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26/12/2016

Une ville sans voitures... un conte de Noel?

vert.jpg           En lisant la presse de jeudi 22 décembr, j’y ai trouvé un joli conte de Noel… Ludovic Jolivet Maire de Quimper, sans doute  emporté par le lyrisme du moment annonce à une assemblée d’architectes  de notaires, de promoteurs immobiliers mais pas de commerçants … «  Nous n’ouvrirons  pas  le centre-ville à la voiture »  et il poursuit «  dénonçant le comportement des automobilistes qui s’estiment  tout permis ».  Du coup, Je me suis pris à rêver… un centre-ville sans voitures,  avec  juste celles qui seraient autorisées pour raison de service. Des gens qui laisseraient leurs automobiles  sur des parcs extérieurs et  qui marcheraient tranquilles  avec  des enfants libres de passer d’un coté à l’autre de la chaussée. Des badauds qui traîneraient devant les vitrines des magasins qui prendraient le temps d’en apprécier les décorations. Une ville qui ne sentirait ni l’essence ni le gasoil…   revenant au journal j’ai continué à lire l’article  et j’y ai trouvé «  nous sommes devenus écolos.. » et là… je me suis dit, c’est trop fort, il veut nous faire croire au père Noel. Le truc que l’on dit  aux enfants quand ils sont tout p’tits pour les faire rester sages tout le mois de décembre.

           Alors monsieur le Maire, il était pourtant bien votre conte de Noel. Il nous donnait envie de  déambuler en ville, de  goûter aux illuminations, de faire du lèche   vitrines mais quand le père Noel sera passé que restera-t-il de vos paroles  fortes et tellement inhabituelles, comme ils l'ont dit dans le journal. Allez-vous prendre les mesures  qui rendent vivantes ces promesses. Allez-vous, tout simplement faire appliquer le règlement qui dit  que le stationnement n’est pas autorisé dans le centre de la cité…  c’est  d’ailleurs bien marqué sur les panneaux, je l’ai vérifié. Ou allez-vous continuer à laisser tout un chacun, contre un simple ticket, baisser l’obstacle et passer les bornes.

           Joyeuses fêtes a toutes et tous,  bonne année 2017 et allez savoir… si cela se trouve, ce n’était même pas un conte, peut-être qu’il va le faire Monsieur le Maire…rendre le centre-ville aux piétons.

21/12/2016

Ne pas faire leur jeu !

 Michelle Serres (philosophe)

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Beaucoup d'émotion.

             Horreur, à Berlin cette fois-ci. En plein marché de Noel et les commentaires vont bon train « c’est noël, un symbole de la chrétienté qui est frappé.. » C'était le 14 juillet à Nice « un symbole de la république » et demain ce sera peut-être un concert, un match de foot « un symbole de nos loisirs.. » En fait, ceux qui frappent le font là où il y a du monde. Ils ne sont vraisemblablement pas à un symbole près. Les Islamistes ont revendiqué l’attentat mais qu’en sait-on véritablement. Aux abois en Irak en Syrie, ils revendiquent tout ce qui de près ou de loin sème la terreur, ne serait-ce que pour prouver leur existence. Faut-il dès lors, au vu de ces attentats bien réels et de la légitime émotion qu'ils suscite et  quels qu’en soient leurs instigateurs, céder à la panique et réclamer comme le fait la droite extrême, des mesures de sécurité renforcées. Jusqu’ici les Allemands restaient relativement sereins mais Angela Merkel saura-t-elle résister à ses faucons qui critiquent, avant de connaitre l’identité de l’assassin, les mesures clémentes en faveur des immigrés. Rien n’est moins sûr. Si c’était le cas, après avoir perdu la branche la plus à droite de la CDU, justement à cause des « mesures clémentes » elle risquerait de perdre les plus tolérants qui ont approuvé sa politique en faveur des immigrés.

 Savoir garder sa raison.
          La France fouille les sacs à l’entrée des lieux de rassemblement, fait rouler les épaules à ses militaires sur les lieux publics. Y a-t-il pour autant plus de sécurité? Un terroriste aura toujours l’avantage sur la sécurité. Il décide du lieu et de l’heure. A part le renseignement, il est difficile d’imaginer un rempart contre ces assassins. En fait, cette présence rassure tout simplement les populations et permet de dire « on fait quelque chose de visible ».
           Michel Serres battait en brèche ce soir l’idée répendue comme quoi le monde sombrait dans la folie. Il faisait remarquer que ce monde n’avait jamais connu une aussi longue période de paix que depuis ces dernières 70 années. Il disait aussi que si depuis le 11 septembre le nombre de victimes soldats ou civils occidentaux s’élève à 14000, le seul embargo sur l’Irak en a fait mourir plus de 100000. C’est vrai que les images que nous recevons tous les jours agissent comme des coups de matraque répétitifs mais la réalité statistique est tout autre. Une raison pour le philosophe d’être optimiste.
 
