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08/09/2014

la question des valeurs.

Quand un Premier Ministre socialiste déclare aux entreprises «  Je vous aime.. »  sans dire un mot aux salariés qui font fonctionner ces entreprises, je pense qu'il y a inversion ou tout au moins confusion dans le sens des valeurs. Il ne s'agit pas d'opposer l'entreprise et une gauche qui gouverne mais bien d'identifier les valeurs qui donnent sens à une action politique. Pour ceux qui comme moi sont  d'une génération qui se refuse à dire que la gauche et la droite, c'est pareil, ce genre de déclaration résonne comme un déni de tout ce qui fut et reste un combat de société.

Quand un ministre du travail socialiste invite les agents de pôle emploi à aller traquer les « faux chômeurs » sans dire un mot de tous ces patrons qui embauchent  au noir, qui exploitent honteusement leurs employés, qui font de la défiscalisation et de la rémunération du capital une priorité d’entreprise,   je me dis que Jaurès (puisque tout le monde le cite) doit se retourner dans sa tombe. Même Mitterrand, pourtant en son temps, peu avare d’ambiguïté, doit avoir du mal à comprendre ses enfants naturels qui aujourd'hui se bousculent pour entrer dans les ministères.

Et pour en terminer avec cette série noire, quand un Ministre socialiste dit avoir oublié par pure négligence de déclarer ses revenus… ! Je me dis que la farce à atteint son comble et qu’ils nous prennent pour des dindons.  Rassurez-vous, si pour la gauche,  je cite les responsables socialistes, c'est qu'ils sont aux commandes et que l’on ne prête qu’aux riches  mais je n'excuse en rien et de la même manière, un sénateur vert qui « oublie » de payer ses amendes.  

Que se passe t-il donc pour que des responsables politiques en arrivent à oublier qu'ils ont été élus par des citoyens sur un engagement public et que cet engagement les oblige. Il appartient aux électeurs troublés par les résultats des politiques mises en place par leurs élus, d’en évaluer  les résultats et de faire éventuellement  d'autres choix aux élections suivantes. C’est la règle de base de la respiration démocratique mais que des élus fassent autre chose que ce qu'ils ont promis de faire m’interpelle pour le moins.

Le problème est que ce trouble vient que ce sont les gens de gauche que nous élisons, qui progressivement ont un discours de droite  alors que les gens de droite quand ils sont aux manettes font et sans complexes des politiques de droite.

Alors quand certains  disent,   « droite et gauche c'est du pareil au même, » je dis non. Mais la question qui malgré tout  mérite d'être posée est « ou est la gauche ? »,  du moins en ce qui concerne ceux qui nous gouvernent car on ne la voit pas cette gauche au pouvoir. Et ceci pour une raison assez simple en fait.   Tous les dirigeants  font  le même  constat : notre système économique ne tourne pas rond.  Et tous ces dirigeants du PS à l'UMP préconisent le même remède : il nous faut retrouver une croissance  de la consommation à 2 %. Cette croissance que nous avons connue à une époque en exploitant les ressources de nos colonies, en poussant aux gaspillages des réserves naturelles  apparaît dès lors comme une sorte de dogme auquel aucune société moderne ne pourrait ( d’après eux) se soustraire. Partant de ce postulat vicié mais partagé par l'ensemble de nos  dirigeants, le résultat ne peut être que la confusion des genres, et la déception.

Le seul modèle qui aujourd'hui et pour demain me semble avoir du sens est celui d'une économie basée sur la sobriété en matière de consommation ainsi que sur un projet de  justice sociale pour tous les citoyens de la planète. J'attends  des responsables politiques qu'ils aient le courage de le dire quand ils proposent leur programme électoral et qu'ils aient ensuite l'honneté de  respecter  leur parole quand ils sont au pouvoir.

Commentaires

jouer les donneurs de leçons alors qu'on a été à ce point désavoué par ses propres électeurs...

Écrit par : erwan | 10/09/2014

Entre le PS et l'UMP qui font la même politique au service du capital en étranglant le peuple, et les verts qui prônent la décroissance et la baisse du niveau de vie pour tous, on n'est vraiment pas aidés.
Sachant qu'aujourd'hui ce que l'on appelle l'économie virtuelle (la spéculation) est très largement supérieure à l'économie réelle (la production et la consommation), il est étonnant que tous les politiques ne cherchent qu'à perpétuer un système qui demande tous les efforts à la population et rien aux spéculateurs qui bâtissent des fortunes immenses qui finissent dans les paradis fiscaux, juste en spéculant sur les matières premières et produits indispensables à la population.
Pour se faire élire, ils parlent tous de supprimer les paradis fiscaux, ils se disent les ennemis de la finance, et une fois élus ils changent rapidement leurs discours puisqu'ils s'entourent de ces ogres de la finance. Les états n'arrivent pas à trouver 10, 20 ou 30 milliards pour équilibrer leurs budgets, alors on explique aux "sans dents" qu'il faut se serrer la ceinture, mais lorsqu'il a fallu sauver le système bancaire avec les subprimes (crise due à l'appétit des spéculateurs qui n'ont jamais été condamnés), c'est par centaines de milliards que les états ont trouvé des ressources miraculeuses. Comment voulez vous qu'il y ait encore de la confiance lorsque les politiques de tous bords mentent ainsi.
On vit dans un système où une minorité gouverne pour une minorité (la pointe de la pyramide figurée sur le dollar américain).
Le reste est du bla-bla destiné à la masse qui se fait manipuler.
La solution ne viendra pas des extrémismes, mais l'inconséquence, la soif de pouvoir, et la surdité de nos hommes politiques nous mènent tout droit dans ce cul de sac.

Quelques chiffres:
Chaque jour, le monde
-produit 130 milliards de $ de PIB
-échange 25 milliards de $ de biens et services (économie réelle)
-effectue pour 1500 milliards de $ de transactions financières
-échange pour 4000 milliards de $ de "produits dérivés" (ces inventions de l'ingénierie financière rendus célèbres par la crise des subprimes... )

Écrit par : breton | 12/09/2014

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