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24/10/2014

La laicité comme garante de la liberté.

 

 

                Bien entendu qu'il n'appartient pas au service d'urbanisme de la ville de Quimper d'instruire un permis de construire en fonction de la qualité de celui qui le demande. Que ce demandeur soit la commune, l'église catholique, la communauté musulmane ou les témoins de Jéhovah , le Maire ne peut accorder ou refuser un permis qu'en fonction des règles d'urbanisme en cours. La demande concernant le projet de mosquée le long de la route de Douarnenez, qui aujourd'hui suscite l'ire du Front National,  n'échappe pas à cette règle de droit. Le terrain est privé, il appartient à la communauté turque de Quimper. Ce qui au passage représente une différence par rapport au projet mené en son temps par la communauté marocaine près de l'église de Penhars. Le terrain appartenait alors à la ville, celle ci pouvait donc librement accepter ou refuser le projet. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, son refus ne saurait être justifé que par un non respect du règlement. Le Front National, "vent de bout" contre le projet actuel serait  bien inspiré de s'instruire de cette élémentaire règle de droit. Libre à lui par la suite, s'il constatait une irrégularité dans la construction, d'intervenir auprès du tribunal administratif.

                Ce projet de mosquée,  comme celui de tout édifice cultuel cache en réalité   une  question bien plus fondamentale. Elle concerne non plus la ville mais la Nation. Cette question pourrait se résumer à la place réservée aux cultes et aux religions sur notre territoire et dans nos institutions. Elle a été tranché en son temps, d'un point de vue constitutionnel, par l'article 10 de la déclaration des droits de l'homme qui pose  explicitement  la liberté pour chacun de pratiquer le culte de son choix  et d'autre part par la loi de 1905 portée par Aristide Briand qui consacre la séparation des églises et de l’État. Force est de constater que cette séparation qui fait honneur à la République Française est loin d'être universelle. Ce projet de mosquée intervient donc dans un climat particulier ou ici,  en France  l'extrême droit bat le pavé aux cotés d'une église  traditionnaliste dans des manifestations à caractère rétrograde   et ou ailleurs l’extrémisme islamique fait trembler par la terreur  une grande partie du monde. 

                 Dans ce climat tendu et dangereux pour la Nation, ou l'amalgame est vite fait  les religions ont tout intérêt à s'éloigner de ces extrêmes, et à prôner la tolérance. Elles ont tout à gagner à se mobiliser avec l'ensemble des citoyens en faveur d'une véritable laïcité des États garantissant la pluralité. Elles ont surtout  la nécessité  de ramener la pratique du culte à un engagement purement individuel et librement choisi en conscience.

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