23/08/2011
Daniel Le Bigot. « Nous visons un changement de société"
Interview réalisée par le journal Le telegramme du 22 aout.
Éva Joly a-t-elle eu raison d’affirmer que la sortie du nucléaire serait le préalable à tout accord de gouvernement avec le PS ?
Oui, car pour nous c’est un choix de société, qui nous engage
Pour les vingt ans à venir, en même temps qu’un acte fondateur de notre parti politique. On ne participera pas à un gouvernement de gauche qui n’affirmerait pas son projet de sortir du
nucléaire. Après, il faut bien entendu, qu’il y ait des échanges sur le temps et la méthode que l’on se donne.
Les socialistes pourraient le prendre comme une sorte de diktat ?
Il ne faut pas l’envisager comme un diktat, mais comme un fait consubstantiel de notre engagement. C’est un peu comme si on demandait au Parti socialiste de revenir sur la laïcité, qui est inscrite dans ses fondements. Nous ne prendrions part à une action commune que dans un gouvernement qui engagerait la France, comme des pays européens le font, vers la sortie du nucléaire.
Que recouvre-t-elle cette sortie du nucléaire ?
Notre réflexion ne se limite pas à la question de la dangerosité. Le nucléaire, coûteux et aux
financements ambigus, favorise une consommation énergétique sans retenue. Nous voulons inverser la logique : regardons nos vrais besoins en consommation et trouvons alors les modes de production les plus respectueux de la planète.
Éva Joly vise plus que 10% à la présidentielle. Ca vous paraît envisageable ?
J’ai du mal à faire un pronostic. Notre étiage dans la population est à 10, 12, 15% si l’on regarde les différents scrutins intervenus depuis 2007. Mais l’élection présidentielle a une logique très particulière. Au-delà du rejet du président actuel dans l’opinion, il est évident qu’il n’y a pas à gauche, au parti socialiste, un candidat providentiel comme l’a été Mitterrand. Le jeu est ouvert.
Daniel Cohn-Bendit pense qu’EELV devrait se passer d’un candidat, s’il devait y avoir un risque du type 2002 ?
Dany est un excellent agitateur d’idées, mais il n’est pas porte-parole d’Europe Écologie et ce n’est pas la position officielle du parti. Il a raison de mettre cet élément dans le débat, mais il a dit lui-même que cette question se regardera en janvier-février. La sortie de Laurence Vichnievsky sur la dette, qui elle est porte-parole, me gêne beaucoup plus, car elle dit des choses qui n’ont pas été validées.
Selon vous, faut-il une candidate EELV à tout prix ?
Oui, parce que la présidentielle est un moment fort de la vie démocratique, qui permet à un parti politique d’aller à la rencontre de la population. C’est aussi déterminant pour les législatives qui suivront. Il n’y aura qu’une campagne en réalité et les candidats aux législatives devront s’y impliquer.
Quant à Nicolas Hulot, que vous souteniez à la primaire, quel rôle le voyez-vous jouer désormais ?
Je comprends sa déception, parce qu’il a vécu un échec pas facile à digérer. Ce n’est pas un politique, Nicolas, mais un écologiste convaincu. En dehors ou dans le parti il fera avancer les choses favorablement.
Recueilli par B.S.
13:46 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Sortir du nucléaire, pourquoi pas?
Cela est plus un discours sécuritaire suite la catastrophe "Japonaise"
Et nous serons tous d'accord sur ce principe.
Mais vous ne proposez rien en retour.
Techniquement nous sommes dans l'incapacité de pouvoir sortir du nucléaire.
Comment faire pour recharger les voitures électrique.
Le photovoltaïque est très polluant.
L'éolien est insuffisant, voir nul dans certain lieu.
Écrit par : fred | 08/10/2011
thanks
Écrit par : ct ecort jobs | 08/10/2011
le commentaire de frd me fait penser au discours du PS sur la sortie du libéralisme... On voudrait bien mais on peut pas. Toujours ce discours démissionaire de la "real-politik"!
Écrit par : luis | 14/04/2012
La sortie du nucléaire se fera par des économies d'énergie en consacrant les investissements qui n'iront pas dans la construction de nouvelles centrales nucléaire à isoler les batiments et arrêter d'utiliser l'électricité pour chauffer ces batiments
Pour les voitures électriques, elles posent tout autant de problèmes que celles à moteur thermique. Si elles demandent de l'électricité, il leur faut en plus du lithium pour les batteries.
La véritable solution est la croissance des transports en commun
Écrit par : aaa | 16/04/2012
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