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22/10/2012

La pelouse synthétique remplacera t-elle le terrain en herbe?

A première vue, pour un écologiste, il n’y a pas photo : un terrain de foot à la pelouse naturelle serait évidemment  plus écologique qu’un terrain à la pelouse synthétique. Et pourtanten y regardant de plus près les choses deviennent moins évidentes.

  • On joue en moyenne entre 5 et 10 heures  par semaine sur un terrain naturel, quand les conditions météo sont favorables. En hiver, ces terrains sont malheureusement bien souvent impraticables. En été, une pelouse s’arrose tous les jours si onveut pouvoir la conserver. Cette même pelouse est régulièrement traitée, en particulier contre les invasions de rumex. Et pour avoir une belle pelouse, le jardinier utilise  régulièrement des engrais.
  • Le terrain synthétique est praticable, quelque soit le temps à raison de près de 30  heures  par semaine. Il ne nécessite ni arrosage, ni traitement,  ni engrais. La couche souple est constituée de caoutchouc issu  du concassage de pneus usagés. L’herbe synthétique est également en partie réalisée à partir de plastique recyclé.

Une gestion économe de l'espace

En résumé, l’usage du terrain synthétique permet de diviser par deux ou trois les surfaces consacrées au foot ou au rugby. Il est évident qu’à une  époque où nous mettons tout en œuvre pour réduire nos consommations foncières, cet argument est significatif.

Le terrain synthétique permet également de diviser par deux les coûts de gestion par rapport à un terrain en herbe. Son coût de réalisation est en moyenne de l’ordre de 380 000 euros contre 140 000 euros pour un terrain en herbe.

Le terrain synthétique s’inscrit donc mieux dans une stratégie de développement durable que ne le fait le terrain en herbe (qui objectivement n’a plus grand chose de naturel du point de vue de la biodiversité).


Des réserves cependant

Petit bémol malgré tout, cette réalité est juste tant que nous aurons des pneus usagés à éliminer. Il est évident qu’il en irait autrement s’il fallait fabriquer cette sous-couche directement avec du pétrole. De la même manière la question de l’élimination des matières plastiques à l’issue des 20 années d’utilisation reste posée. Pour l’instant il n’est pas prévu d’autre traitement que celui qui est réservé aux pneus usagers à savoir… l’incinération.

Un dernier point qui mérite d’y regarder de très près concerne l‘éventuelle prolifération d’infections microbiennes (fiente d’oiseaux…) du fait de la neutralité de la pelouse synthétique alors qu’une pelouse naturelle aurait un effet auto-épurateur, à condition qu’elle n’ait reçu  aucun traitement chimique. 


Y aller avec prudence...

Le bon sens devrait inviter les collectivités à ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. Certes s’équiper en pelouses synthétiques pour mieux gérer les heures hivernales d’utilisation mais en se conservant la possibilité de revenir aux pelouses en herbes. En fait ne pas chercher le budget "synthétique"dans une conversion des actuels terrains de foot en terrains à bâtir qui interdirait de fait, tout retour à l'herbe mais au contraire privilgier  ces espaces pour une reconquête de la biodiversité . 


Daniel Le Bigot par kemperlecologieagauche

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