Daniel Le Bigot

Pour peu, on se serait cru au temps des grands procès de Plogoff vendredi matin à Quimper. Des CRS, des policiers en veux tu en voilà... Le centre ville bouclé. Même pas moyen de se rendre aux halles pour acheter la baguette sans risquer le coup de ... matraque. Et tout ça pour quoi ou plutôt pour qui? Pour Sarko, non... non pas le candidat, sinon il aurait du prendre le coût de ce déplacement sur son compte de campagne.. mazette, c'était donc le Ministre de l'intérieur que la Préfecture du Finistère accueillait ce vendredi. En fait de Préfet, en voilà un qui s'est fait plutôt discret durant cette tournée. Il parait même qu'il n'y avait plus de place à la table de Sarko pour le déjeuner tant les chefs d'entreprises se pressaient autour de l'idole. Par contre madame Ramonet (Députée sarkosiste) est de toutes les photos.
Alors visite de Ministre ou visite du candidat. Le problème est qu'avec Sarko c'est du pareil au même car depuis 5ans il est en campagne permanente. Il en fait quand même un peu de trop. Et aux dires de ses traditionnels amis quimpérois, commerçants du centre pour la plupart, ce déplacement aurait été contre productif.
Chez les marins du Guil, il a fâché tout le monde en disant que le régime particulier de leur caisse de retraite ne pouvait plus durer... A Quimper, les commerçants pensent lui réclamer un dédommagement pour le déficit d'exploitation de cette journée "état de siège". Quant aux citoyens démocrates (mais de ceux là il s'en balance) ils ont été scandalisé par la rudesse des policiers. Un militant pour la paix était toujours à l'hôpital de Carhaix ce lundi matin. La liberté d'expression a été bafouée comme jamais. Les policiers allant jusqu'à arracher les banderoles des mains des manifestants du "droit d'asile".
En fait, cette matinée à la matraque aura été pour beaucoup une triste préfiguration de ce que pourrait être un Etat dont Sarko serait le patron.