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29/08/2011

Le mauvais goût et la mauvaise foi

 « O Maire va m’tuer »  affiche commercants.jpgC’est l’affiche que les quimpérois ont pu découvrir sur les vitrines de certains magasins du centre ville la semaine dernière. L’affiche est signée P Kerleroux, contrairement aux inscriptions de la veille « Poignant, Le Bigot fils de pute.. » elle est parfaitement assumée. Le message est clair et reprend  le thème récurrent de la droite quimpéroise « touchez pas à ma voiture… ».

Personnellement, je trouve cette opération menée par l’ancien Président de l’association « Les Vitrines »pathétique et largement plus "bête que méchante". Le message est  douteux, en référence au meurtrede G. Marchal en 91 et à l’inculpation deOmar Raddad. Mais visiblement Mr Kerleroux n’est pas à cela près, alors laissons-lui cette finesse, qui fait largement sa réputation sur la place quimpéroise.

En  fait, ce qui m’exaspère le plus dans cette affaire c’est la contre-vérité qu’elle véhicule. Il y a belle lurette que les consommateurs ne viennent pas remplir leurs coffres dans les commerces du centre ville. La raison est simple, les produits qui y sont vendus tournent pour l’essentiel autour de «  la fringue », de l’équipement de la personne et non pas de ce que les ménages ont besoin pour vivre au fil de la semaine. On peut le regretter mais c’est ainsi : les hypermarchés ont capté la clientèle des courses hebdomadaires. Sans doute aussi en partie parce que les centre-ville n’ont pas pu et ne pourront  jamais dégager l’espace nécessaire aux méga parkings utilisés par ces consommateurs motorisés. Il y a d’ailleurs fort à penser que ces hypers soient voués à disparaître assez rapidement  avec l’apparition du commerce par internet associéaux "drives". On commande, on paie de chez soi, et en 10mn on vient enlever  la marchandise.

La carte à jouer par les centre-ville est donc celle de la qualité des produits,  de la convivialité et de l’accueil. C’est bien ce que notre équipe municipale propose et met en œuvre en requalifiant  l’espace public. Quant à la qualité de l’accueil, elle dépend essentiellement des commerçants eux-mêmes.   

Alors pourquoi cette « haine » distillée par certains commerçants, et qui va à l’encontre de leur propre intérêt ? L’aveuglement, le refus de voir le monde évoluer, les habitudes changer et un parti pris politique affirmé : si la droite défend traditionnellement la place de la voiture c’est bien parce que la voiture est par excellence  le symbole de l’individualisme qui s’oppose à  la  convivialité qui reste une valeur de la gauche.

Moralité, on ne changera pas ces commerçants conservateurs, heureusement ils ne le sont pas tous. Ce qui est intéressant c’est qu’avec cette affiche sur la vitrine, ils font eux-mêmes le tri. Alors si l’expression publique est libre, le choix de son commerce l'est aussi. Je vous invite donc, si vous faites vos courses en ville,  à éviter ces magasins marqués et à le faire savoir autour de vous.

23/08/2011

Daniel Le Bigot. « Nous visons un changement de société"

21_aout daniel telegramme.jpgInterview réalisée par le journal Le telegramme du 22 aout.

 

Éva Joly a-t-elle eu raison d’affirmer que la sortie du nucléaire serait le préalable à tout accord de gouvernement avec le PS ?

Oui, car pour nous c’est un choix de société, qui nous engage

Pour les vingt ans à venir, en même temps qu’un acte fondateur de notre parti politique. On ne participera pas à un gouvernement de gauche qui n’affirmerait pas son projet de sortir du

nucléaire. Après, il faut bien entendu, qu’il y ait des échanges sur le temps et la méthode que l’on se donne.

Les socialistes pourraient le prendre comme une sorte  de diktat ?

Il ne faut pas l’envisager comme un diktat, mais comme un fait consubstantiel de notre engagement. C’est un peu comme si on  demandait au Parti socialiste de revenir sur la laïcité, qui est inscrite dans ses fondements. Nous ne prendrions part à une action commune que dans un gouvernement qui engagerait la France, comme des pays européens le font, vers la sortie du nucléaire.

Que recouvre-t-elle cette sortie du nucléaire ?

Notre réflexion ne se limite pas à la question de la dangerosité. Le nucléaire, coûteux et aux

financements ambigus, favorise une consommation énergétique sans retenue. Nous voulons inverser la logique : regardons nos vrais besoins en consommation et trouvons alors les modes de production les plus respectueux de la planète.

