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03/04/2016

La mosquée...Un abus de pouvoir du Maire

moquée.jpgPour la deuxième fois, l’actuelle municipalité vient de refuser le permis de construire d’une mosquée route de Douarnenez. Le motif principalement invoqué serait un défaut d’intégration et en particulier en ce qui concerne la couverture d’un dôme en cuivre.

         Ce refus est contestable, et les raisons invoquées sont vraisemblablement bien loin des réelles motivations.

           S’il s’agit de questions de sécurité, les pompiers ont du dire ce qu’il fallait mettre en œuvre pour respecter la réglementation et de ce point de vue, il n’y a pas matière à discussion. Le pétitionnaire doit s’y conformer. Quand à l’intégration paysagère, le Maire dispose effectivement au titre de l’article R111 21 du code de l’urbanisme, de la possibilité de ne pas signer un permis. Mais il doit motiver ce refus en particulier au regard des constructions se situant à proximité ou du caractère particulier du site. La couverture des dômes par des feuilles de cuivre qui vont verdir avec le temps plutôt que par des feuilles de zinc grises ne me semble pas de nature à autoriser le refus du permis. En effet dans le cadre de l’instruction du permis, si l’architecte des bâtiments de France ou si le Maire pour des raisons avérées souhaitent tel ou tel matériau plutôt que tel autre, ils le font savoir au dépositaire du permis. Les questions d’intégration paysagère trouvent donc généralement une solution dans l’échange pendant l’instruction.

             Il faut donc que le Maire dise vraiment les raisons qui l’amènent à ne pas souhaiter cette mosquée et qu’il n’utilise pas les règles d’urbanisme si les raisons sont autres. Surtout que la salle de prières existe déjà aujourd’hui mais dans des conditions d’accueil ne sont pas à la hauteur de ce que souhaite la communauté musulmane du quartier.

             La question du respect des droits de chacun est fondamentale dans une démocratie. Les considérations politiques d’une municipalité peuvent apparaître dans le choix de vendre un terrain ou d’apporter une aide spécifique à un projet. Mais en aucun cas il n’appartient au Maire d’utiliser le règlement d’urbanisme pour interdire un permis. Le principe fondamental reste que l'instruction doit permettre d'aboutir à une permis acceptabe. Le tribunal administratif peut d’ailleurs être saisi en cas d’abus dans ce domaine.

Commentaires

Il y a quelques années, quand j'ai fait une demande pour un abri de jardin, on m'a imposé une couverture en shingle noire plutôt que verte. Je suppose que c'était pour une question d'intégration dans le paysage breton qui est fait de couvertures d'ardoises. Nous sommes en Bretagne et cela m'a semblé tout à fait normal. Je pense que si j'avais voulu mettre une couverture de cuivre cela m'aurait été refusé, de même que si j'avais voulu me faire un temple bouddhiste dans le jardin... Que les musulmans disposent d'une salle de prières neuve est tout à fait normal. Je respecte la liberté de culte. Ce qui peut à mon avis poser problème c'est le côté "prosélytisme " ou "provocateur" , d'un minaret et d'un dôme trop voyant. Notre république est laïque, et c'est très bien ainsi. Qu'il y ait un minimum de discrétion imposé dans les nouveaux lieux de prière pour respecter la sensibilité de la majorité de la population me semble sage. Nous avons fait une loi pour limiter les signes religieux ostentatoires dans les écoles, pour éviter les provocations. Il me paraît logique d'être prudent d'éviter les provocations visuelles dans le paysage urbain. Quant à l'intégration dans le paysage, et le choix des matériaux, les bâtiments de France sont pointilleux jusqu'à l'extrême pour le particulier qui veut faire des travaux chez lui; alors pourquoi devraient ils accepter sans discussion un minaret et un dôme de cuivre, qui ne correspondent en rien aux paysages urbains bretons?

Écrit par : erwan | 04/04/2016

La Turquie, à ma connaissance, ne fait pas partie de l'UE, pourquoi devrait-on accorder un permis de construire à un pays non Européen (n'y a t'il pas assez avec la mosquée russe à Paris ?)

Écrit par : FLATRES | 04/04/2016

Il est étonnant que le paysage breton ne souffre pas des totems cracheurs d'ondes hertziennes pour le bonheur de nos smartphones. Nouvelle religion qui fait l'unanimité ou presque
Détruisons les églises et cathédrales qui sont entretenues avec nos impots pour des pratiquants qui se font de plus en plus rares

Écrit par : René | 04/04/2016

La laïcite comporte aussi la garantie de la liberté du culte. Est-il admissible que ceux qui souhaitent le pratiquer le fassent dans des conditions lamentables ? Le respect de l'autre est aussi une valeur laïque et tout simplement humaine.
Que je sache il n'est venu l'idée à personne de considérer que les clochers qui dominent nos villages soient une marque de prosélytisme de la part de la religion de Rome. C'est une construction de notre histoire.
Par contre le sujet est plus sérieux sur l'origine des fonds, c'est un vrai débat, qui dans certain cas va de pair avec le choix des prêcheurs amenés à tenir les moments collectifs.

