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07/12/2015

Miz du, miz Kerzu...

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               La gueule de bois

           Bien sûr que nous nous attendions une bérézina électorale ce dimanche des régionales. Nous les écologistes, ne pouvions ignorer que depuis la dernière présidentielle le mouvement de chute pour EELV s’accélère à chaque élection,  alimenté par des luttes intestines, par des démissions hyper médiatisées  et par des positionnements difficiles à comprendre pour notre électorat. Et pourtant, et c’est le propre d’une campagne, le discours clair et courageux de René Louail nous laissait un peu à espérer. L’opportunité de la COP 21 nous faisait rêver d’une prise de conscience écologique… mais rien n’y a fait, la locomotive  à perdre gardait son élan.

              Alors oui gueule de bois vis-à-vis de notre score mais de ce désamour avec notre électorat, il nous appartient à nous les Verts d’en tirer les conséquences et de repartir sur d’autres bases. De trouver  une autre forme à notre message qui est juste mais simplement  pas entendable de la manière dont  nous le diffusons. Nicolas Hulot sait se faire comprendre, il n’y a qu’à voir sa vidéo, Mélanie Laurent sait capter l’attention, son film « Demain » en est la preuve, Arthus Bertrand sait parler aux gens « Human »  en témoigne. L'intérêt des gens de ce pays  pour l’écologie est réel,  à nous de transformer cet intérêt vers un désir de changement.

                La taloche 

         Mais que dire de cette terrible claque que nous balance le score du Front National. Comment interpréter, comprendre, accepter que 25% , 40% parfois des électeurs de France votent pour un parti politique dont le seul discours est le refus de l’autre surtout quand il est un peu bronzé. Qui prône le retour à des valeurs de soumission pour la femme et l’enfermement dans un isolement suicidaire à l’intérieur d'un pays aux   frontières « bunkerisées ».  Quel regard vont avoir les dirigeants du monde,  réunis au Bourget pour ce pays qui porte un parti ouvertement xénophobe en tête du palmarès  des organisations politiques. Quel crédit donner à la parole des dirigeants de ce pays dont 30% des électeurs rejettent toute idée de partage et qui s’en « foutent » royalement des conséquences du réchauffement climatique, du moins tant qu’il n’inonde que des régions  comme le Bangladesh.

Oui, vraiment ces deux mois de novembre et décembre méritent bien leur traduction bretonne de mois noirs " miz du, miz kerzu "

https://www.youtube.com/watch?v=a6UqT8VXsHM

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Un  petit texte du journaliste écrivain Remond Alain.

Un jour, nous nous demanderons comment c'est arrivé.
Un jour, nous essaierons de nous rappeler comment ça a commencé.
Nous étions tellement sûrs que ça n'arriverait jamais, que ça ne pouvait pas nous arriver.
Pas ici. Pas en France. Ou alors par la force, par la violence, un coup d'État, une prise de pouvoir illégitime.
C'était facile de jouer à nous faire peur, en imaginant de tels scénarios. Comme si le peuple, par nature, était incapable de vouloir que ça arrive.
Un jour, nous nous demanderons comment le peuple, finalement, a voulu que ça arrive, pourquoi c'est devenu possible.
Nous ferons le compte de nos renoncements, de nos accommodements, de nos acquiescements, rien de bien scandaleux, rien de bien grave, rien de bien répréhensible, pas de quoi monter sur ses grands chevaux.
Une chose après une autre, une petite chose après une autre petite chose. Au nom du bon sens, qui a tellement bon dos. Au nom des échecs de tous les autres, alors qu'est-ce que ça coûte d'essayer ?
On verra bien. Oui, un jour, nous nous demanderons comment c'est arrivé. À moins que, dans deux jours…

REMOND Alain      4 decembre 2015

 

Commentaires

La Bretagne résiste à la pousser du FN mais c'est un seigneur de guerre qui contient cette poussée. La situation économique et politique est telle que les électeurs se réfugieraient-ils dans la xénophobie ou les Rafales du Charles de Gaulle ? Que penser du succès du FN après que le repoussoir, Jean-Marie, fut écarté par sa fille ? Que pensez des plus de 40% de cette même Marine et de Marion. Porter deux femmes à la tête d'une élection est assez extraordinaire. Dans les années 30 du siècle dernier l'Allemagne avait porté légalement un artiste peintre au pouvoir.
Une politique économique qui privilégie les riches au détriment des plus pauvres, un chomage qui ne cesse d'augmenter ne sont-ils pas comme en Allemagne du siècle dernier le lit d'une politique d'extrème-droite ?

