Le conseiller municipal d’opposition Europe Écologie-Les Verts à Quimper (Finistère) fait le tour des dossiers politiques. Il soutient Yannick Jadot à la primaire de son parti et s’interroge sur la démocratie locale.
(Interview de Ouest France 15 octobre)
C’est le temps de la primaire, y compris chez Europe Écologie-Les Verts. Qui soutenez-vous ?
Je soutiens Yannick Jadot. C’est quelqu’un que j’apprécie car il n’est pas dans les tactiques politiques. J’ai voté en ligne, comme le veut la procédure. Les résultats du premier tour seront publiés le 19 octobre. J’avoue que je me suis interrogé sur la nécessité d’avoir un candidat Vert au premier tour des présidentielles. Notamment dans le contexte actuel qui appellera peut-être un vote utile. J’ai finalement choisi celui qui me semble être le meilleur médiateur auprès de la population. Yannick Jadot, député européen écologiste, est un homme neuf. Et en tant qu’ancien patron de Greenpeace, il connaît bien le terrain.
Comment percevez-vous le climat politique actuel et la campagne présidentielle ?
Je suis épouvanté par la légèreté du débat politique. On ne parle pas des problèmes de fond. Les politiques n’ont aucune conviction écologiste. La consommation et le libéralisme sont en train de brûler la planète. Le débat autour des migrants ne devrait même pas avoir lieu. Nous devons accueillir ces personnes qui fuient la guerre et la famine. Aux présidentielles, je défendrai les valeurs de gauche comme je l’ai toujours fait. En cas de duel à droite, j’appellerai à voter contre Marine Le Pen, quel que soit le candidat.
Plus localement, comment vivez-vous votre mandat de conseiller municipal d’opposition ?
On est dans une alternance après avoir perdu les élections à la mairie de Quimper. C’est de ma responsabilité d’être là en tant qu’opposant. Je ne construis pas la ville, mais je reste vigilant sur de nombreux dossiers. Je constate que de nombreuses compétences quittent la commune pour aller vers la communauté de communes.
Est-ce une bonne chose, selon vous ?
La fusion de Quimper communauté et du Pays glazik est une nécessité. Le hic, c’est que les conseillers communautaires ne sont pas élus au suffrage universel. Ils n’ont donc pas été choisis selon leur projet. Quand on augmente un impôt comme la taxe foncière sur le bâti, on doit être responsable devant les citoyens qui vous ont élu. L’idéal serait que les conseillers communautaires soient élus au suffrage universel et qu’ils désignent ensuite les conseillers municipaux. Ce serait plus juste.
Que pensez-vous du nom de la nouvelle communauté : Quimper Bretagne occidentale ?
C’est un nom technique qui ne reflète aucune réalité. Mais c’est un détail. Moi, ce qui m’intéresse ce sont les projets. Ceux de la Ville, de la communauté et de la Cornouaille. Aujourd’hui, le territoire de la Cornouaille manque d’un leader. Je regrette que ce territoire ne parvienne pas à se mettre en avant lors des Fêtes maritimes de Douarnenez, par exemple, ou du Vendée Globe. C’est pourtant à la Forêt-Fouesnant que naissent les futurs champions. La Cornouaille a des atouts mais elle ne sait pas se vendre.
L’aménagement du quartier de la gare prend forme. Qu’en pensez-vous ?
Je ne vois pas vraiment de projet qui se mette en place. La 765e avenue ne fait que poursuivre ce que nous avions engagé au sein de la précédente municipalité. De toute façon, toute évolution du quartier de la gare nécessite une révision du PPRI (plan de prévention des risques naturels prévisibles relatif au phénomène inondation), ce qui est très long. Cela représente plusieurs années de procédure et rien n’a été fait. Je suis également surpris par l’absence de projet culturel qui participe pourtant au développement économique d’une ville. Pour l’instant, il n’y aura pas de grands changements. On va sans doute vivre un séisme politique avec les présidentielles. Et la bataille reprendra avant les municipales de 2020. On verra ce que deviendra Quimper, ville de centre gauche. D’ailleurs, il est peut-être temps qu’une femme prenne les rênes de la ville…