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04/02/2015

Une crue peut en cacher une autre...

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              Déjà lors de la dernière réunion du Sivalodet, la petite musique du Président Georges Philippe Fontaine laissait entendre que le projet de réalisation des ralentisseurs de crues sur l'Odet et le Steir serait revu à la baisse. Les articles de presse parus depuis , viennent en fait confirmer cette orientation. Il est vrai que la ville n'ayant pas subi d'inondations dues aux crues en amont depuis l'an 2000 la tentation est grande de baisser la garde.

           

Des travaux ont été réalisés en ville après 1995  mais nous (ancienne majorité municipale de Quimper)  l'avons toujours dit, ces travaux ne sont calibrés que pour des hauteurs d'eau correspondantes à cette épisode de 95. la crue 2000 passait largement au dessus et quand nous rencontrerons à nouveau ce type de crue dont on dit qu'elle est de fréquence cinquentennale, nous aurons à nouveaux des dégâts identiques de l'ordre de 30 a 40 millions d'euros .

           Embarquée lors de la campagne des municipales à attaquer tous les projets de la municipalité en place, la nouvelle équipe a du mal aujourd'hui à faire machine arrière. Mais la réalité à la peau dure, et s'il faut effectivement écouter tous les avis, à un moment il appartient aux élus de prendre leurs responsabilités. Le dossier est particulier  puisque les cultivateurs en amont, chez qui des travaux sont à réaliser, ne sont pas les bénéficiaires directs de ces travaux. Pendant la campagne électorale, nos opposants politiques évoquaient systématiquement des barrages sur la rivière.  Nous avions beau  parler de ralentisseurs qui ne barrent pas la rivière mais qui agissent uniquement en limiteurs de flux lors des très hauts débits, la notion ne passait pas. Elle faisait appel à une compréhension subtile alors que la vision du barrage était simpliste, les dégâts environnementaux évidents et l'impact politique immédiat. Nous assistons aujourd'hui à la fable de l'arroseur arrosé et toute nouvelle proposition du Sivalodet qui parle d'ouvrages dans le lit de la rivière reçoit la même opposition de la part des riverains et agriculteurs de la vallée de l'Odet.  Ils ont beau jeu de rappeler qu'il y a un an, les élus aujourd'hui en charge du dossier étaient contre ces ouvrages.

              Le défi dans le principe est pourtant relativement évident. Il consiste, si l'on veut protéger les habitants et les installations existantes ( telles que la gare, l'usine Entremont.... ) à retenir, le temps du pic de crue,  un débit de la rivière à 120 m3/seconde . La reconstitution du bocage est une très bonne initiative et elle permettra tout au long de l'année d'étaler les pluies d'orage, de mieux filtrer l'eau et de retenir les terres agricoles mais ce bocage déjà bien présent dans la vallée ne pourra pas écrêter les crues telle que celle de 2000. En tant qu'écologiste je soutiens ce programme bocage mais ayant eu la responsabilité de l'urbanisme de la ville, je suis persuadé et les études le montrent qu'il ne suffira pas à lutter contre le dégâts des crues cinquentennales. Quand il a plu pendant un mois, c'était le cas en 2000, les terrains sont gorgés d'eau et ils ne retiennent plus rien car taluts ou pas l'eau ne pénètre plus dans le sol. Les terrain ainsi saturés d'eau réagissent de la même manière que des surface imperméabilisées

              Il ne s'agit pas, comme nous avons pu le lire dans la presse, de permettre à la ville de construire en zone inondable mais d'assurer une protection des biens et des personnes qui aujourd'hui vivent le long de la rivière. Ils sont dans  le quartier de la gare, dans  le centre ville le long du Bd Kerguelen et de la rue René Madec , sur la place terre au duc, dans  le quartier du moulin vert. L'actuelle municipalité peut effectivement, comme cela semble être le cas, revoir à la baisse ou abandonner le projet. Il lui faudra simplement expliquer aux Quimpérois que le niveau de protection restera celui d'une crue du type 1995 mais que des débits indentiques à ceux de  2000 produiront toujours autant de dégats.