Écrit par : Jean-Michel Braud | 05/04/2016

Bonjour,
D'accord avec la liberté du culte, mais cela n'implique pas de facto d'autoriser n'importe quelle construction.
Les clochers dans nos villages ? Ils font partie du décor depuis des siècles, tout comme les minarets font partie du décor des pays du Moyen Orient et d'Afrique du Nord. Aucun problème à cela.( Il y a des Mosquée qui sont de superbes monuments, comme il y a des Cathédrales qui témoignent du génie des hommes.) Il y a soupçon de prosélytisme lorsqu'une communauté minoritaire cherche à construire par exemple une mosquée dans un pays occidental ou une Eglise en pays musulman. Qu'on le veuille ou non, il est clair dans l'esprit de certains, que de construire un édifice religieux bien visible dans un pays où ils ne sont pas majoritaires, est une manière de dire: "Ici c'est notre territoire." Et il n'a échappé à personne, que certains musulmans placent la loi religieuse au dessus de la loi des hommes, et des lois de notre République. Tout ce qui peut encourager le communautarisme, rendra service aux extrémistes de tous bords, et se fera au détriment de l'intégration, et de la paix.
Le respect des autres comme valeur humaine, j'y souscris à 100%. Mais cela doit se faire dans les 2 sens. Par exemple: pourquoi accepter d'imposer le voile aux hôtesses de l'air lorsqu'elles font escale en Iran, alors que les iraniennes voilées sont autorisées à garder leur voile lorsqu'elles viennent en France ?
La tolérance si elle est une vertu capitale, peut aussi être la pire des chose face à l'intolérance, surtout si cette intolérance est basée sur l'ignorance et l'intimidation.

Écrit par : erwan | 05/04/2016

Nous avons été moins regardant sur l'intégration dans les paysages lorsque nos vaillants missionnaires aidés de nos non moins vaillants soldats emmenés par le Père Bugeaud, ont construit à tout va des cathédrales et églises dans des pays d'Afrique où les chrétiens étaient eux aussi minoritaires mais tout cela c'est de l'histoire ancienne....

Écrit par : René | 05/04/2016

Entièrement d'accord avec toi René sur ce point. Il n'y a pas eu que le père Bugeaud (que personne ne connaît...), mais des milliers de "missionnaires" qui ont colonisé la terre entière, parce que le prosélytisme faisait partie intégrante de la doctrine de l'Eglise. On passera sur les génocides en Amérique du sud par les conquistadors, sur les "très saintes" croisades autour de la Méditerranée, ou l'Inquisition, pour ne parler que de cela. La religion musulmane qui ne date que du 7ème siècle est une religion "jeune" par rapport au catholicisme. Il est étonnant de voir qu'elle passe par les mêmes "errements" que la religion catholique il y a quelques siècles.
Quoiqu'il en soit, l'Histoire devrait nous apprendre à être prudents, pour éviter de répéter les mêmes erreurs.
Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas, disait Malraux. Pour ma part je constate que la plupart des conflits dans le monde ont toujours été à majorité d'origine religieuse... Et la "guerre" actuelle contre le terrorisme n'échappe pas à cette règle.
L'urgence n'est-elle pas de permettre à l'homme d'évoluer vers une maturité qui le détache des "dogmes" et autres bourrages de crâne, qui n'ont pour seul but, que de le décerveler pour l'asservir ?
Derrière ceux qui prétendent répandre la "bonne parole divine", il ne faut jamais oublier qu'il se cache souvent des hommes simplement imbus de pouvoir (spirituel ou temporel).

Écrit par : erwan | 05/04/2016

Erratum!
Malraux n'a pas dit: "le 21è siècle sera religieux ou ne sera pas" mais
"le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas"
Et là je suis d'accord avec lui, parce que la spiritualité n'a rien à voir avec la religion.

Écrit par : erwan | 05/04/2016

Marx a dit"La religion est l'opium du peuple"
Le peuple part en guerre au nom de la religion pour le plus grand profit de ses dirigeants
Les conflits ou le terrorisme sous couvert de religion sont toujours des conflits économiques.

Écrit par : René | 06/04/2016

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