18/10/2013
Une vison de myopes.
Dans un récent communiqué Europe Ecologie Les Verts Bretagne prend acte des décisions gouvernementales en faveur des salariés-es de l'agroalimentaire breton. Ces mesures sont des mesures minimales dans la situation douloureuse où se trouvent les salariés-es et leur famille. Ces salariés ne sont pour rien dans les erreurs stratégiques qui ont plombé Doux et maintenant Gad. Ils sont victimes et doivent à ce titre bénéficier de la solidarité nationale. Ils doivent également bénéficier d'engagements locaux pour que tout soit mis en oeuvre du côté des formations, des reclassements, des aides à la création d'entreprises pour que cette déroute économique ne se transforme en catastrophe sociale.
Les difficultés des entreprises sont dues à un modèle économique productiviste, à bout de souffle; il est grand temps de s'interroger sur des méthodes de production et de transformation qui, en plus des nombreuses nuisances sociales et environnementales qu'elles apportent, multiplient les transports par camions (intrants pour la culture des aliments, nourriture du bétail, abattage..) et n'assurent plus la pérennité des milliers d'emplois de la filière.
L'agroalimentaire breton s'est, depuis les années 60, spécialisé dans la production de masse, sans apport de valeur ajoutée. Ces productions, sans technicité importante, peuvent se réaliser quasiment n'importe où et en particulier à bas prix, là où la main d'œuvre est encore plus exploitée. Les porcs allemands, polonais envahissent aujourd'hui ce marché. Il en va de même pour les poulets. Les grands patrons de l'agroalimentaire breton ont bâti leur fortune sur le modèle productiviste. Aujourd'hui ils se battent contre l'écotaxe qui n'a strictement rien à voir dans la déconfiture de ce modèle ultra libéral. Et pour cause, Doux, Gad n'ont pas attendu sa mise en place prévue en 2014 pour licencier les ouvriers et fermer les usines.
Il est donc tout à fait étonnant que les élus de tous bords viennent apporter leur soutien à ces actions contre la mise en place de l'écotaxe qui justement en rendant les transports plus onéreux, tend à gérer économiquement les conditionnements et le mouvement des produits de base. Ces actions sont corporatistes et ne prennent aucunement en compte la transition énergétique indispensable pour que nos enfants n'héritent pas d'une planète dévastée. Le suivisme des élus du conseil général a comme une odeur de renoncement après les engagements du Grenelle. Il a comme un parfum électoraliste.
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Commentaires
Au "corporatisme" des camioneurs et des entreprises agroalimentaires qui sont à la limite de la faillite, monsieur Le Bigot oppose le lobbying "vert", qui ne voit pas plus loin que les dogmes inscrits dans le "petit livre vert". Soi-disant pour ne pas laisser à nos enfants une planète "dévastée". Il préfère la dévastation immédiate de l'économie bretonne, en surtaxant ceux qui sont tributaires du transport routier.
Va-t-il dire aux enfants des centaines ou milliers de chômeurs qui vont se retrouver dans la misère:"C'est pour votre bien les enfants, pour que vous ayez un avenir radieux."... ????
Écrit par : claude | 19/10/2013
Daniel Le Bigot a raison lorsqu'il dit que la mondialisation dans un modèle libéral fait beaucoup de dégâts chez nous et affaiblit les industries agroalimentaires bretonnes.
On se retrouve avec des milliers d'emplois menacés.
Mais est-ce une raison pour en "rajouter une couche" avec cette taxe "écolo" pour être bien certain d'achever les entreprises qui sont en danger ? ne serait-il pas plus intelligent et logique d'aider ces entreprises à sauver leurs emplois, nos emplois bretons ? La vie et l'avenir de milliers de familles de notre région est en péril. Par effet de contagion c'est toute l'économie de notre région qui peut être impactée (sous-traitants, commerce, etc...)
Est-ce bien le moment de faire passer à tout prix l'idéologie verte avec ses contraintes et ses taxes, au mépris de l'emploi et des drames humains ?
Dire que les licenciements avaient déjà commencé avant l'écotaxe n'est pas une excuse pour mettre sous l'eau la tête des entreprises qui ont déjà du mal à survivre.
