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18/06/2014

Maryvonne "chevalière de la table ronde"

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            C’est une bien triste nouvelle, Maryvonne Conan vient de nous quitter. Je l’ai connue au début des  années 1980,  en même temps, ou presque,  que Lannig Le Dilosquer,  une autre belle figure du Pays bigouden. Giscard ne l’avait sans doute pas imaginé de la sorte mais La lutte contre le projet de centrale nucléaire de Plogoff  a généré, à cette époque  dans toute la Bretagne,  une solidarité de combat. D’une cause à l’autre,   les militants formés à l’action collective,  l’indignation à fleur de peau,  ont su garder ici  une  capacité très particulière à se rassembler pour "gueuler" dans la rue leur refus  des injustices.

 

                 Maryvonne faisait partie de ces personnes dont on savait qu’elles répondaient  « présentes » dès que l’urgence de la mobilisation pointait son nez. Elle s'engage à fond dans le combat des femmes pour le droit à l’avortement ou plutôt pour le droit des femmes  à vivre leur sexualité et à choisir si elles désiraient un enfant.  Maryvonne vient de participer au très beau film de Marie Hélia  «  les chevalières de la table ronde ». Elle nous dit avec cette douceur qui la caractérisait  pourquoi, elle, mère de 5 enfants, portée  par une éducation classique, n’a pas hésité à affronter  le regard de ses voisines afin de  venir en aide à ces jeunes filles confrontées à une grossesse non désirée.

 

                  La lutte contre le nucléaire civil et militaire, comme elle se plaisait tant à le préciser, lui est apparue évidente dans sa croisade contre toutes les formes de violence. A Pont l’abbé avec Lannig, Catherine, HP…  c’est la mobilisation permanente. Nous nous sommes rencontrés  un peu plus tard  dans le comité Bosnie de Quimper  pour tenter de mobiliser l’opinion contre  les massacres dont étaient victimes, en particulier, les musulmans bosniaques.

 

                  Maryvonne était une passionnée de justice. Toute en douceur elle savait trouver les mots et le ton juste  pour apaiser les conflits. Femme de combat pour les grandes causes , elle n’aimait pas  les bisbilles  entre  personnes.   Infatigable militante elle n’hésitait pas à traverser la France pour assister aux journées d’été des Verts afin de se ressourcer et échanger avec ceux qui partageaient sa passion. Une image qui restera pour moi gravée est celle de Maryvonne  en plein après-midi d’été, un bob coloré  posé sur sa généreuse chevelure, écrasée par la chaleur,  traversant l’esplanade de la fac de Nîmes de ses pas économes,  pour rejoindre un atelier  sur la lutte non violente. Elle avait 85 ans et pensait qu’il n’était jamais trop tard pour s’indigner, se mobiliser, jamais trop tard pour agir.

 

Commentaires

Je n'ai pas connu personnellement Maryvonne Conan, mais j'ai partagé un combat avec elle, à Plogoff, il y a plus de trente ans. Un combat quotidien pendant des semaines. Un combat gagné, pour préserver notre belle Bretagne.
L'indignation contre l'inacceptable, l'injustice, et des projets imposés autoritairement contre l'avis de la majorité, a toujours été mon moteur.
Alors, bravo pour ses combats à cette "belle personne" que nous décrit monsieur Le Bigot.

Écrit par : claude | 18/06/2014

Bel hommage pour une belle personne.

Écrit par : annie le scoezec | 19/06/2014

Les commentaires sont fermés.