Commentaires

Je ne connais pas les détails de ce dossier donc je ne m'avancerai pas de manière formelle. Mais je pense que la dernière phrase de monsieur Le Bigot est exagérée. Même si les sols sont saturés, des petites digues qui ne dénatureraient pas le paysage, ralentiraient l'écoulement de l'eau. Cela éviterait les montées trop brutales et permettra l'écoulement sur quelques heures de plus, de manière, j'en suis persuadé, à limiter les débordements, et étaler l'écoulement d'une très grosse averse. Donc, même des aménagements mineurs, contrairement à ce qu'avance monsieur Le Bigot, peuvent permettre une belle amélioration par rapport aux dégâts de 2000. Cela permettrait aussi de tenir compte de l'avis des usagers et habitants des communes en amont. Si le projet de la précédente municipalité n'a pas abouti, c'est je le suppose, que la "concertation" n'a pas été faite comme il convient. (Si elle a été faite comme pour le plan transports... on comprend la réaction des intéressés. les "on va vous expliquer", ce n'est pas de la concertation)
Encore une fois, c'est un simple avis de Quimpérois moyen qui n'a pas eu accès aux détails de l' "affaire des barrages".
Mais c'est vrai aussi que je comprends l'inquiétude des habitants qui possèdent une maison dans la zone de l'hippodrome par exemple. Etre en "zone inondable" ne valorise pas les propriétés du secteur.
Nous sommes dans une époque où le risque naturel nous apparaît comme inacceptable. Sécurité, contrôle, on veut tout réglementer, tout dominer. Les catastrophes naturelles et les "colères du ciel" ont toujours existé, ce n'est pas lié à notre époque.
Peut-être qu'il faudrait simplement un peu plus de modestie vis à vis de la nature. Et ne dramatisons pas, les crues de l'Odet et du Steir n'ont rien à voir avec celles du sud de la France. Les seuls dégâts ici sont matériels.

Écrit par : breton | 05/02/2015

Mr Fontaine sera l'arroseur arrosé en espérant que les marées du mois de Mars ne fassent pas de dégâts.
L'ancienne majorité a été critiqué lors des dernières inondations , la nouvelle fera t'elle mieux ?

- texte tiré de la campagne électorale "osons quimper"
"15- Inondations
Une lutte relancée contre les risques. Des accompagnements financiers et techniques pour les riverains."

Attendons de voir......

Écrit par : eric | 25/02/2015

Bonjour Eric,
La dernière fois que j'ai entendu quelqu'un faire de l'humour avec le nom de monsieur Fontaine, c'était monsieur Bernard Poignant en conseil municipal. Il se croyait le roi du monde, et suite à une intervention de monsieur Fontaine, il a sorti avec assurance, dédain, condescendance et un sourire, fier de sa trouvaille: " Fontaine, ce n'est pas demain qu'on boira de ton eau"...
Aujourd'hui, c'est monsieur Fontaine qui siège au Conseil et monsieur Poignant, largement désavoué par les électeurs, qui a préféré démissionner que d'accepter qu'il n'a plus de pouvoir à Quimper. Son orgueil n'a pas supporté plus d'un Conseil, où ce n'est pas lui qui a le dernier mot, où ce n'est pas lui qui se pose en juge suprême.
Quant aux grandes marées de mars, espérons qu'elles se passent comme celles de février, sans problèmes.
Techniquement on peut effectivement faire des "barrages" pour éviter tout risque à Quimper. Mais cela a un coût (difficile avec les restrictions de dotations de l'actuel gouvernement...), et cela a un impact pour les communes en amont (préjudice visuel, matériel, ...). Est-ce à elles de supporter le bouleversement de leur environnement pour la tranquilité de quelques riverains à Quimper ? Si les riverains de l'hippodrome le pensent, on peut les suspecter d'égoïsme.
Si des vies étaient en jeu, le problème serait différent. Mais on sait prévoir les débordements à l'avance sur Quimper. Le système "info crues" marche bien, et comme disait monsieur Poignant:" Il y a un moment où dame nature décide."
En outre c'est le Steir et non l'Odet qui a posé problème la dernière fois.

Écrit par : regine | 25/02/2015

Les commentaires sont fermés.