30/05/2012
Etre ou avoir.... là est la question !
Après la rengaine droitière, austérité, austérité, voici venue la gauche et son refrain nouveau, croissance, croissance. A croire que nos sociétés modernes n’ont plus que ces deux perspectives pour pourvoir au bonheur du peuple.
Si l’adage qui dit qu’une société ne peut distribuer plus de richesses qu’elle n’en fabrique est vrai, il en est un autre qui l’est tout autant : la terre ne peut offrir que ce qu’elle est capable de produire. Imaginons l’ensemble des habitants de la planète consommant comme un Européen, il faudrait entre 5 et 7 planètes pour assurer le simple renouvellement des ressources. En consommant comme un Américain il nous en faudrait plus de dix. Heureusement (pour nous indécrottables égoïstes) que les Africains n’en sont encore qu’à une demi-planète. Alors relancer la croissance par la consommation, c’est accélérer la destruction des ressources. Ce modèle est suicidaire. Il nous a conduit à cette crise que nous connaissons aujourd’hui. Relancer la consommation c’est relancer la spéculation pour les financiers , c’est anéantir les modèles sociaux évolués parce qu’il faudra produire toujours plus et à moindre coût. C’est épuiser de manière irrémédiable nos ressources naturelles, le pétrole et le gaz en particulier.
Alors sommes-nous condamnés à choisir entre "le pain sec" et "le grand suicide planétaire" ? Bien entendu que non et c’est tout le sens du «développement durable». En matière d’énergie par exemple, l’utilisation du vent, du soleil n’entame en rien le capital de la planète. Il est par contre parfaitement illusoire de penser que l’on disposera du même potentiel énergétique instantané que nous prodiguait généreusement le pétrole pas cher. Il nous faudra donc mieux isoler pour chauffer moins ou moins climatiser quand il fera chaud, nous déplacer en bus, à vélo pour moins rouler en voiture. Il en va de même pour notre alimentation : avons-nous tant besoin de manger des tomates à Noël lorsque l’on sait que ce produit sans goût, plein de flotte vient, d’une serre chauffée ou alors de l’autre bout du monde. La raison nous invite à attendre les beaux jours pour déguster les tomates bretonnes de plein champ.
Moins consommer, c'est faire remonter moins d'argent à l'Etat. Moins de TVA, et moins de taxes sur l’essence. C’est une réalité, il nous faut l'intégrer et proposer de redéployer les budgets en fixant les priorités. En 2012 le budget de notre défense est de l’ordre de 50 milliards d’Euros quand celui de l’Allemagne est de 25 milliards. Posons nous la question de l’opportunité d’une telle somme, en particulier dans le cadre d’une défense intégrée à l'OTAN qui n’aura bientôt comme seul ennemi de taille que la Corée du nord. Alors que nous restons très démunis devant les menaces terroristes.
Moins consommer, c’est individuellement avoir besoin de moins d’argent. Sans remettre en cause les dépenses de base que constituent le logement, l’alimentation, etc., nous savons qu’une partie non négligeable de nos achats est conditionnée par la mode, la publicité. Avoir besoin de moins d’argent, c’est pouvoir travailler moins et travailler moins c’est travailler tous. C’était le slogan de la gauche pour défendre les 35 heures. Pour ma part, j’ai toujours considéré que ces 35h, étaient une belle avancée sociale, à l’inverse du « travailler plus pour gagner plus » qui ne laisse que peu de place à la vie. A gauche on a toujours préféré conjuguer le verbe " être" que le verbe "avoir" .... J’espère que cela va continuer.
Ce dont nous avons besoin et que nous attendons de ce gouvernement, ce n’est donc pas de la croissance par la consommation ni une augmentation du PIB mais une répartition plus équitable de la richesse produite dans le cadre d'un développement soutenable pour la planète.
00:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
......repartition plus équitable des richesses qui entrainera par conséquent une augmentation de la consomation des ménages qui seront bénificiaires de cette meilleure répartition ce qui favorisera la pression sur notre planéte déjà mal en point. Sans oublier que les gens qui seront "victime" de cette meilleure répartition auront pour le coup moins de raisons de travailler (eux qui créent la richesse pour que d'autre en profitent) et seront par conséquent tenter de moins en faire avec les dangers que cela comporte dans un monde globalisé.
Mais à part ça, je suis globalement d'accord avec vous monsieur le bigot mis à part ces deux problématiques auxquelles il faut penser
Écrit par : julien | 30/05/2012
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