer par effraction, qui dégradent faut-il afficher de la complaisance ? Dans ce cas précis, la tolérance est de la naïveté. Monsieur DLB s'en défend, mais être tolérant sans être naïf dans le cas qui nous intéresse est simplement impossible. C'est juste une formule, des mots, qui seraient immédiatement contredits dans les faits s'ils étaient appliqués.
En général, chez ceux qui cherchent à se montrer vertueux, se cache souvent l'orgueil et la vanité.
"Tolérance et impuissance sont synonymes" Cioran
Bien entendu qu'il faut poser les conditions d'accueil des gens du voyage, qui doivent disposer d'installations adéquates. Mais la première règle à imposer est le respect réciproque. Si les gens du voyage sont condamnés à rembourser les dégradations qu'ils ont faites (ce qu'il ne rembourseront évidemment jamais), ils se montreront plus respectueux vis à vis de ceux qui les accueillent et vis à vis des installations qu'on met à leur disposition.
Quant à la "tolérance" au sens général, bien entendu que je suis pour le respect des différences, pour l'échange des cultures, etc... Nous avons tous des droits et des devoirs. Dans le cas des gens du voyage, ils n'ont pas respecté leurs devoirs. Leur parler de tolérance est les inciter à imaginer que tout leur est permis et qu'on ne leur pose aucune limite. Dans leur communauté, je suppose que les nouvelles vont vite, et afficher en bannière la "tolérance" à Quimper, transformerait rapidement notre ville en Woodstock ou Wight des gens du voyages.
En ce sens, même si intellectuellement monsieur DLB nous pose un texte valorisant pour lui, je pense qu'il se trompe sur la manière de régler le problème.
Écrit par : breton | 16/08/2014
Quimper ne sera jamais Woodstock et c'est bien dommage ! J'aurais bien vu Hendrix jouer le Bro Goz va Zadou sur la place St Co ...
Bref, en tout cas çà philosophe grave ... "machin" est gentil et "bidule" est méchant, et çà cite Cioran ... tiens allez, moi aussi je m'y mets: "Toute forme de hâte, même vers le bien, traduit quelque dérangement mental" ... ( ce qui ne veut strictement rien dire, mais s'appliquera tres bien à tout commentaire ...)
Ce que je constate quand même, c'est qu'au départ il y avait expression d'un point de vue somme toute assez généraliste sur l'énoncé d'un problème ainsi qu'une certaine façon de l'aborder ce qui à mon avis ne nécessitait pas forcément les discours précédents sur les droits et les devoirs, etc ... mais je me rends compte qu'en fait (et je l'avais oublié) qu'il ne s'agit que de politique, et donc de ramener le débat autour de conflits de personnes, et çà tourne donc toujours en rond, lamentable ...
Écrit par : Boutbois | 16/08/2014
Monsieur Boutbois botte en touche, avec une pincée d'humour (Hendrix), un peu de mépris ("ça" philosophe grave, "ça" cite Cioran, "lamentable"), et pour ne pas répondre sur le fond, caricature le débat de "politique" ou de querelle de personnes.
Pour ma part, le débat est clos.
Écrit par : breton | 16/08/2014
Les sectes religieuses crient Liberté , mais chacun sait que c'est pour confisquer la Liberté
Certains parlent de Tolérance vis à vis de certaine population mais ces gens du voyage s''en foutent , ils profitent des bobos et continuent à narguer ! La Tolérance quand certains ont de l'argent pour payer , ça fait rigoler
Écrit par : pierre | 17/08/2014
et oui Erwann, j'ai supprimé tes deux derniers commentaires qui ne traitaient en rien du sujet mais qui consistaient simplement à attaquer ma personne. La démocratie invite au débat, pas au lynchage, alors je continuerai à laisser s'exprimer les opinions sur les sujets et je continuerai à supprimer les commentaires sur les personnes, c'est aussi simple que cela.
Écrit par : daniel | 25/08/2014
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