19/06/2007
On a gagné, on a ga... !
Comme quoi une lourde défaite, peut se transformer en victoire à l'arrache. Car la gauche a perdu ces deux élections et pendant 5 ans on va voir la même tête à l'Elysée et les mêmes tronches au parlement. Mais ce sursaut des électeurs pris de pitié pour une gauche qui risquait tout simplement l'implosion redonne du coeur au ventre du PS et le voilà reparti dans ses luttes internes et son autosuffisance ravageuse. "Apres le temps de éléphants voici venu le temps des jeunes lions"... on ne s'en sort pas de la jungle.
Allons, ne boudons pas notre plaisir, elle était quand même belle cette soirée, j'en ai encore les cheveux à l'envers. Mais qu'est ce qui s'est passé?
-Le coup de la TVA social. Sans doute en partie. Ils étaient tellement certains de la victoire qu'ils n'ont même pas pris la plus élémentaire des précautions pour annoncer une mesure qui mérite pourtant d'être regardée. Sur le fond je ne suis pas sûr que cette TVA, si elle s'applique sur certains produits, les voitures, les TV.... et laisse de coté l'alimentation soit une mauvaise chose. Faire porter le coût de notre politique sociale sur la consommation, en faisant ainsi participer les importations, au lieu de le faire porter exclusivement sur le travail me semble plutôt bien.
-Le basculement de l'électorat de Bayrou vers la gauche. Sans doute en partie et c'est une vraie surprise car j'ai toujours appris que le centre tombait systématiquement à droite, comme quoi? Si c'est le cas, je pense que les centristes de François peuvent encore gagner leur pari pour les consultations à venir.
-Troisième hypothèse, la remobilisation de l'électorat de gauche. Dans le bureau que je présidais à Quimper, sur 600 votants au premier comme au second tour, 50 ne sont pas venus au premier tour mais sont venus au second, et 50 sont venus au premier mais pas au second. Du coup se sont 100 voix qui ont pu changer sur 600, ce n'est pas mal.
En fait je crois que les trois éléments que je viens de citer ont joué, sans savoir dans quelle proportion. Et c'est un peu cela le charme d'une élection. On ne sait à priori pas ce qui peut en sortir.
00:10 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
et oui... ça a fait un bien fou, ce "sursaut"...reste à espérer que la gauche ne va pas du coup "s'autosatisfaire" et mettre de côté les changements qu'on attend d'elle.. (les querelles de personnes ne sont pas vraiment ce dont elle a besoin...)
plutôt d'accord sur l'analyse que tu fais de la TVA ...
as tu lu l'interview de Cohn Bendit ( Télérama 2995 ) ? intéressant je trouve son analyse des verts et de la gauche...
Écrit par : hélène | 19/06/2007
Je pense que tu t'aies laissé charmer par les sirènes du blairisme !
La TVA qu'elle soit sociale ou écologique est toujours un impôt injuste car elle est plus dure pour les revenus les plus modestes, la part la plus importante de leurs revenus étant consacrés à la consommation.
Les effets escomptés de cette TVA sociale sont de rendre les produits français plus compétitifs face à ceux des pays à bas salaires. Cette TVA permet ainsi de contourner les accords de libre échange et de réintroduire les barrières douanières. Pourquoi faire simple lorsqu'on peut faire compliqué.
L' effet pervers de cette TVA sociale est de conduire les entreprises des pays du tiers monde à baisser les salaires déjà très bas pour rendre leur produits à nouveau compétitifs.
Triste monde tragique.......
Écrit par : René | 20/06/2007
René, je partage en partie ton point de vue si tu le cantonnes à ce qu'est la TVA actuelle, un impôt qui pèse de la même manière sur tout le monde.
Si tu imagines maintenant une taxe qui pèse sur des produits choisis, (ex 25% sur les voitures de plus de 7ch....) tu agis sur deux leviers qui nous (écologistes) sont chers, peser sur la consommation et taxer ceux qui en ont les moyens. Qui plus est tu fais, en partie, porter sur les produits importés le coût de notre politique sociale. Et cela me parait légitime car c'est au nom des délocalisations que l'on donne les coups les plus durs à notre protection sociale.
Mais je suis d'accord pour dire que ce sujet mérite débat. Les sirènes du blairisme sont tellement éloignées de l'espace ou j'évolue, que je ne les entends même pas. Tu les entends toi?
Écrit par : daniel | 20/06/2007
Daniel, on peut réver mais Sarko, même s'il débauche des gens de gôche, est le représentant des tenants de l'économie néo-libérale et toutes les mesures qui seront prises pendant les cinq ans à venir n'iront certainement pas dans le sens que tu préconises
Écrit par : René | 21/06/2007
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