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07/12/2017

A que salut Johnny.

johnny.jpg   Je le sais, c’est complètement con … surtout après cette journée ou tout a été dit… mais comme c’est con d’avouer que l’on peut prendre du plaisir à regarder un match de foot, une bière à la main. Et oui moi aussi j’ai eu les boules d’apprendre que Johnny, l’inusable Johnny venait de casser sa pipe. Pensez, on était tellement habitué aux annonces de sa disparition prochaine, qu’à la fin on n’y croyait plus.

     Je venais d’avoir 10 ans, je crois quand mon frère René s’est offert son premier tourne disque.  On disait à l’époque, un électrophone.  Une  sorte de petite valise, sur le coté un rond grillagé pour le haut parleur et à l’intérieur le plateau et le bras en plastique beige. On pouvait choisi  33, 45,ou 78 tours. Avec son tourne disque il avait acheté 3 disques 45 tours. Les « chaussettes noires », le groupe d’Eddy Mitchell,     les « Aiglons » immortalisés par  le tube mythique de l’époque « stalactite » (vous pouvez encore l’entendre sur internet) et Johnny « Quand revient la nuit ». Il avait alors 18 ans et Johnny s’ennuyait ferme dans sa caserne  à Offenburg en Allemagne.   Je crois que c’était  la première fois que j’écoutais de la musique, je dis bien que j’écoutais parce que les 3 disques, je peux vous le dire, ils ont chauffé le saphirs.

    Johnny c’est toute une histoire. On ne peut pas dire toute une époque car il en a traversé tellement. Avec des titres superbes « oh Marie » si tu savais tout le mal que l’on m’a fait. Johnny chante contre la guerre. « Diego » derrière des barreaux pour quelques mots qu’il pensait si fort… et moi qui danse et qui rit. Sur un texte de Michel Berger, Johnny chante contre la dictature. Johnny a chanté superbement l’amour. Il a chanté la vie, l’envie d’avoir envie.

     Johnny  était un écorché. Par « les portes du pénitencier » il était devenu le porte-parole des égarés de la vie, des cassés mais aussi des casseurs.  Ces  « blousons noirs » qui terrorisaient les bals de noce des campagnes. Sa voix puissante,  parfois à la limite du décrochage était inimitable. Il chantait de la gorge d’une manière un peu roque et grimpait brutalement dans les tours, au désespoir des preneurs de son.

 De l’homme, certains ne retiendront que ses proximités politiques. C'est vrai que son bulletin de vote penchait à droite, mais son cœur était à gauche. Sa dernière plaisanterie le dit  d’ailleurs bien. Juste pour faire la nique à Jean D’Ormesson, haute personnalité de l'aristocratie, il quitte la scène un jour après lui, masquant  ainsi  les hommages qu' auraient légitimement  reçus le   dandy aux yeux bleus. Personnellement je verrais bien  "l’immortel" revenir à l’académie, s’assurer que Charles  Aznavour se porte bien et mourir une seconde fois en période creuse pour récolter les hommages dus à son rang de premier écrivain rentré de son vivant dans la prestigieuse collection  « la pléiade ».

Alors salut Johnny et chapeau bas l’artiste pour ton talent fracassant, irrespectueux.....

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