Écrit par : René | 07/12/2015

Je pourrais être tenté de dire (comme l'avait fait Daniel vis-à-vis de Ludo) "Et pan...sur le bec",
mais je ne le ferai pas, parce que l'heure est grave. La vague brune se transforme peu à peu en tsunami, et les partis traditionnels n'ont toujours rien compris, toujours rien appris... Le FN est leur enfant, ce sont eux qui ont fait son lit, depuis trente ans, en ne cessant de mentir, de manipuler, de se renier, de ne penser qu'à se servir avant de servir. Et aujourd'hui ils s'étonnent et s'affolent ? Ils vont même probablement finir par renier leurs convictions respectives pour faire un front-antiFN. Quel sera le contenu idéologique de ce grand parti qui regroupera gauche et droite ? Forcément tellement vague, flou et ambigüe que cela renforcera encore le vote FN...
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Daniel dit:"(...)trouver une autre forme à notre message qui est juste mais simplement pas entendable (audible) de la manière dont nous le diffusons."
Toujours ce sentiment d'être dans la justesse, la vérité, et que si cela ne passe pas, c'est "parce qu'on ne leur a pas bien expliqué". Ce n'est pas cela se remettre en cause.
Poignant a réagi de la même manière, histoire de se dédouanner de toute responsabilité dans son échec. Et pourtant on le voit aujourd'hui encore, Quimper est à gauche. Ludovic doit énormément au fort rejet qu'inspiraient Poignant et cie dans la population.

On aurait pu supposer qu'après la COP21 qui nous farçit les oreilles du matin au soir depuis des semaines sur la fin du monde proche, tout le monde aurait dû se précipiter vers les "écolos" en les suppliant de nous sauver. Le matraquage médiatique finit toujours par passer pour une tentative de manipulation aux yeux des électeurs.
Nicolas Hulot, Yan Arthus Bertrand, Al Gore et quelques autres, même si leurs messages sont crédibles, n'ont pas réussi, pas plus que la COP21 à susciter des votes "écolos". Au contraire, c'est la descente infernale vers l'inexistence.
Comment l'expliquer ?
1. Pour moi, l'écologie ne devrait pas avoir de parti, puisqu'elle est forcément militante, et trop souvent extrémiste et dogmatique. L'écologie est une notion qui doit être intégrée dans l'ensemble des préoccupations de tous les partis. Un parti écolo, par sa nature même, a quelque chose d'un parti religieux.
2. Les écologistes, lorsqu'ils ont eu le pouvoir (niveau local ou national), ou des parcelles de pouvoir, n'ont pas donné satisfaction aux électeurs. On les a vu intransigeants, méprisants, dogmatiques, inconsistants et dangereux même économiquement, manoeuvriers, intéressés par les postes, et somme toute pas mieux que la moyenne de la classe politique. Les divisions internes, et les démissions en chaîne dans leurs rangs les ont décrédibilisé.
3. Ils pouvaient représenter un refuge, un vote contestataire, et une troisième voie, pour les déçus des 2 partis traditionnels il y a quelques années, comme peut l'être le FN aujourd'hui pour certains. Je pense que c'est plus cela que l'adhésion à leurs thèses qui a fait le succès initial des écolos dans le passé. Mais aujourd'hui, après l'épreuve du pouvoir, on sait bien que ce ne sont pas les écolos qui vont sortir la France du chômage et lui faire retrouver le chemin de la croissance (contraire à leur "dogme"). Ce ne sont pas les écolos non plus qui vont contenir efficacement les flux migratoires et lutter efficacement contre l'EI (Daesch) et les "terroristes" (qui relèvent plus du grand banditisme et de l'hôpital psychiatrique que d'une religion.)

Bref, je ne suis pas étonné du tout du score des verts aujourd'hui.
Et je ne pense pas que les choses vont changer, quoiqu'ils fassent. L'écologie se fera sans eux, par une conscience collective des urgences, dans tous les partis politiques.

Pour le FN, je pense que ce sera pareil. Ils sont relativement vierges pour l'exercice du pouvoir. Quand on les aura vu à l'oeuvre, on peut supposer et espérer qu'ils subiront la même désaffection que les partis traditionnels.
Il est étonnant de constater que c'est chez les jeunes que le FN recrute le plus, et que ce sont les plus de 65 ans qui s'en méfient le plus. Pour les plus âgés, il y a toujours les relents de Vichy, du nazisme qui collent à l'image du FN. Les jeunes qui galèrent, qui ne trouvent pas de boulot, connaissent peu cette partie de l'histoire, lointaine pour eux. Ils rêvent encore à un avenir meilleur, et adhèrent au discours anti-estabishment, anti-système de Marine. La "révolution" pour eux, ne se fera pas à l'extrême gauche, mais à l'extrême droite. Un mai-68 à l'envers en quelque sorte.
Et il y a toute cette partie de la population qu'il est si facile de manipuler par la peur, peur de l'étranger, des migrants qui vont nous envahir, des "bronzés" qui pompent les finances publiques en vivant d'aides sociales, des "terroristes", ...
En face, les partis traditionnels qui tiennent à leurs postes et leurs prébendes, sont prêts à renier leurs convictions (si tant est qu'ils en ont, autres que pouvoir et argent), et font eux-même appel à la peur et cherchent à terroriser sur l'idée d'un FN au pouvoir...

Le tableau a quelque chose d'effayant et désespéré.
Et que dire de la moitié de la population qui ne prend même plus la peine de se déplacer pour voter ? Même avec un péril brun à la porte...
La classe politique pourrie ? Je ne sais pas, mais en tous cas responsable.