les extrémistes récupèrent  la misère .
           En fait, et même si c’est sordide de le dire il faut bien l’avouer, les zones d’influence territoriales des grandes puissances à l’échelle du monde sont relativement stabilisées. Les conflits armés cèdent maintenant la place aux enjeux économiques. Ce qui se passe en Syrie à Alep est atroce, nous sommes pourtant loin des 20 millions de victimes de la première guerre mondiale ou des 60 de la deuxième. Alors effectivement avec Michel Serre, on peut dire que d’un point de vue quantitatif les choses s’améliorent mais on pouvait également espérer que cet état de paix, que nous connaissons en occident, profite à l’ensemble de la planète. Or ceci est moins sûr et le déséquilibre entre les richesses des uns et des autres alimente une autre forme de rancœur sur laquelle surfent les religions. Le terrorisme étant l’arme des pauvres qui n’ont rien à perdre, la peur étant la faiblesse des nantis qui eux ont tout à perdre, il est à craindre que l’ambiance qui règne en ce moment en arrive à détruire ce qui fait notre humanité, à savoir, l’envie de vivre ensemble.

 

13/12/2016

Alep, le champ de ruine de l'occident.

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 La terreur à Alep. Des images glaçantes, des enfants aux regards hagards,  qui errent dans les décombres d’une ville éventrée, des parents terrorisés qui fuient le quartier  pour retrouver d’autres violences, celles des milices qui assassinent. Des hommes qui ne se rendront pas, parce qu’ils savent qu’ils seront exécutés. Ils préfèrent mourir les armes à la main.  Et pendant ce temps le cynisme règne en maître. Veto, des Russes et des Chinois pour un cessez le feu.

          L’ONU n’a pas fait preuve de lucidité, ni de courage  en Bosnie mais à la longue, ses soldats y sont allés. Ils n’ont pas empêché les massacres de Srebrenica, 8000 hommes abattus par les « scorpions » de Ratko Mladic  sous le regard impassible de 400 militaires de l’ONU mais bon an mal an, une trêve a été obtenue et la vie semble avoir repris. A Alep, il n’y aura pas de trêve avant la fin. Avec des bouchers comme Bachar el Assad  et son allié Poutine, l’extermination sera totale soit sur place soit dans les camps.

      Comment peut-on en 2016 continuer à accepter ces images ? Comment un Président de la République, parfaitement au courant de ce qui se passe, peut-il encore dormir ? Comment ne pas crier ! La réponse est cynique. Poutine le Russe  a  clairement fait savoir   que la Syrie était son territoire réservé et qu' il n’entendait pas  sacrifier  son fidèle  allié Assad au profit d’une alliance des rebelles qui serait de nature à remettre en cause sa suprématie  concernant le transport du gaz. Dès lors, tous les moyens sont devenus bons… bombardements massifs, bombes au chlore pour aller empoisonner jusque dans les caves, rien n’arrête les bourreaux. Et surtout pas la communauté internationale qui se contente de lever le petit doigt en demandant gentiment   l’arrêt des bombardements. On entendrait presque des « s’il vous plait Bachar !  ».

         Une autre raison  toute aussi cynique à cette passivité occidentale,  elle n’est que murmurée mais elle pèse pourtant  lourdement.   « Entre le bourreau Assad et les terroristes de  « daech » mieux vaut ne pas choisir » se disent nombre de pays occidentaux.  A ne pas choisir nous auront les deux " la honte et la terreur"   car comment ne pas voir que ce massacre à Alep va accentuer le recours au terrorisme. L'histoire récente  du moyen orient nous  l'a prouvé  pourtant.  Au nom de raisons sordides la  communauté internationale   a toujours toléré les exactions d’Israel, résultat,  les Palestiniens ont fait appel  au terrorisme pour frapper les opinions.  

           Il ne s’agit pas de justifier le terrorisme, il ne s’agit pas non plus de prétendre que les solutions soient faciles à trouver. Il s’agit simplement de demander à nos dirigeants de faire preuve de plus de perspicacité dans les choix et de ne pas regarder simplement le bénéfice immédiat ou le coût minimal mais bien de prendre les décisions qui protègent l’avenir. Le martyre d’Alep risque de ce point de vue de se payer très cher.