31/01/2013
Une décision difficile à prendre
Ils vont être coupés, les platanes au bas de la Résistance vont être abattus. La décision n’a pas été facile à prendre parce que ces arbres marquent depuis maintenant près de soixante dix ans, le paysage urbain de Quimper . Non, ils ne sont pas malades, ou du moins pas plus que d’autres du même âge. Ils vont être abattus parce qu’ils sont en concurrence avec les quais.
Quand ils ont été plantés fin des années 40, les jardiniers de l’époque les ont mis à moins de 3 m des quais. Les arbres ont grandi et bien grandi, les racines sont allées chercher leur nourriture du coté de la rivière. Elles ont poussé les pierres des quais jusqu'à les faire tomber dans l’Odet. Dans ce combat entre l’arbre et le mur, c’est l’arbre qui gagne. L’homme vient donc aujourd’hui mettre fin à la lutte avant le KO. Il ne vient pas rétablir l’équilibre, il vient simplement trancher entre un quai qu’il a construit et un alignement qu’il a planté. Il choisit les quais.
Par la même occasion il vient protéger une canalisation de gaz qui passe très près des racines et qui poserait un véritable problème de sécurité si l’un des arbres déstabilisés par la chute des quais, venait à s’abattre. Le terrible spectacle laissé par la tempête de 1977 reste encore gravé dans nos mémoires. Cet alignement, mieux protégé que celui des allées de locmaria, avait résisté. C'était il y plus de trente ans...
Cette histoire, un peu triste quand même, nous montre toute la complexité qu’il y a à maintenir une nature tonique dans un secteur urbanisé. Une autre évolution doit également nous préoccuper. Les quartiers construits dans l’allégresse des années 70 sont bordés de haies vigoureuses qui donnent un peu de nature à la ville. Les occupants ont pris de l’âge, il devient difficile pour eux d’entretenir cette végétation alors ils l'abattent et la remplacent par une abominable clôture en PVC blanc. Les quartiers peu à peu se banalisent et les gens se barricadent derrière ces paravents. Le Maire n’a à ce jour pas les moyens d’endiguer cette course au PVC. Tout juste peut il, quand les propriétaires déposent une déclaration de travaux, (obligation souvent non respectée) invoquer l’intégration pour tenter de garder une unité paysagère.
En ce qui concerne les quais, il ne sera pas replanté un nouvel alignement de hautes tiges mais dans le cadre du plan transport, cet espace va être végétalisé par une pelouse et par des arbustes. Ce sera autre chose, une autre forme paysagère que les quimpérois adopteront, j’en suis sûr. Il n’en reste pas moins que l’abattage des platanes constitue un traumatisme bien compréhensible.
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22/01/2013
J'ai l'honneur de ne pas te demander....
Il y a trente ans nous chantions, le cœur léger, « j’ai l’honneur de ne pas te demander ta main, ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin ». Nous voici début 2013 et nous manifestons pour « le droit au mariage pour tous ». Qu’est ce qui a pu changer pour nous amener à gérer un tel paradoxe.
Je pense en fait que la question générale du mariage n’a pas beaucoup changée et que les couples vivant hors mariage augmentent toujours jour après jour. Ce qui a changé c’est sans doute la revendication des couples homosexuels d’être reconnus, de vivre ouvertement leur union au même titre que les couples hétérosexuels. Et cette revendication passe pour eux par le droit, comme les autres, à pouvoir se marier. Quelle sera la réalité numérique de cette loi ? Vraisemblablement très minime, sans doute à l’échelle du pays 2 ou 3000 couples. Fallait-il alors allumer une telle controverse pour une réalité qui restera marginale. Sans doute que oui car il est des lois, même symboliques,dont la portée va bien au-delà du nombre de cas concernés. Il est même vraisemblable que, une fois accordé aux couples homosexuels ce droit au mariage, ils s’empresseront de ne pas l’utiliser justement pour revendiquer une forme de normalité progressiste.
