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29/01/2017

Un véritable choix de société.

          valls hamont.jpgCe dimanche 29 janvier nous allons (enfin !) connaitre celui que les militants et sympathisants socialistes auront choisi pour les représenter lors de l’élection présidentielle du printemps. Comme je l’ai redit lors d’un dernier post, je vote Jadot, mon regard n’est donc pas celui de qui cherche son candidat.  je m'intéresse cependant au débat entre les deux candidats du PS  car au-delà du résultat de cette présidentielle, ce qui est en jeu,   c’est bien l’avenir de la gauche dans son ensemble. Et cet avenir se joue sans doute en partie lors de cette primaire.

            Le débat télévisé de mercredi a fait  apparaître un clivage,   infranchissable entre deux lignes. D’un côté, nous avons vu un candidat sûr de lui et de son bilan qui se fondera sur ce bilan pour poursuivre son action en tant que Président. On peut résumer, du moins en ce qui concerne l’économie, son  point de vue par: C’est le travail, par le salaire qu’il dégage qui représente l’outil de redistribution de la richesse.  Il faut donc que les gens travaillent plus pour gagner plus. Il reste parfaitement cohérent avec son action, matérialisée par la loi travail,  qu’il a fait passer en force à l’aide de l’article  49.3.

             De l’autre côté nous avons une vision fondamentalement différente sans doute partiellement aboutie  mais qui amène des propositions nouvelles. Du fait de l’informatisation, de la robotisation et surtout de la nécessité de maîtriser notre consommation afin d’éviter le crash de la planète, le travail va diminuer,  Il faut donc mettre en place d’autres outils pour assurer la redistribution de la richesse.

          le clivage se situe exactement là. On peut  dire qu’il s’agit d’une opposition entre une vieille méthode qui a sans doute   donné ses fruits depuis une cinquantaine d’année mais qui   aujourd’hui est  en panne et une prise en compte d’une réalité qui a changée.

        Le débat tourne ensuite  sur un pseudo réalisme qui interrogerait sur les moyens financiers d’assurer cette redistribution.  Les chiffres  valsent et donnent le vertige 45 milliards, 100 milliards… C’est un faux débat. Si à la libération, nos ainés s’étaient posé ces questions autour du financement de la sécurité sociale … nous n’aurions pas aujourd’hui  de sécurité sociale. En 2008 le krach financier mondial  a produit un trou immédiat de 2000 milliards d’euros. Les Etats ont payé. L’évasion fiscale en France est évaluée à 80 milliards, les niches fiscales à 70 milliards, dont une bonne moitié consiste à redonner de l’argent à ceux qui en ont le plus. Le financement du revenu universel n’est donc pas le problème. Cette proposition nouvelle et originale  mérite cependant d'être   creusée.    Et de mon point de vue si la société doit a chacun un revenu lui permettant de vivre, chacun doit prendre sa place et participer, par son action au bon fonctionnement de la société.  Le travail n’est pas qu’une redistribution, c’est aussi un lieu de rencontre et un outil de reconnaissance sociale. Et du travail pour le bien commun il y en a. Nos rivières ne sont plus entretenues parce que les paysans ne sont plus assez nombreux, alors qu’est-ce qu’on attend  pour rendre propriété publique les berges et en assurer publiquement l’entretien… on veut développer la randonnée à pieds à vélo, les sentiers sont à ouvrir, à entretenir… les enfants ont besoin d’être accompagnés en dehors de l’école… les personnes âgées ont besoin de compagnie… En donnant du sens au revenu universel, il peut vraiment devenir un outil de reconnaissance pour chacun.

        Concernant la légalisation du cannabis, il ne s'agit pas de laxisme comme se plaisent à dire les opposants mais simplement de prendre en compte une réalité. Toutes les politiques répressives se sont soldées par des échecs. La consommation, chez les jeunes en particulier, augmente et c’est un vrai problème. Alors allons-nous continuer  à faire  l’autruche en niant l’évidence  qui nous empêche d’avoir une vraie politique de prévention et de santé et qui génère un trafic clandestin, criminel  extrêmement rémunérateur pour certains ? L’Amérique a été confronté à ce même problème par la prohibition de l’alcool entre les deux guerres … elle a enfanté de Al Capone et consorts…  La prohibition a été annulée en 1933. Cela ne veut pas dire que les problèmes de santé publique  ont été résolus mais la criminalité a fortement baissée.  

