Daniel Le Bigot

 Au delà des petits évènements médiatiques qui viennent régulièrement perturber le fond du message, ( la sortie du  livre de Cécile Duflot en a énervé plus d'un !  )  les dernières journées d'été marquent une rupture dans la vie de l'écologie politique. En ce sens que si l'écologie reprend les valeurs de la gauche et en particulier la justice sociale, la majorité des écologistes pensent que le Parti Socialiste et ses dirigeants se sont éloignes de ces valeurs. 
Quatre grands thèmes ont été développés et ont centré les débats.

les politiques menées partout en Europe et basées sur la croissance de la consommation vont dans le mur.

• Croire que la croissance que nous avons connue depuis un demi siècle va revenir, revient à prendre des vessies pour des lanternes et ceux qui continuent à nous la promettre portent une lourde responsabilité dans le découragement des populations. Ce qui se traduit par une abstention massive ou par un vote vers l'extrême droite.
• Pour retrouver une capacité à créer des emplois, il nous faut changer de modèle et imaginer des emplois dans la création d'outils au service d'une modération de la consommation, vers une plus grande qualité. En investissant dans l'isolation thermique des bâtiments, dans des transports à basse consommation nous créerons les emplois non délocalisables.

le changement climatique s'accélère et les prévisions déjà alarmistes du GIEC se trouvent dès aujourd'hui dépassées par l'ampleur du phénomène.

• Le risque pour la planète est avéré et les échéances pour changer nos comportements se précipitent. Mais les responsables politiques et économiques ne semblent pas encore se rendre compte de la gravité de la situation et ne prennent pas les décisions pour au moins ralentir ce phénomène.

Toujours selon le GIEC nous avons le 21 aout consommé ce que la planète pouvait produire dans l'année. Ce qui veut dire que jusqu'au 31 décembre 2014  nous allons vivre sur le stock de réserves des générations à venir.

les inégalités sociales se creusent de plus en plus en Europe et en particulier dans notre pays.

• Le modèle économique libéral rémunère de mieux en mieux le capital en comprimant de plus en plus les revenus du travail.. Il y a un véritable injustice quant à la répartition des richesses. Cette injustice alimente le discrédit des responsables politiques. Le pacte de responsabilité, 30 milliard d'allègements de charges, est un cadeau aux grandes entreprises sans contrôle ni contre-partie. Le pacte de stabilité et de croissance, impulsé part la commission européenne et qui vise à réduire les déficits publiques, est un un véritable coup de canif au principe de  la redistribution par le service public

Notre stratégie d'alliance avec le PS est fortement remise en cause par l'alignement de ce parti avec les politique libérales.

• Politiques libérales défendues et affirmées aujourd'hui par le Président de la République et par son Premier Ministre alors que lors de son discours électoral il nous avait séduit avec son «  mon ennemi c'est la finance... ».

A la question, « qu'attendons nous des écologistes » ?

• Edwy Plénel nous a apporté des éléments de réponse ? «  alors que sur le fond, les écologistes ont montré qu'ils avaient raison, qu'ils sont solidaires sur le constat et sur la manière de penser la société, ils se divisent  sur la stratégie pour faire évoluer cette société » . Participer aux exécutifs semble indispensable mais pour y arriver, le systême électoral impose des alliances.  Et c'est bien, sur ce point des alliances que se focalisent une bonne partie de nos discussions.