16/06/2016
Une ingérence malvenue
La municipalité de Quimper, en imposant le groupe amiénois « Fatals Picards » sur la scène place st Corentin, lors de la fête de la musique montre une nouvelle fois la conception particulière qu’elle a de l’action culturelle sur la ville.
Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause les qualités du groupe Fatals Picards mais simplement de revenir sur deux principes qui faisaient jusqu’ici consensus sur la ville.
Le premier revient à l’origine de cette « faite de la musique » car c’était bien l’esprit de la fête. Ce jour là, à l’initiative de Jack Lang, le maximum de musiciens est invité à s’exprimer dans la rue. L’idée est bien donc de la gratuité des prestations avec des artistes qui déambulent dans la ville. C'est vrai que la présence des scènes équipée et généreusement amplifiées avait déjà, depuis quelques années, entamé cet esprit mais la gratuité restait cependant de mise.
Le deuxième principe, plus général celui là, est que lorsque la municipalité confie à une association la charge de gérer une animation, il ne lui appartient pas d’en définir la programmation. Imaginez le Maire décidant des soirées du Théâtre ou du passage des artistes lors du festival de Cornouaille. Ceci est tout simplement une question de confiance et de respect. Le Maire s’était déjà compromis l’an passé, remettant publiquement en cause une soirée organisée par Très Tôt théâtre. Il s’en était ensuite plus ou moins excusé lors de l’inauguration du Novomax en reconnaissant avoir fait une erreur. Qu’a cela ne tienne, il recommence.
En imposant un groupe rémunéré sur la scène de la place st Corentin gérée par l’association « les Polarités » et ceci, je le répète, quelque soit la qualité de ce groupe, la municipalité quimpéroise brise une habitude et deux principes. C’est son droit. Il n’empêche que cette opération interroge sur la volonté récurrente du Maire de s'immiscer dans l'élaboration des programmes. Elle interpelle aussi le monde associatif, qui d'un coté voit ses subventions drastiquement rabotées, voire totalement supprimées comme au "Quartier" et de l'autre constate que la municipalité trouve de l'argent pour une scène habituellement gratuite.
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