25/03/2012
Etre Breton...
Samedi 31 mars aura lieu à Quimper un grand rassemblement autour de la langue et de la culture bretonne. C’est une bonne occasion de se poser la question « c’est quoi être breton ? »
Personnellement je n’ai jamais plongé dans le nationalisme de quelque niveau qu’il soit, du pays, de la région. Je suis Français parce que c’est indiqué sur ma carte d’identité. Je le suis un peu plus quand l’équipe de France de foot, de hand ou de rugby…. brille par son talent. Je le suis beaucoup moins quand je vois les supporters de ces mêmes équipes se comporter en hordes sauvages chez ceux qui nous accueillent.
Je vis sur un territoire qui a une histoire. Un territoire qui est singulier par ses différents modes d’expressions culturelles. La langue, la musique, la danse mais aussi l’architecture portent ici "encore" la signature « Bretagne ». Je dis "encore" parce que, nous le voyons tous les jours, les outils de construction ont tendance à se standardiser. La Bretagne était célèbre pour ses toits ardoisés, les nouvelles constructions sont pour la plupart à toit plat. Ce qui pose, et c’est vrai dans tous les domaines, la question de l’avenir de cette identité et, à terme peut-être, celle de sa disparition.
Alors c’est quoi être Breton aujourd’hui ? Je crois que c’est vibrer de manière particulière sur une musique, sur des images, sur des mots qui n’existent pas ailleurs. Et il n’est pas besoin d’avoir une ascendance de trois générations pour ressentir cette vibration. Il n’est même pas besoin de vivre sur ce territoire qui va de Brest à Fougères pour se sentir breton.
Je regrette de ne pas suffisamment parler la langue bretonne, non pas que j’en ai besoin pour communiquer mais parce que je crois que la langue est uneclé pour comprendre une histoire. Notre histoire, pas celle avec un H que l’on racontedans les livres, non juste la vie de ceux qui ont construit avant nous cette identité que nous revendiquons aujourd’hui. A contrario, je pense que la référence à la "celtitude" tout au moins à la communauté celte réduit notre capacité à nous projeter dans un monde forcément bigaré du fait de nos nouvelles et prodigieuses capacités à communiquer en temps réel.
Une Europe fédérale des régions.
L’Europe, malgré les crises qui l'agitent, devient au fil du temps un espace pertinent pour peser politiquement et économiquement sur le destin de la planète. Je n’en définis pas les contours parce que je sais qu’ils peuvent évoluer avec le temps. Mais je pense que la gouvernance de ce territoire majeur devra s’appuyer sur des entités qui regroupent et rapprochent les gens. Faut-il pour autant que ces entités que l'on va appeler "régions" soient strictement calquées sur des territoires porteurs d’une identité ? Ce ne sera vraisemblablement pas possible partout, nombre de régions ne possèdent pas cette personnalité que l’on retrouve en Bretagne, ou en Corse…. Il faudra donc concevoir , pour la France, une dizaine de territoires qui auront, concernant le nombre d'habitants, une masse critique suffisante. Il est possible que dans ces conditions, la région Ouest dépassera le cadre de la Bretagne historique à 5 départements. L’essentiel sera de toutes manières de sortir du Jacobinisme à la Française et de trouver dans un fédéralisme à l’échelle de l’Europe les moyens de vivre sereinement une diversité, qui ne sera ni passéiste ni dominatrice mais tout simplement respectée.
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18/03/2012
Je ne voterai pas JL Mélenchon.
Il constitue la véritable surprise de cette campagne électorale. L’homme est bourré de talent, son langage est clair et ses propositions sont bien souvent intéressantes. Les sondages lui promettent un score au dessus des 10%, ce qui dans ce type d’élection est très important. Il y a d'ailleurs fort à parier qu’au fil du temps et des meetings, il continue à engranger les intentions de vote.
Jean Luc Mélenchon a fait place nette autour de lui. Venu du PS (Ministre sous Jospin) il séduit l’extrême gauche ( récupère au passage Besancenot et Arlette) et se fait adopter par le PC. C'est d’ailleurs intéressant de constater que 90 années plus tard, JL Mélenchon tient la revanche de Trotski sur Staline. Son score sera donc le cumul de celui de l’extrême gauche, du PC et sans doute d’une partie des écologistes. Oui, bien évidemment une partie des écologistes car ne nous voilons pas la face, malgré son courage et sa ténacité Eva peine à inverser la tendance. Une partie de notre électorat s’est donc déjà laissée séduire par ce tribun hors pairs.