      Il y a donc ce dimanche  pour les socialistes, entre ces deux hommes   un véritable choix de société, En tant qu’écologiste au delà de savoir qui sera au second tour,  je serais rassuré pour l’avenir,  que  la gauche socialiste  soit représentée par une vision nouvelle et progressiste de notre société.     

17/01/2017

Halley Macron !

 

macron.JPG            La comète  Macron était de passage à Quimper ce soir. Autant le dire en préambule, ce candidat n’est pas celui de mon choix, je vote Jadot  mais objectivement, il a de bonnes chances de se retrouver  au second tour et ainsi de battre Fillon ou Le Pen. J’ai donc réservé ma place pour entendre ce  phénomène,  nouvelle coqueluche des Français. Je ne vais pas ici m’entretenir du fond de son projet, que j‘ai d’ailleurs beaucoup de mal à cerner, mais de l’étonnant engouement que cet homme suscite.  Une demi-heure avant le début du meeting la salle était déjà pleine et un bon millier de personnes faisaient toujours la queue à l’extérieur, incroyable. Alors Macron 2500, 3000 personnes… ce qui est certain c’est que de mémoire, aucun meeting de campagne  n’a soulevé une telle assistance dans notre ville de Quimper.

            Est-ce  de l’enthousiasme  ou  ne serait-ce qu’un choix de  compensation. La primaire « des socialistes et amis » ne soulève guère de passion, c’est le moins que l’on puisse dire. La primaire de la droite a positionné un conservateur assumé mais qui ne fait pas l’affaire des centristes.   Du coup l’électorat s’interroge  « what else.. ? »  ou « quoi de neuf » et la réponse, pour l’instant semble bien être … Macron.

        C’est un véritable acteur. Il en  a le physique et il connait son texte. Il sait jouer de l’émotion,  donne au moins l’impression d’être droit dans ses bottes. Aucune  affaire sale   (peur de dire ...  pour l’instant) ne vient salir cette "petite gueule d’ange",  alors il grimpe dans le sondage. Les gens sont en quête de nouveauté, marre de voir les mêmes têtes à la télé. En fait Macron bénéficie de son inexpérience politique. Il n’appartient à aucun parti politique ce qui fait de lui un homme, certes libre mais dont on ne connait pas le projet et  dont lui seul est l’artisan.  Il n’a encore  jamais été confronté au scrutin électoral ce qui lui confère ce faux  air de nouveauté. Il était au gouvernement sans donner l’impression d’y être. Faisait un peu office de premier ministre sans l’être

       Macron serait ainsi le personnage symbolique d’un nouveau comportement politique de l’électorat. D’un côté il est rassurant pour une partie de  la gauche. Il a été Ministre choisi par François Hollande. De l’autre côté il appartient au monde de l’économie libérale, des banques,  ce qui ne déplaît pas à une droite en deuil du maire de Bordeaux qui avait ses faveurs.

      En fait il a tout du jeune premier, séduisant,   plein de talent, intelligent. Il a su manœuvrer et se trouve ainsi sur une orbite gagnante. Il lui reste pour espérer gagner et décrocher décrocher la timbale,   à gérer ce succès pendant encore 4 mois. Funambule sur son fil, il devra garder l’équilibre entre ses nouveaux amis de droite et de  gauche qui n’auront de cesse dans les semaines à venir que de voler au secours de sa victoire. Toujours au-dessus de la foule, il devra encore  garder à l’esprit  que la roche Tarpéienne n'est pas très loin  du Capitole.

03/01/2017

Une vision trop courte de la Cornouaille.

carte-cornouaille-epci.jpg                         Avec l’année 2016 s’en va  « Quimper communauté » pour faire  place à « Quimper Bretagne Occidentale ». La nouvelle  communauté d’agglomération va ainsi regrouper 17 communes et rassembler près de 100000 habitants.   Mariage de cœur, mariage de raison ? Comment faire la part des choses mais ce qui semble certain, c’est que sans l’injonction de l’Etat, par le biais du Préfet appliquant la loi Notre d'aout 2015, les fiancés  ne se seraient pas pressés d’officialiser leur attirance.