Éva Joly vise plus que 10% à la présidentielle. Ca vous paraît envisageable ?

J’ai du mal à faire un pronostic. Notre étiage dans la population est à 10, 12, 15% si l’on regarde les différents scrutins intervenus depuis 2007. Mais l’élection présidentielle a une logique très particulière. Au-delà du rejet du président actuel dans l’opinion, il est évident qu’il n’y a pas à gauche, au parti socialiste, un candidat providentiel comme l’a été Mitterrand. Le jeu est ouvert.

Daniel Cohn-Bendit pense qu’EELV devrait se passer d’un candidat, s’il devait y avoir un risque du type 2002 ?

Dany est un excellent agitateur d’idées, mais il n’est pas porte-parole d’Europe Écologie et ce n’est pas la position officielle du parti. Il a raison de mettre cet élément dans le débat, mais il a dit lui-même que cette question se regardera en janvier-février. La sortie de Laurence Vichnievsky sur la dette, qui elle est porte-parole, me gêne beaucoup plus, car elle dit des choses qui n’ont pas été validées.

Selon vous, faut-il une candidate EELV à tout prix ?

Oui, parce que la présidentielle est un moment fort de la vie démocratique, qui permet à un parti politique d’aller à la rencontre de la population. C’est aussi déterminant pour les législatives qui suivront. Il n’y aura qu’une campagne en réalité et les candidats aux législatives devront s’y impliquer.

Quant à Nicolas Hulot, que vous souteniez à la primaire, quel rôle le voyez-vous jouer désormais ?

Je comprends sa déception, parce qu’il a vécu un échec pas facile à digérer. Ce n’est pas un politique, Nicolas, mais un écologiste convaincu. En dehors ou dans le parti il fera avancer les choses favorablement.

Recueilli par B.S.

21/08/2011

La démocratie dans la salle.

                   maroc2.jpg La plénière s’annonçait  sans histoires. Encore que, la présence de Dany aurait du nous avertir que tout était possible. Les intervenants ont parlé de leur pays. Les espoirs en Tunisie apres les évènements du 14 janvier. Espoirs mêlés de craintes devant le peu d’inscription sur les listes électorale ( 50 % de la population)  Un bilan très intéressant  de ce qui se passe en Algérie et surtout de ce qui s’est passé apres les élections de 91 puis  la reprise en main par l'armée et l'arrivée au pouvoir de Boutefica . La certitude par le représentant Libyen  que les heures étaient comptées pour la famille Kadhafi mais la aussi la question et après ? Une analyse très intéressantepar un opposant sur la situationau Sénégal et pourquoi Abdoulaye Ouad  devrait perdre les élections de 2012.

                     Vient ensuite le tour de Driss El Yazami de s’exprimer. Un discours très lisse mettant en valeur l’implication du roidu Maroc Mohammed VI, présenté comme le garant de l’unité du pays et de la protection des libertés individuelles.  Trop lisse sans doute pour être parfaitement honnête.  Du coup c’est de la salle qu’est venue la contestation. Dans un tumulte, Zineb El Rhazouimarocaine.jpg (co fondatrice du mouvement alternatif pour les libertés individuelles) cherche à prendre la parole. Hélène Flautre  se cabre et fait preuve d’une certaine maladresse. Comme quoi chez nous également la contestation a du mal à trouver son expression. Tant bien que mal Zineb réussit à passer son message très différent de celui de Driss. Elle parle, de prisons  ou l’on torture encore aujourd’hui. Elle cite les agressions dont elle est victime en tant que femme libre et affirmant sa volonté de liberté. Elle évoque la mise sous l’éteignoir de la presse quand elle n’est pas aux ordres. Autant le dire tout de suite, la salle lui est acquise et c’est sous les vivats que se termine son intervention.

                   J’imagine que la réalité marocaine est plus nuancée que ne le laisse entendre l’une ou l’autre de ces interventions. On peut comprendre que pour agir « efficacement »dans un cadre légal après des années de militantisme clandestin,  Idriss a dû faire preuve de « compréhension » vis-à-vis du pouvoir. L’attitude radicale et révoltée de Zineb s’explique aussi, facilement par les brimades  qu’elle vit au jour le jour.

                    Au-delà de ces nuances ou divergences  selon.le cas, le message qui nous a été donné par tous ces pays d’Afrique en quête d’émancipation  est bien « respectez nous, vous avez votre histoire et votre révolution, nous avons-nous même notre histoire et nous avons besoin de temps, d’aide et de respect. »