Au delà donc du bon score promis à JL Mélenchon, il y a peu très peu de chance qu'il représente la gauche au deuxième tour, alors quelle alternative politique cette candidature offrira t’elle au pays. Pour ma part, passé ce scrutin et l’opportunité de tenir un bon résultat, j’imagine mal les militants du PC rejoindre ceux du NPA. Le rassemblement et la force du NON au traité Européen ne me semble pas suffisants pour faire émerger une alternative politique ancrée à gauche. Je pense que JL Mélenchon aura ouvert un espace de liberté à la parole pour une gauche trop souvent convenue et qui obnubilée par ses préoccupations européennes semble avoir oublié que le libéralisme est une forme nouvelle de la loi de la jungle et que dans cette jungle le grand à la fâcheuse tendance à toujours vouloir manger le petit. Et je dois dire que dans le creux du discours des principaux prétendants à la fonction présidentielle, la musique, certes un peu forte, de JL Mélenchon a quelque chose de réjouissant.
Je ne voterai cependant pas pour lui car si son discours social à de la vigueur, je le trouve particulièrement faible sur les questions essentielles qui secouent et vont secouer la planète. Je parle plus précisément de l’écologie. JL Mélenchon ne propose aucune alternative au mode de développement actuel basé sur une croissance de la consommation. Ses propositions concernant le nucléaire sont évasives. Je n’entends aucune remise en cause du mode de production agricole et de son impact sur l'environnement. En fait, le projet Mélenchon ne vise ,même si c'est déjà quelque chose, qu'à mieux répartir les bénéfices d’une croissance de la consommation qu’il imagine , en constante progression.
Alors JL Mélenchon, un homme nouveau ? peut être, mais dans un costume déjà beaucoup porté.
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14/03/2012
La Providence, un aménagement équilibré
Dans le Ouest France de ce matin, les Quimpérois ont pu voir que les travaux du parc de la Providence avancent avec un bon rythme. En toute humilité, je dois avouer que la municipalité n’y est pas pour grand-chose. Nous avions tablé, sur un calendrier raisonnable et la météo a décidé de nous être agréable. Du coup les choses se passent bien et l’entreprise a près de 3 semaines d’avance sur le programme. Les Quimpérois peuvent déjà se rendre compte de la qualité de l’aménagement. Ils auront demain, au cœur de la ville, un espace de stationnement important (830 places)et un véritable parc paysager qui remettra en valeur les rives du Steir.
Je pense sincèrement que nous avons su saisir l’opportunité unique qu’apporte cette rivière qui rentre ainsi au cœur de la ville. D’autres choix auraient bien évidemment pu êtrefaits, un parking plus vaste… ou au contraire uniquement un parc paysager. Il nous a semblé que ce compromis était le bon et je crois que les Quimpérois sauront l’apprécier. Il restera bien entendu les éternels mécontents mais la ville avance avec ceux qui portent les projets, pas avec ceux qui se contentent de les critiquer.
Les lecteurs auront également lu les propos de Wilfried Pernes ( Président des Vitrines de Quimper) déclarant que « les élus s’opposaient a la présence des automobilesen centre ville » . Avouez que cette affirmation mérite d’être nuancée.
Nous avons effectivement fait le choix de réduire la présence des voitures dans les rues et sur les places du cœur de la ville. Il me semble que ce choix est largement plébiscité par les Quimpérois. Il ne viendrait en effet à personne l’idée de remettre en parking ni la place Saint Corentin, ni la place Terre-au-Duc, de même aucun élu ne proposerait aujourd’hui de remettre en circulation lesrues Kéréon, du Chapeau Rouge ou René Madec. Dans le même temps, en réalisant le parc de stationnement de la Providence, nous reconnaissons que tous les usagers ne circulent pas nécessairement en bus, à pieds ou à vélo. Nous disons aussi que l’espace en centre ville doit être mieux partagé et qu’il faut le rééquilibrer en faveur des piétons. Il faudra donc progressivement que les voitures dites « ventouses » se garent à l’extérieur. C’est pour cela que seront créés les parcs relais en périphérie. Tous ces parcs seront connectés au réseau bus et permettront d’accéder au centre dans de bonnes conditions.
J’insiste sur cette notion d’équilibre entre les différents moyens de déplacement. Je sais aussi que ce mot équilibre prend un sens différent suivant celui qui le prononce. Je crois surtout que les habitudes pèsent énormément sur nos façons de voir les choses et qu’il est très difficile d’en changer. Je suis aussi conscient que dans tout choix fait par les élus il y a une sorte de pari raisonnable sur l’avenir. C’est ce qui à mon avis donne du sens à la fonction.
23:04 | Lien permanent | Commentaires (14)