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18/11/2012

Il flottait comme un parfum de Larzac.

NDL.jpgCombien étions-nous ? 30 000 peut-être 40 000 ? En fait qu’importe, de l’avis de tous ce fût une bien belle journée.

Ma première impression en arrivant sur le site, ou plutôt en arrivant à 3km du site,car bien entendu, il a fallu se garer à distance de Notre Dame des Landes, ma première impression donc a été une confrontation avec cette  absence d’horizon. Les porteurs du projet d’aéroport ne se sont pas trompés le terrain est bien plat. Les talus boisés quadrillent l’espace,  les champs se succèdent et se ressemblent. Le ciel est bas, accentuant l'impression de tristesse, de vague aux yeux. 

Le temps d’arriver au village et la manif s’ébranle. Sous la première bannière une troupe de manifestants tout en noir, le visage cagoulé, « pas tibulaires mais presque » comme aurait dit Coluche. On sent la  préparation à en découdre.  Le défilé des tracteurs, chargés de baraques en pièces détachées redonne de la couleur et de l’espérance. La route est étroite, le défilé s’étire donc sur des kilomètres. L’ambiance se réchauffe au fur et à mesure que le cortège s’approche de « la vache qui rit ». Un hangar bienvenu  sert d’abri pour un pique nique improvisé. Pour les anciens flotte un air de Larzac. Chacun se débrouille pour trouver une assiette et va se servir en carottes, salades, et pour les plus chanceux, œufs durs. Au bout de la table, une petite caisse simplement nommée « solidarité ». On est loin ici d’une opération commerciale. L’échange est facile, immédiat, pratique «  tu me passes ta fourchette… »  les souvenirs se partagent, Plogoff et le Larzac sont sur toutes les lèvres comme autant de batailles gagnées à la faveur des mobilisations. Les spéculations vont bon train… « Ayrauport » fait un tabac. Notre Premier Ministre va-t-il se cabrer et engager le rapport de force avec les manifestants qui seront sans doute de plus en plus nombreux ou alors va-t-il lâcher du lest au risque d’apparaître comme un faible auprès des élus locaux mobilisésdepuis de longue date autour de ce projet qui leur apparait comme une bouée de sauvetage pour l’économie. 

En fait, je ne l’envie pas car les contradicteurs ne viennent pas de sa droite  mais bien de sa gauche. Le débat ne ressemble en rien à celui dont il a l’habitude à l’Assemblée Nationale. On a senti la tension ce matin  dans  les propos de François Hollande, que l’on peut résumer par … «  le droit, tout le droit et rien que le droit ».  Le risque est grand pour un gouvernement de gauche. Le droit n’est pas une réponse suffisantequand l’émotion est le moteur d’unemobilisation populaire. Les prochaines semaines seront déterminantes et l’attitude du gouvernement envers les reconstructions sera un signal fort. C’est évident que si la police revient faire table rase sur le terrain, la mobilisation ne sera que plus forte. Reste le pourrissement en laissant trainer jusqu'à ce que le soufflé retombe.  C’est alorsl’enlisement chronique… un moindre mal ?

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