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24/08/2010

Les gens du voyage

Le Président de la République dans son discours du  27 juillet 2010  voudrait nous faire croire qu’il  découvre la question des gens du
voyage. Et que...": vous allez voir ce que vous allez voir....! "  Il suffit de démanteler deux ou trois terrains occupés illégalement par les
Roms (ce qui au passage les désigne arbitrairement   comme bouc-émissaires  dans l’affaire de  Saint Aignant) pour régler la  situation.
Une situation certes délicate mais la faute à qui?
La loi Besson du 5 juillet 2000  fait obligation aux communes de pourvoir à l accueil des gens du voyage, et ceci quelque soit leur taille.  Elle
stipule que les communes de plus de 5000 habitants doivent posséder un terrain permanent destiné  à cet accueil. En réalité, nombre de des
communes ne remplissent pas cette obligation. Ce qui au passage n’est pas le cas de Quimper car la ville possède deux terrains permanents.  L'Etat, le  Président de la République qui en a la responsabilité,  se trouvent donc directement en faute  dans ce dossier
La loi ne suffira pas
Ne soyons pas naïfs,  Il est  évident que la seule application de cette loi  ne réglera  pas toutes les questions. Les gens du voyage ont en effet
des modes de vie difficiles  à concilier avec les règles qui s'imposent à notre société de sédentaires. Se pose alors la question  de la mesure entre intégration et préservation d'une culture communautaire.  Mais quels moyens a t'on pour exiger des gens du voyage  le respect d'un règlement,  quand nous mêmes, sommes incapables d'appliquer la loi.  Le comble est que cette situation  de laxisme  envers certaines collectivités en faute, pénalise les communes respectueuses.  En effet  les terrains d'accueil n'étant pas en nombre suffisant, sur notre territoire, les communes en règle  voient régulièrement arriver des regroupements  qui dépassent largement leurs  capacités d'accueil.
L'esprit de la Republique
Limiter, comme semble vouloir le faire Le Président de la République, la question de l'accueil des gens du voyage à  quelques familles Roms  qui seraient en situation irrégulière est par ailleurs parfaitement ridicule. L'énorme majorité des gens du voyage possède  la nationalité française. La stigmatisation  ainsi organisée, d'une communauté, n'aboutira qu'à un conflit à terme dangereux pour notre société.

La seule méthode qui me semble concevable à  ce jour, au-delà des postures démagogiques, est bien de se saisir de cette question dans le cadre des valeurs  de la République qui donne à chaque citoyen des droits qui le protègent mais lui commandent  en retour le devoir de respecter  les lois et règlements qui garantissent la vie en société.

Que le Président de la République fasse déjà  appliquer  cette règle de base ( loi Besson) et une bonne partie de la question sera réglée.

23:18 Publié dans societe | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Précisément.

D'autant que l'on entretient l'imaginaire collectif sur cet autre différent en l'englobant dans un raccourci facile, dangereux dans une société apaisée.
Pointé comme nomade avec ses pratiques autres, il est tentant de fabriquer des boucs émissaires dans ce qu'il y a de plus irrationnel. Il faudra dès lors en assumer la finalité, foncièrement intéressée de la manoeuvre.

Les gens du voyage, gitans, manouches et roms ne sont certainement pas à regrouper au sein d'une seule et même catégorie sociale, hormis si l’on accepte que les caractéristiques intrinsèques (rapports de type communautaire entre les membres, religion protestante, société matriarcale, habitat non sédentaire etc.) conditionnent leur existence sociale.
Laissons dès lors les sociologues en faire leur objet de recherche.

C'est aussi stupide que les propos tenus par Alain Minc, conseiller personnel de notre président, arguant qu'un allemand, fusse-t-il Pape ne pourrait s'émouvoir devant le piétinement des droits et libertés.
Il est vrai en tant que français et vivant, il est nécessaire dès lors que l’on s’exprime, d'assumer les massacres kanaks en Nouvelle-Calédonie, le barbarisme de la colonisation servile, les problèmes familiaux de nos ancêtres et autres avatars d’un inventaire à la Prévert sur ce registre.
Cela dépasse l’entendement.

La France des Lumières opère sa fuite en avant pour servir des stratégies personnelles, cela est grave, il est responsable de la dénoncer.

Nous le savons il convenait de faire diversion suite à l'entorse fâcheuse commise à la maxime de la "République exemplaire", pisalée du discours politique du chef de l'Etat lors des présidentielles de 2007.
Les avatars furent nombreux, nous les connaissons tous il n’est pas nécessaire de s’épancher sur ces attitudes.
L’éthique politique ne revêt certainement pas le même caractère pour tout le monde, une divergence d’appréciation certainement.

Ce n'est pas ainsi que l'on respecte la démocratie, l'esprit républicain que dépeint Daniel participe de l'équilibre des pouvoirs, puis d'un sens du civisme des citoyens quant à leurs élus et représentants.
Le lien ne peut-être que double.

Les valeurs morales sont entachées de raccourcis fâcheux, de relents nauséabonds. Je suis assez d'accord avec Monsieur Rocard, sur l'aspect pétainistes de son analyse, ce côté chasse à l'homme en guise d'exutoire collectif, un certain sadisme né de passions refoulées envers cet autre différent, voleur de poule à l’occasion, qui parle et s'habille de façon reconnaissable.

Larcins s’il en est, doivent être sanctionnés dans le cadre des lois de la République. Les parlementaires détenant le pouvoir législatif s'y exercent, les juges du siège y pourvoient.

Alors certes les occupations de terrains communaux ou bien privés sont aussi illégales. Dès lors la puissance publique doit y mettre un terme.
Les collectivités territoriales étant devant un état de fait, le Préfet de département, représentant de l’Etat, est en prise directe sur l’exécution des décisions de justice et le maintien de l’ordre dans le cadre du pouvoir de police administrative générale lui incombant.

En retour les acteurs publics se doivent de respecter la loi Besson au regard des aires d'accueil, sinon des effets de report entre communes s'opèrent. Ceux-ci dégradant la capacité d'accueil des municipalités respectueuses des valeurs humanistes, par delà la loi même.

A cet égard, le territoire de Quimper est exemplaire.

Écrit par : Jérôme Abbassene | 28/08/2010

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