...n'ayant pas de solution miracle, et ne détenant aucune vérité intangible, je vais arrêter là de jouer les "spin doctors" de comptoir...
___________
ps:
juste un détail, Daniel et René, mettez vous d'accord: pour Daniel :"le FN (...)prône le retour à des valeurs de soumission pour la femme" alors que pour René :"Porter deux femmes (Marine et Marion)à la tête d'une élection est assez extraordinaire"

Écrit par : erwan | 07/12/2015

la semaine va être longue

j'essaie de me remettre des résultats de hier et
j'ai lu un post d'erwan sans que le poil me hérisse.
pas de mauvaise foi aujourd'hui!!

on va dire que l'on a tout les 2 la gueule de bois.

bon comme hier sur les plateaux ou comme sarko on ne parle pas des régions par contre.

Écrit par : philig | 07/12/2015

Que faire devant le triomphe de la bêtise et de la méchanceté ?

Écrit par : Boutbois | 07/12/2015

@philig
je n'ai pas compris le " bon comme hier sur les plateaux ou comme sarko on ne parle pas des régions par contre."

Des régions, on peut en parler, mais ce serait très long; il y a à dire sur chaque région qui a chacune son histoire et ses raisons d'en vouloir au pouvoir central.

Pour la Bretagne par exemple, je suis pour une Bretagne réunifiée avec la Loire Atlantique et son château des Ducs de Bretagne. Une évidence historique et culturelle, qui a été niée par Poignant, et validée par Le Drian, qui change de sujet et botte en touche ou remet à plus tard....
Pour l'aéroport de NDDL je n'ai pas d'opinion tranchée, mais il se fera de toute façon, ils l'ont décidé, juste une question de temps, et je suppose que Le Drian ne reniera pas les décisions de l'exécutif. Il mettra juste en avant qu'ils ont pris quelques mesures "écolos" à la marge, pour faire taire les verts.
Je suis aussi pour un TGV 3 h jusqu'à Quimper comme priorité, que Poignant n'a pas su imposer. Je suis aussi pour une agglomération quimpéroise qui ne soit pas marginalisée par rapport aux grandes "métropoles" imposées par Paris. etc...
Je suis évidemment pour défendre la culture et la langue bretonne, parce que cela fait partie d'un patrimoine qui ne doit pas se perdre.
Je suis pour un Président de Région qui est présent en permanence dans sa région, pour qui la Région est la seule préoccupation quotidienne, et ne délègue pas simplement ses pouvoirs, même si son rôle actuel est essentiel dans d'autres fonctions. Non à un Président simple "prête-nom".
Je trouve un peu léger que Le Drian ait prêté simplement sa notoriété récente comme Ministre "en guerre", pour faire passer le PS en Bretagne. Bravo pour son action comme Ministre, mais en tant qu'homme politique il soutient un gouvernement qui a refusé la réunification des 5 départements bretons, il n'a pas participé au débat politique, sachant très bien que cela lui serait néfaste. Il pratique la même politique que Mitterrand qui remontait dans les sondages dès qu'on ne le voyait plus et qu'il ne disait rien.
Dire qu'il restera Ministre tant que Hollande le lui demandera, est un "élément de langage" un peu lâche; c'est une échappatoire sans avoir à s'engager, sans être responsable de rien. Toujours la même fuite devant les responsabilités qui semble être payante. On ne peut demander aux électeurs bretons de s'engager, si soi-même on ne s'engage à rien.
C'est triste de dire cela, mais il n'est pas certain que sans attentats à Paris, Le Drian aurait fait le même score en Bretagne.
Les seules remontées dans les sondages de l'exécutif sont intervenues après des attentats terroristes, parce qu'il est plus facile pour ce même exécutif d'engager des soldats ici ou là, que d'agir contre la montée du chômage et la dictature du capital.
Alors Le Drian comme Président de région ? C'est déjà fait, mais personne ne sait s'il sera là ou ailleurs.
Au minimum, il s'occupera des missions des rafales en Syrie, mais qu'est ce que cela a à voir avec la Bretagne et les régionales ?
Voilà pour mon opinion succincte sur la région Bretagne.
Ce n'est que mon opinion...

Écrit par : erwan | 07/12/2015

Mentir, manipuler, se renier... Rien de nouveau en politique Machiavel l'avait écrit, décrit Pendant les trente glorieuses la politique, les politiques, les gens étaient pas pires pas mieux mais pas de crise, pas de chomage, Jean-Marie avait son bandeau pour faire peur et il restait dans des scores anecdotiques aux élections
Le lit du FN c'est les plus riches de en plus riches et les autres : chomeurs, assistés ou dans la crainte du lendemain

Écrit par : René | 07/12/2015

Jean-Yves Le Drian, donné favori pour le second tour, prive EELV de toute représentation au conseil régional pour six ans. Les écologistes dénoncent son «sectarisme»...
La descente des verts vers le néant continue.

Écrit par : erwan | 08/12/2015

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