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02/09/2011

Indignation légitime

          tram.jpg Mercredi à l’heure du laitier, plusieurs dizaines de Roms ont été évacués sous bonne escorte à l’extérieur du département de Seine-Saint-Denis. Ils ont tout d’abord été conduits à la station de tramway, puis devant "le trouble à l’ordre public"créé par cette opération, la RATP a mis une rame à disposition des forces de police. Des enfants ont été séparés de leurs parents avant d’être« largués » en pleine nature.  Cette opération  soulève une indignation légitime en référence à des heures troubles de notre histoire et montre bien l’impasse dans laquelle se place le gouvernement obnubilé par sa politique sécuritaire.

 

 Nous devons, en tant que démocrates, condamner fermement ce genre d’opérations mise en scène pour convaincre une partie de l’opinion que le Ministre de l’intérieur tient la situation en main. Cette agitation malsaine, outre le fait qu’elle stigmatise et traumatise une population, ne résoud strictement rien. Ces personnes ainsi déplacées n’ayant d’autres ressources que de recréer un nouveau campement  quelques dizaines de kilomètres plus loin.  Cette opération policière est, de plus, parfaitement illégale au vu des réglementations européennes concernant la circulation des personnes sur notre territoire.  C’est quand même un comble lorsque les forces de polices, elles-mêmes, se mettent ainsi en dehors de la loi.


L’Europe  a choisi, certes pour des raisons avant tout économiques, de s’agrandir vers les pays de l’Est. Cette décision a pour conséquence directe de donner à tous les européens les mêmes droits et les mêmes devoirs. Le premier de ces droits est bien celui de vivre dans la dignité. Et sans logements décents il ne peut y avoir de dignité. Le second droit est celui pour chaque individu d’être traité dans le respect de la loi. Alors et seulement alors, les autorités peuvent exiger de tous les citoyens à leur tour de respecter la loi.

 

Il ne s’agit pas de  nier les difficultés  que posent les campements sauvages des Romsà l’intérieur ou en périphérie des villes.  Mais il est parfaitement illusoire de penser résoudre cette situation  à coup d’expulsions si d’un autre côté il n’est pas proposé les logements ou les terrains d’accueil en nombre suffisant. La loi Besson de 1990(non pasEric mais Louis …) faisait obligation aux communes de pourvoir à cet accueil. Un nombre impressionnant de collectivités ne remplissent pas ces obligations.

Commençons par là.