24/10/2015
Se souvenir, c'est faire vivre encore ...
Si tu étais le bon dieu, les choses iraient beaucoup mieux. Les Palestiniens et les Israéliens ne s'affronteraient que sur les terrains de foot. La femme musulmane lirait le coran, irait à la mosquée mais aurait depuis longtemps jeté le voile et fait éclater son sourire au visage de l’homme, barbu, blanc, jaune, beur ou noir...
Si tu étais le bon dieu les pierres feraient ricochet sur la mer mais jamais ne puniraient celle ou celui dont le seul pécher fut d'aimer..
Si tu étais le bon dieu toutes les algues seraient brunes et du sable immaculé des plages atlantiques, n’émanerait que l'odeur forte, enivrante du grand large.
Si tu étais le bon dieu chacun aurait une place dans la société, un salaire...de quoi vivre.
Si tu étais le bon dieu le vent soufflerait du sud au nord quand tu vas aux Scilly et du nord au sud pour venir à Bénodet…
Mais Yvon, tu n’étais pas le bon dieu, tu étais tellement mieux, tu étais un homme. Tes convictions étaient profondes, complexes, au risque parfois de te mener sur les rives instables et partagées de la mauvaise foi. Tes mots étaient tes armes, tes armes n’étaient que tes mots.
Tu n’étais pas le bon dieu, Jésus, Allah ou Jéhovah, tu rageais des malheurs, des massacres commis en son nom…
Tu nous as quitté, tu ne le souhaitais pas... non, tu ne l’as pas choisi. Tu savais, pour l’avoir éprouvé combien ton départ allait laisser de douleur mais ta souffrance était telle que tu ne pouvais plus la supporter. Alors ce funeste mardi, une bouffée t’a submergé et tu n’as pas pu y résister.
Tu nous laisses pour faire vivre nos mémoires, le souvenir d’un homme entier, juste et généreux, celui d’un homme heureux, souriant, bourré d’énergie avant que cette maladie traître et insidieuse ne s’empare de tes pensées.
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