13/09/2011
Moi j'préfère manger à la cantine.. avec les copains les copines..
A Bordeaux, à Thonon Les Bains, d'ici peu il ne fera pas bon être enfant de chômeur. Ces municiplaités envisagent en effet de restreindre l'usage de la cantine pour les enfants dont les parents seraient au chomage. L'affaire fait grand bruit et la FCPE envisage de porter le dossier au tribunal.
Pour être sincère, il serait sans doute injuste et expéditif de poser le sujet uniquement de cette façon . "Cantine interdit aux enfants de chômeurs". Ces municipalités nous diront qu'elles sont confrontées par le nombre de places à l'impossibilté de recevoir tous les enfants à la cantine, du coup il faut faire des choix et mettre en place des critères de priorité. L'apparente disponibilité des parents du fait de leur situation professionnelle (on oublie que chercher du boulot est bien souvent une occupation à temps complet) devient ainsi le déterminant.
Ce faisant, c'est nier tout le rôle intégrateur des cantines. Sur la ville de Quimper ce sont près de 85% des enfants scolarisés en primaire qui vont a la cantine le midi. Chiffre qui montre bien que toutes les classes sociales se retrouvent ainsii autour du repas. Exclure les enfants des demandeurs d'emploi, c'est en fait soumettre les familles touchées par le chômage à la double peine. A savoir être privées d'emplois et en plus pour les enfants, devoir quitter leurs petits copains à l'heure de midi. On imagine facilement les propos à la récréation " tu ne manges pas avec nous parce que tes parents sont chômeurs". Et plus encore la gène des mômes qui devront expliquer pourquoi alors que hier ils restaient à l'école, maintenant ils rentrent manger à la maison.
Au dela de cet aspect intégrateur, il y a aussi le simple fait que pour le gamin, manger à la cantine c'est l'assurance de pouvoir bénéficier d'un repas complet et équilibré. De nombreux enseignants constatent déjà que certains enfants viennent à l'école le ventre vide.
Que de nombrueses collectivités soient en situation délicate d'un point de vue financier est une réalité. Mais je crois que dans les priorités qui doivent rester fondatrices de l'esprit républicain il y a celles auxquelles on ne doit pas déroger. Au dela des revenus financiers, qui effectivement peuvent justifier que certains paient en partie pour d'autres, il y a justement le traitement égalitaire des enfants à l'école et dans toutes les structures publiques. L'oublier serait faire peser tres tôt sur les enfants le poids de plus en plus insupportable de la fracture sociale.
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Commentaires
J'ai toujours adoré rentrer chez moi le midi et m'extraire de ce milieu scolaire que je n'appréciais pas. Le pensionnat fut un calvaire.
Alors la double peine ? C'est peut-être aller un peu vite en besogne pour des enfants qui apprécient peut-être plus de se retrouver avec leurs parents que de se coltiner des copains pas toujours sympa et des surveillants pas toujours aimants ou trop...
Écrit par : Antoine Bailleul | 13/09/2011
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