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13/08/2013

Gens du voyage: la nécessité d'un dialogue

gdv1.jpgTraditionnellement c’est en début d’été que les missions évangéliques des gens du voyage s’invitent dans les communes bretonnes. Elles descendent ensuite dans le sud de la France pour de grands rassemblements. Prévoir un terrain permanent dans le pays de Quimper pour les accueillir n’a donc aucun sens puisque la période où les collectivités sont sollicitées ne dure guère plus d’un mois. Il paraît préférable de flécher aux périodes estivales, un espace équipé ponctuellement d’un système d’assainissement qui leur sera proposé en cas de demande. Le problème est que les choses ne se passent généralement pas si simplement. L’an dernier c’est à Plomelin qu’il était prévu de les accueillir. Le Maire, Franck Pichon, a d’ailleurs courageusement tenu tête à une partie de sa population farouchement opposée à leur venue. En fait, les missions ne sont pas arrivées dans notre région. Cette année, c’est la ville de Quimper qui a proposé un terrain. Les misions ne l’ayant pas trouvé à leur goût se sont rassemblées sur des terrains de sports de la collectivité. Aujourd’hui, les caravanes qui occupent différents terrains autour de la ville forment ce que l’on appelle  « la queue de mission ». Certaines d’entre elles descendront vers le sud dans les jours qui viennent et  les autres continueront à occuper des espaces publics ou privés au gré des opportunités qu’elles savent se créer et des procédures d’évacuation prononcées  par le juge.


Respect de la loi Besson.

Oui la communauté des gens du voyage a le droit comme toute communauté au respect des habitants et des institutions. Oui la loi Besson doit être respectée et toutes lescommunes de plus de 5 000 habitants doivent posséder un terrain d’accueil permanent. En contrepartie cette communauté a aussi des devoirs. Et sans doute que le premier de ces devoirs est aussi de respecter les populations résidentes. Je refuse pour ma part le procès qui tendrait à culpabiliser les élus qui justement tentent de faire respecter la liberté de chacun de vivre dans un environnement sauvegardé. Il n’est point besoin de jouer les gros bras comme le Maire de Nice et de chercher ainsi une confrontation dangereuse mais présenter les gens du voyage uniquement comme victimes d’une discrimination à caractère raciste me semble également hors réalité. Les gens du voyage connaissent parfaitement les arcanes administratives et ils en usent habilement obligeant  les communes à engager des procédures coûteuses qui rarement iront à leur terme puisqu’ils quitteront les terrains avant la date limite. Faut-il pour autant baisser les bras et laisser croire à une certaine impunité face à des comportements insupportables, certainement pas. Ce serait compris comme une démission des collectivités et la confrontation entre résidents et gens du voyage pourrait alors devenir explosive.


La grande difficulté à gérer la situation vient également du fait que les différentes parties ne se parlent pas. Les seuls contacts ont lieu par l'intermédiaire des agents du CCAS qui font un travail remarquable de médiation.  Les gens du voyage se contentent du rapport de force tant qu’il est en leur faveur pour stationner où bon leur semble et les résidents sollicitent par pétitions  les autorités pour  faire cesser  ces occupations qui, au-delà du fait qu’elles sont en général  illégales, constituent une gêne par des incivilités notoires et bien souvent une véritable agression contre l’environnement.

 

Inventer un lieu d'échanges

La solution passe certainement par le respect mutuel des lois et règlements. Elle  passe également par un dialogue à inventer entre des représentants des gens du voyage et des représentants des habitants des quartiers. La difficulté à ce jour est bien de trouver, de part et d’autre, ces personnes de bonne volonté garantissant aux gens du voyage leur mode de vie en déplacement et aux résidents le respect de leur environnement.

 

Commentaires

Daniel, J'espère que tu participeras au débat lors du Festival de Cinéma de Douarnenez car ta bonne volonté d'élu ne peut cacher une méconnaissance culturelle des "gens du voyages". Saches qu'ils sont des HABITANTS souvent à l'année du territoire où toi-même tu vis... Les missions masquent une réalité. Elles sont vraisemblablement le révélateur d'une société où la différence n'est pas acceptée. Pourquoi pour de s matchs de foot , les collectivités investissent tant en sécurité etc... et pas durant 3 mois de l'année pour des terrains aptes à accueillir des rassemblements ?
Tu évoques les CCAS et déjà en cela tu stigmatises toute une population. Il y a des voyageurs qui ne passent pas par les services sociaux ... Tu parles de médiation de la ville vers les gens du voyage mais tu n'oses pas parler et donc imaginer qu'il y a des associations où voyageurs et gadjés échangent ensemble et pourtant... Nous sommes nombreux dans le réseau de la FNASAT Gens du voyage ! Alors je t'invite à venir voir le travail que nous menons dans les Côtes d'Armor à l'asso Itinérance. D'ailleurs nombre de voyageurs du Finistère adhérent chez nous pour créer, gérer et développer leur entreprise ou basiquement pour qu'on accompagne leur enfant dans une scolarité "normale" dans le respect du droit commun, même si nous restons l'unique centre social itinérant de Bretagne. Le dialogue peut exister : la preuve.
Claude ARNAL, directeur d'Itinérance.

Écrit par : claude ARNAL | 17/08/2013

"Elles sont vraisemblablement le révélateur d'une société où la différence n'est pas acceptée."

les gens du voyage n'acceptent pas non plus les règles de tout citoyen vivant dans un quartier :
tri des déchets
ne pas prendre les évacuations d'eau pour des toilettes
payer lorsqu'il existe consommation d'eau et d'électricité

il est étonnant de constater que la notion de récidive n'existe pas pour ces délits d'insalubrité , délit de détérioration de biens privés ou publics !

Écrit par : pierre | 18/08/2013

"les gens du voyage n'acceptent pas....", généraliser n'a jamais fait avancer le débat démocratique. Quand aux citoyens qui vivent dans des quartiers, ils ne sont pas tous parfaits quant au tri des déchets, loin de là...

Écrit par : GGRD | 19/08/2013

"Quand aux citoyens qui vivent dans des quartiers, ils ne sont pas tous parfaits quant au tri des déchets, loin de là..."

tout à fait ,
et les éboueurs les leur rappellent ,

mais ils ne chient pas sur les talus ni dans les jardins des autres !

"généraliser n'a jamais fait avancer le débat démocratique. " ah bon ? vouloir les mêmes droits et règles pour tous est à repenser pour exempter certains de vivre à leur convenace

Écrit par : pierre | 21/08/2013

J'ai habité quelques années dans une commune de Bretagne où avait eu lieu un grand rassemblement évangéliste qui jouxtait notre habitation. Nous sommes partis une semaine et quand nous sommes revenus, le champ était impeccable et rien n'avait été volé dans le jardin ( même pas la tondeuse). Quant au fait que vous voyez des étrons partout, mon cher Pierre, vous devez sans doute être atteint de quelque trouble obsessionnel. Pour des gens comme vous, c'est les gens du voyage, pour d'autres les musulmans, pour d'autres les juifs. A certains, dans une démocratie affaiblie, leur bouc-émissaire préféré...

Écrit par : GGRD | 21/08/2013

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