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03/06/2019

le ménage idéologique continue.

polit.jpgEmmanuel Macron continue à faire le ménage politique.

Dans un moment  où l’idéologie avait perdu  sa place  au bénéfice des aventures politiciennes, où l’électorat ne faisait plus la différence entre la droite et la gauche réduite au PS, Emmanuel a  été l’outil du big bang qui n’en finit pas de faire éclater le paysage politique  Français. Fort de son passage au gouvernement de François  Hollande, il a lors de la présidentielle « siphonné » les voix du PS. Comme l’homme  est gourmand et habile le voilà qui, avec ces Européennes,  fait  des Républicains, son plat de résistance. Ceci dit, sa boulimie va rapidement rencontrer  ses limites. Il ne va pas pouvoir aller pêcher plus loin, chez les extrêmes où il s’est constitué de solides ennemis. Il a bien tenté un hol-dup sur les écolos mais Nicolas Hulot s’est montré plus coriace que prévu. Du coup l’opération s’est terminée en fiasco pour l’Elysée. Si Emmanuel  Macron  veut maintenant ancrer son parti politique dans la durée,  il va lui falloir faire de l’idéologie  et prendre des risques. Car si l’ambiguïté lui a été jusqu’ici  favorable pour attirer les électeurs de différents horizons, le vieil adage «on ne sort de l’ambigüité qu’à ses dépens » reste pertinent. La clarification  semble avoir  commencé,  sous les coups de boutoir d’Edouard Philippe, la politique du gouvernement s’affiche de plus en plus de droite. Les électeurs « d’en marche » qui votaient traditionnellement à gauche s’en rendent  lentement compte et le score honorable de la liste LREM ne doit pas cacher une évolution de son électorat. Sans doute plus de voix de droite et moins de gauche. Ce qui explique en partie le naufrage des Républicains et peut-être aussi un glissement vers  les écologistes.

Une profonde évolution idéologique

Au-delà des péripéties électorales on assiste aujourd’hui à une évolution des  fondamentaux idéologiques. La lutte des classes, patrons contre employés, qui a longtemps été le carburant du Parti Communiste et   qui a rencontré une réalité sociale fin 19em et au cours du 20 siècle ne fait plus recette dans la population. Le mouvement des gilets jaunes le montre en partie. Il y a eu là l’expression d’une colère mais pas d’affiliation à un groupe politique. Les résultats le confirment, ni  le PC, ni La France Insoumise  n’ont  capitalisé le mécontentement.   De la même manière le conservatisme bourgeois, porté  par Les Républicains, replié sur des valeurs rétrogrades,  mélange de catholicisme, de domination patronale  et de culture patrimoniale, disparait lui aussi des radars idéologiques.

Des idéologies recomposées

 Il reste en fait 3 grands axes. Le premier  dominé par la peur, par l’ignorance, et souvent par la rancœur est celui du repli sur soi. Il est incarné par le Rassemblement National et tout particulièrement par Marine Le Pen. Le second est celui du culte de la réussite individuelle, les premiers de cordée dirait Macron. Ce sont les libéraux. Ils creusent leur sillon en faisant miroiter aux classes moyennes des lendemains heureux avec des comptes en banque bien fournis,  pour peu qu’elles se mettent réellement au travail. Ils affichent une certaine liberté du point de vue des mœurs et se montrent  tolérants et franchement européens.    Et le troisième axe qui s’impose lentement mais surement est celui de l’écologie. Les jeunes en sont les principaux propagandistes. Ils sont inquiets sur l’avenir de la planète, parfaitement conscients que notre mode de vie ne peut durer et qu’il va falloir s’y mettre sérieusement. Les jeunes couples se mettent largement au bio, ils trient méthodiquement leurs déchets sont inquiets de  l’influence des perturbateurs endocriniens sur  la santé de leurs enfants. C’est incontestablement la nouvelle donne idéologique qui a encore été très peu  analysée par les philosophes et sociologues et politologues. Justement parce qu’elle est récente.

