20/05/2013
l'indispensable " Transition énergétique" .
Jean Jouzel était à Quimper Jeudi dernier, son message est tres clair : « nous allons dans le mur… ». Globalement la température moyenne de la planète continue à s’élever. Le GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) prévoit que le 21ème siècle verra une augmentation des températures de 3° à 8°. Il est évident que localement les variations sont relatives et si ce mois de mai breton est particulièrement déprimant, il n’empêche qu’ici aussi les hivers sont moins froids. Jean Jouzel se rappelle les années 60 et surtout l’hiver 62, « nous n’avons jamais rencontré de températures aussi froides depuis cette époque ».
Cette élévation moyenne des températures aura de multiples conséquences et particulièrement une montée du niveau des mers. « De l’ordre de 70 cm d'ici à 2100 ». Ce chiffre est énorme car il nous prépare une vague (et le mot est juste) de submersions sans précédent. Les efforts pour maintenir un cordon dunaire à l’Ile Tudy, en déplaçant le sable d’une plage à l’autre, paraissent de ce point vue, parfaitement dérisoirs. Mais ce qui est terrifiant c’est que ce siècle va voir des pays entiers disparaître sous les eaux, avec un exode forcé des populations. C’est le cas du Bangladesh en particulier.
la fonte des galciers.
Jean Jouzel explique cette accélération essentiellement par deux phénomènes, « il y a bien sûr la dilatation des océans liée aux températures mais ce que nous n’avions pas anticipé, c’est l’importance de la fonte des glaces du Groenland.. ». « Nous sommes trop tard pour empêcher la hausse du niveau des océans. L’inertie est telle que le phénomène est devenu inévitable ». Un peu comme le paquebot Titanic face à son iceberg fatal. « Ce que nous pouvons et devons faire, c’est chercher à en réduire l’importance ». Un changement de modèle de société s’impose alors. Nos références en matière de croissance sont mortifères pour la planète. « Passer d’une société grande consommatrice en énergie à une société de sobriété nécessite une adhésion des populations » et de ce point de vue, Jean Jouzel est réaliste. « Cela passera inévitablement par une augmentation sensible du prix des énergies fossiles ».
Abandonner notre modèle de croissance.
La prise de conscience ne peut être que planétaire mais c’est à nos sociétés occidentales, celles qui ont imposé ce modèle de croissance, de donner l’exemple. Pour Jean Jouzel les deux points sur lesquels nous devons faire de considérables efforts sont les transports pour inverser le rapport entre transport individuel et transport collectif et la rénovation thermique des bâtiments. La réglementation thermique 2012 dite BBC est une véritable évolution mais elle ne concerne que les constructions neuves, c'est-à-dire moins de 1 % du parc des logements. Il faudra donc un large programme national de rénovation du bâti existant pour réussir ce qui est aujourd’hui une priorité fondamentale, parce qu’elle conditionne la vie sur terre, la transition énergétique.
00:11 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Pull-over, polaire, chandail, tricot, petite laine, etc... voila déjà les premières mesures individuelles à prendre pour participer à la réduction de l'effet de serre, réduire notre consommation en chauffage et faire quelques économies
Écrit par : Jean | 20/05/2013
C'est vrai que le réchauffement est brutal par ici.
On étouffe, le désert gagne, la terre manque d'eau, on ne sait plus comment se protéger de la canicule. Une horreur.
Tout le monde aux abris dans des bunkers en attendant la fin du monde.
Écrit par : claude | 21/05/2013
Le changement climatique s'il est lié au réchauffement global de notre planète, ne se traduira pas forcément par la sécheresse à Quimper
Un des scénarios "catastrophes" serait que la fonte des glaces du Groenland inverse ou détourne le Gulf Stream. Nous aurions peut-être alors le climat de New York : très froid l'hiver et très chaud l'été
Écrit par : Jean | 21/05/2013
J'avais entendu parler de cette hypothèse, probable peut-être, mais qui n'est pas encore le cas, le Gulf Stream coule toujours vers le nord-est pour l'instant, et pourtant nous avons des températures de 3 à 5° en dessous des normales.
De toute façon, ceux qui ont envie d'adhérer à tous les scénarios catastrophes possibles, par nature ou par intérêt, ne peuvent pas être convaincus par des arguments pragmatiques. Il faut bien admettre que pour beaucoup de personnes, dès qu'on aborde ces sujets on est plutôt dans le domaine du subjectif, de l'émotionnel, de la Foi.
Dans un certain sens, l'écologie est devenue une nouvelle religion du XXIème siècle. Et comme pour toutes les religions, les adeptes se sentent investis d'une mission apostolique.
Écrit par : claude | 22/05/2013
L'écologie comme les autres faits de société a ses religieux et ses pragmatiques. Jean Jouzel fait partie des pragmatiques. Pour lui la variation du Golf Stream que j'évoque n'est pas un sujet d'actualité dans les siècles à venir par contre une petite augmentation du niveau de la mer de moins d'un metre est prévue pour la fin du siècle ce qui sera un problème pour beaucoup de gens qui vivent près des cotes comme l'Ile Tudy ou l'ile de Sein pour parler que de notre région
Écrit par : Jean | 22/05/2013
Concernant l'Ile Tudy, d'ici la fin du siècle, si la mer monte de près d'1 mètre, il y a 3 possibilités.
Soit l'enrochement sur toute la longueur de la plage.
Soit faire des prairies envahies par la mer derrière le cordon dunaire, une sorte de "marina" touristique.
soit faire de cette nouvelle "zone humide" une réserve naturelle pour les espèces aquatiques comme le marais de Mousterlin.
Où est le drame... ?
Écrit par : claude | 22/05/2013
Dans votre rubrique "au jour le jour" vous critiquez la "tartufferie" des intégristes musulmans. On ne peut évidemment qu'être d'accord avec votre jugement concernant Amina.
Les intégristes ont des oeillères, ils croient détenir la vérité et cherchent à l'imposer à tous, fut-ce par la contrainte.
Et si donc on parlait de votre propre "tartufferie" ?
Écrit par : claude | 31/05/2013
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