Le PACS est sans doute l’acte le plus moderneen termes de valeur sociétale que notre pays ait mis en œuvre depuis un bon bout de temps. La logique aujourd'hui est que les dispositions du PACS soient améliorées, en offrant à ceux qui choisissent ce type d’union, la sécurité juridique et financière qu’offre le mariage. En particulier en faisant en sorte qu’en cas de décès d’un ou d’une des PACSés la pension de réversion puisse être accordée à celui ou celle qui reste. De la même manière en termes d’héritage les PACSés doivent pouvoir bénéficier des mêmes dispositions que les couples mariés. Ces dispositions étant adoptées, le mariage restera un choix, respectable mais pas indispensable pour assurer la sécurité de ceux qui ont décidé d’unir leur vie.
L’autre point important contenu dans la loi, qui va rentrer en discussion et qui semble perturber particulièrement les catholiques, est la capacité ouverte à l’adoptionpour les couples homosexuels. Là encore quelle est la réalité ? L’adoption nationale est extrêmement réduitepour les couples hétérosexuels, loi ou pas loi, elle sera encore plus difficile pour les couples homos. Il en est presque de même pour les adoptions internationales. Ce qui va changer et c’est une avancée importante, c’est queles enfants d’un des conjoints homosexuels pourront être adoptés par le deuxième conjoint.
L’enfant, contrairement au travail, au logement... n’est pas un droit. L’adoption reste et restera une possibilité etil est juste qu’elle soit offerte dans les mêmes conditions à tous les couples. L’essentiel dans ce domaine n’est pas la satisfaction des parents mais bien le bonheur des enfants et de ce cotéce n’est pas la loi qui décide mais uniquement la capacité à aimer qu’elle soit d’un homme et d'une femme, de deux hommes ou de deux femmes. La procréation médicalement assistée posera encore d'autres questions et je pense que les députés ont bien fait de ne pas associer la PMA à cette loi pour le droit au mariage. Il n'empêche que le débat va devoir être abordé sinon c'est l'hypocrisie qui l'emportera.
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13/01/2013
Mali, il fallait y aller
On pourra toujours regretter, comme le fait Noël Mamère, que le Président de la République n’ait pas averti le Parlement de l’intervention arméeau Mali. Je ne sais pas s’il y avait un risque plus important à mener cette opération en l’ayant annoncée. Sans doute que si, car l’effet de surprise joue toujours un rôle déterminant quant à l’efficacité de telles actions. Toujours est-il que le Président a pris ses responsabilités et sans doute l’a-t-il fait au bon moment. Il est vraisemblable que sous les coups de boutoir des islamistes, la capitale Bamako serait tombée entre leurs mains d’ici quelques jours.
Le risque était alors énorme pour toute l’Afrique de l’Ouest de voir se constituer une tête de pont qui aurait servi de base pour des attaques vers le Sénégal, vers la Guinée. La situation est de ce point vue très différente de celle que nous avons connue en Côte d’Ivoire. Il s’agissait d’un affrontement politique entre deux conceptions à mener le pays. L’affrontement a été sanglantet on ne peut que déplorer qu’il n’y ait pas eu de solution politique mais la question était interne. Au Mali nous sommes face à une invasion menée par des groupes islamistes fortement armés voulant imposer un régime qui ramènerait ces peuples au moyen âge. Nous allons certainement entendre que la France se croit encore au temps des croisades et qu’elle n’a aucune légitimité à juger de cequi est bon ou pas pour les Africains. C’est toute la question de la limite de l’acceptable et de la nécessaire assistance à personnes en danger. Ce n’est pas le fait que l’Islam se développe en Afrique noire qui pose en soi un problème. Mais bien cette forme de fanatisme barbare qui nie la femme comme personne, qui nie toute forme de culture et s’attache à détruire toutes traces de l’histoire qui ne serait conforme à leur doctrine.
La difficulté, maintenant que les islamistes sont en passe d’être repoussés vers le nord, sera de maintenir sur ces territoiresun Etat de droittant le pouvoir de Bamako semble faible et corrompu. Le Mali pourrait bien devenir un deuxième Afghanistan. La situation deviendrait alors très dangereuse pour les troupes qui y séjourneraient mais surtout pour les habitants de ces régions qui n’auraient d’autre alternative que de venir se réfugier auprès des villes.
La France a pris une lourde responsabilité en se lançant seule dans cette expédition. Mais il n’y avait sans doute pas d’autre solution. La diplomatie doit maintenant reprendre sa place pour mettre au point une solution politique qui redonnera confiance aux Touaregs, les détournant définitivement des islamistes qui ont si bien su profiter de la faiblesse et de la corruption du régime en place
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