Il en va de même avec Quimper.
L'équipe municipale invoquait de la même manière que le commerce allait déjà mal au centre ville depuis quelques années, pour supprimer les parkings, mettre en payant, et imposer un plan transports qui achèvera ce qui reste d'activité au centre ville.
Mais tout a déjà été dit sur le sujet, et rien n'a été entendu par les élus qui ne cherchent qu'à imposer leurs choix personnels en dépit de tout bon sens et contre l'avis de la majorité de la population.
C'est à chaque fois le même schéma. Le dogme et l'idéologie priment sur les conséquences des choix.
Dommage pour Quimper qui mérite mieux que cela.
Écrit par : oscar | 19/10/2013
Une vison de myopes, nous dit Daniel.
Je dirais que sa vision est Presbyte ou Hypermétrope.
Reprocher aux gens de ne pas savoir voir loin quand on est aveugle de près est comique avec du recul, dramatique pour ceux qui dépendent de ses décisions.
Et les verres progressifs, Daniel ? Il serait temps que notre
" écolo" local s'y mette.
Écrit par : regine | 19/10/2013
Un livre à lire:
"Ras le bol des écolos"
," pour qu'écologie rime avec économie"
de Maude Fontenoy
http://www.amazon.fr/Ras-bol-%C3%A9colos-qu%C3%A9cologie-%C3%A9conomie/dp/2259221564
Entre un maire qui dit "je n'y connais rien en commerce", , ,un adjoint à l'urbanisme qui prône la décroissance et ne voit les commerçants que comme des vaches à lait, et un adjoint à l'économie qui rajoute 90000m2 de grandes surfaces en périphérie pour tuer le centre ville, on est servis à Quimper...
Mort du centre ville assurée
Écrit par : oscar | 22/10/2013
L' "écotaxe" est en train de devenir la goutte qui fait déborder le vase du mécontentement, qui est bien plus profond que les dirigeants et nos élus quimpérois ne l'imaginent. Les bretons qui sont déjà pénalisés par l'éloignement ne se laisseront pas faire, et seront suivis par l'ensemble de la France. Le gouvernement, mal conseillé par les verts ferait bien d'y renoncer.
En cette période de chômage croissant il y a autre chose à faire que multiplier les taxes pour flatter les idéologues verts.
Question chômage, à Quimper on est passé en 5 ans de 3715 chômeurs à 5565 (cat:ABC), soit 50% d'augmentation. Qu'ont fait nos élus ? à part tuer l'économie du centre ville... Les réductions de personnel, les redressements et liquidations judiciaires de petits commerces se multiplient ces derniers temps. Bien entendu que monsieur Le Bigot va dire que la suppression de 700 places à la Providence et la mise en payant n'ont absolument rien à voir avec cela.
Écrit par : breton | 24/10/2013
En effet Mr Le Bigot , il est peut-être temps de changer notre agriculture , mais quand des agriculteurs se lancent dans une autre manière de travailler (agriculture biologique et/ou raisonnée, circuits courts....) vous leur noyez leurs terres sous couvert de protection contre les inondations du centre ville de Quimper.
Protéger qui ? IL n'y aura bientôt plus de commerces au centre ville si ce n'est quelques "attrape-touristes
Écrit par : sp | 25/10/2013
Je parlais de goutte d'eau qui fait déborder le vase à propos de l'écotaxe. L'actualité me donne malheureusement raison. La "révolte des bonnets rouge" marque le début d'un ras le bol général face à la rigidité du pouvoir "vert-rose".
A Quimper le 2 novembre, monsieur Le Bigot osera-t-il venir défendre sa vision de l'écotaxe dans les rues face à ceux qui vont payer l'addition ?
extrait de l'éditorial de Jacques Julliard dans le dernier "Marianne". S'adressant au Président il dit:" (...) D'abord, virez-moi ces verts, qui sont un triste mélange d'ambitions recuites et d'adolescence prolongée. Vous n'en serez que plus à l'aise pour traiter sérieusement les questions environnementales. (...)"
On ne peur soupçonner Julliard d'être de droite. Ce qu'il dit nous fait furieusement penser à quelques figures vertes locales.
Écrit par : breton | 27/10/2013
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