30/10/2014
Une vie fauchée.
Un jeune manifestant a été tué ce dimanche lors du rassemblement contre l'édification du barrage de Sivens. Ecologiste convaincu, il se mobilisait pour la vie, la sienne lui a été enlevée. Au delà des circonstances de ce drame, c'est la tristesse devant cette vie fauchée, devant la douleur de ses parents, de sa compagne de ses amis qui doit nous inviter à la mesure et au respect.
Ce décès marquera le combat mené contre le projet. La mort de Rémi Fraisse est insupportable. Elle l'est pour tous les démocrates qui ne peuvent accepter que l'on puisse ici en France mourir pour ses idées. Il faut que la lumière soit faite sur ce drame pour que la justice soit rendue. Les amis de Rémi Fraisse le présentent comme un militant écologiste responsable et respectueux. Les premiers commentaires officiels laissaient insidieusement entendre que des objets explosifs auraient pu être présents dans son sac à dos. Ce genre de commentaires qui visent à discréditer la personne sont intolérables. L.enquête devra dire comment les choses se sont passées. Si les forces de l'ordre sont convaincus d'avoir utilisé des moyens disproportionnés et dangereux, l’État qui en a la charge devra assumer ses responsabilités et le gouvernement, en tirer les conséquences.
Sur le fond, à savoir le projet de barrage, je ne partage pas la formule de Noël Mamère qui dit « on ne construit pas un barrage sur un cadavre » . En creux cette formule pourrait laisser à penser que s'il n'y avait pas eu ce décès, l'ouvrage aurait pu se réaliser. Au delà de l'émotion, parfaitement légitime, suscitée par la mort de Rémi Fraisse, ce qui importe c'est bien de questionner la pertinence du projet. A savoir répond t-il à une réel besoin, peut il justifier des dégâts qu'il occasionne sur l'environnement. Il semble que le résultat d'une étude qui vient d'être présentée à la Ministre de l'écologie soulève nombre de doutes à ce sujet. Le problème est que les responsables économiques qu'ils soient du monde industriel ou du monde agricole réagissent encore et toujours avec la même logique, celle du génie civil. Une question se pose, ici la difficulté d'irriguer les cultures une partie de l'année, leur réponse est purement technique « on va faire un barrage.. ». Ils ne s'interroge pas sur la pertinence de tel ou tel type de culture à cet endroit mais évoquent immédiatement la nécessité économique. L'impact sur l'environnement étant pour eux secondaire en regard des sommes engagées dans un tel projet.
On ne peut à cette heure éviter le rapprochement avec un autre projet qui lui aussi suscite une très forte opposition et dont un rapport récent jette également un large doute sur l'opportunité. Il s'agit de l'aéroport de Notre dame des Landes. Le moment est opportun pour qu'une réévaluation du projet soit faite en regard des enjeux environnementaux aujourd'hui incontournables.
11:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.