Le fait nouveau c’est  que de ces  trois axes idéologiques, les citoyens ne tirent pas matière à s’engager dans les partis politiques. Ils sont éventuellement prêts à participer à une mobilisation. On les a vus lors des manifestations contre  le  mariage pour tous pour les premiers. Les jeunes eux  participent massivement  aux marches pour le climat. Mais dans tous les cas ils ne souhaitent pas afficher de fidélité aux partis politiques.

L’espoir d’une troisième voie.

Le grand  mouvement de chambardement politique est loin d’être terminé. Il est vraisemblable que de nouvelles fractures vont surgir  et il est permis de penser que  ce sont les libéraux qui vont en faire les frais les premiers. Tout simplement parce que ce sont eux qui font apparaître le plus de fragilité et  les plus profondes contradictions. En effet   si l’affrontement idéologique « droite / gauche »  ne semble plus  de mise, la référence aux  valeurs telles que la  réussite individuelle pour les uns,  la démarche collective et solidaire pour les autres va vraisemblablement conduire LREM à se scinder en deux voies bien distinctes. C’est certainement là l’une des préoccupations  d’Emmanuel  Macron  mais il a  fait le choix de la droite et parait l’assumer entièrement. Il reste donc aux autres à se rapprocher des écologistes pour former une véritable troisième voie celle de l’écologie sociale.

Commentaires

L'écologie sociale ? L'écologie est une chose, partagée de la même manière par tous de gauche à droite. Le volet "social" est revendiqué par la gauche, même s'il existe une droite sociale. Vouloir faire un amalgame de ces 2 appartenances une "troisième voie" est illusoire. Parce que l'écologie n'est pas réservée aux "écologistes" (qui sont souvent extrêmes dans leurs choix), et parce que le social est aussi une préoccupation de tous les partis. Tout juste, y-a-t-il aujourd'hui une prime aux écologistes, par rejet de tous les partis traditionnels au pouvoir depuis 30 ans. Mais par forcément par adhésion. C'est plus la peur de la fin du monde alimentée sans cesse par les réseaux sociaux, qui pollue les esprits et peut faire croire à une adhésion. Faire des adeptes par la peur, l'extrême droite en a fait son miel. Aujourd'hui ce sont les écologistes qui récoltent ces voix de la peur, en agitant les chiffres alarmistes, et les images de plastiques dans la nature ou d'animaux victimes des plastiques, font des millions de vues sur internet, alors que les rapports réels des scientifiques n'intéressent pas grand monde, sauf quand ils parlent de catastrophe. Les écologistes, en ce sens, sont les premiers bénéficiaires de la folie qui s'empare des réseaux sociaux.

Écrit par : erwan | 06/06/2019

Les élections municipales approchent. Les verts, portés par le catastrophisme ambiant lié au changement climatique sur les réseaux sociaux, en récoltent les fruits, puisque ce sont les seuls qui n'ont pas encore été au pouvoir, dans un climat de "tous pourris". Un bon score à Quimper pour les verts (4300 voix sur 65000 habitants... extraordinaire). Et on se met à rêver d'une 3ème voie en s'alliant avec toutes les composantes de gauche et d'extrême gauche. Sauf que, la conscience de l'écologie est partagée aussi par les candidats de droite, sauf que, l'idée sociale existe aussi à droite... Ce sera donc un peu plus compliqué qu'EELV l'imagine. 10% des inscrits qui votent vert, ce n'est pas non plus une majorité, et loin d'être un plébiscite. Surtout si ce sont des votes qui pour la plupart sont motivés par le désarroi, par le matraquage quotidien d'images catastrophistes pour la planète sur tous les portables, bref motivés par la peur. C'est sur le même registre de la peur que le RN trouve ses supporters. Le vote vert est donc un vote en trompe l'œil, et je ne souhaite à personne de se faire élire parce qu'il a réussi à faire peur ou affoler ses électeurs.

Écrit par : erwan | 06/06/2019

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