           Il y avait en effet obligation  pour Briec et sa communauté à rejoindre Quimper car la loi n’autorisait plus l’existence des structures à moins de 15000 habitants. Autant dire que Briec n’avait pas d’autres solutions, voilà pour la raison. Il serait cependant faux de dire que cette fusion soit due au  seul effet de la loi. Les deux communautés travaillent depuis un moment ensemble sur les grands axes de développement. Le SCOT de l’Odet a permis,  au-delà de ses aspects réglementaires, un dialogue entre les élus et a abouti à un schéma de cohérence pour le territoire. Il est d’ailleurs  regrettable que le Préfet n’ait pas profité de cette loi  pour mobiliser le pays Fouesnantais afin  rejoindre cette  nouvelle structure. Le véritable  bassin de vie de Quimper que regroupe le SCOT,  inclut bien évidemment cette partie maritime.  

               Ces nouveaux regroupements XXL,  de  plus en plus  importants en termes d’habitants  sont-ils la panacée ? La réponse n’est pas forcément évidente car elle dépend de ce que l’on y met en termes de compétences. Certaines semblent évidentes, le développement économique, les schémas routiers, les dispositifs d’accueil,  les politiques liées aux espace naturels… D’autres le sont sans doute moins. En effet,   doit-on  concevoir la politique sportive à l’échelle d’un vaste territoire quand on sait la proximité qui existe entre les clubs et les adjoints en charge des dossiers sportifs, idem pour les écoles primaires quand on sait la préoccupation des parents quant à l’accueil de leurs enfants. Il ne faut pas se le cacher, si les regroupements permettent des économies d’échelle, ils participent aussi à l’éloignement des prises de décisions. Ce qui occasionne sans doute  une forme de dépolitisation et le renforcement du pouvoir des services administratifs et techniques. Il n’est pas loin, le temps ou les élus vont devoir  s’interroger sur leur rôle ou plutôt sur ce qui va leur rester quand toutes les compétences qui gèrent la vie des habitants seront transférées au sein d’une grande communauté.

                  La logique de la loi aurait donc dû inciter  le législateur à aller plus loin et à imposer le suffrage universel pour la désignation des conseillers communautaires. On retrouvait ainsi une logique de rapport direct entre celui qui est amené à gérer une compétence et le citoyen qui a participé à son élection.

             On fait par ailleurs souvent la distinction entre le fond et la forme. Et pourtant il me semble que l’un ne va pas sans l’autre.  Le nom « Quimper Bretagne Occidentale » indique clairement que dans le fond  la Cornouaille disparaît. Il s’agit là, à mon sens,  d’une erreur stratégique qui est loin d’être anodine. Ne pas chercher à rassembler la Cornouaille, c’est en fait accepter que chacun « tire » dans son coin et c’est  se priver d’une dynamique indispensable pour un territoire tiraillé entre Brest  et le pôle Lorient/ Vannes   adossé à Rennes. La dynamique à l’ouest de la Bretagne existe mais peine à se faire reconnaître. La Cornouaille doit donc s’affirmer pour peser et négocier  un partenariat  avec Brest  Métropole dans le but de créer  une attirance à l’Ouest. A défaut, la sanction risque d’être sévère et il suffit de regarder les évolutions de populations pour remarquer combien Rennes focalise l’attention et l’attractivité de la Bretagne.

               Il reste à espérer que cette forme d’agglomération ne soit qu’une étape vers une entité plus large, chère à Lucien le Cam *, englobant le pays Fouesnantais pour un cœur de Cornouaille aux compétences essentielles au développement de la Cornouaille.

BLOAVEZH MAT 2017 !  (écriture unifiée du breton)

*Lucien a été Président de l'IUT de Quimper, géographe il était passionné de territoire. J'ai eu l'occasion de travailler avec lui et d'apprécier ses compétences,  dans le cadre de la mise en place du "contrat de rivière de l'Odet". Ce texte est aussi une forme d'hommage à ses qualités de visionnaire ainsi qu' à sa  pugnacité.