14/09/2017
Mauvais temps pour le logement locatif public.
Le gouvernement persiste et signe. On apprend ce jour qu’il prévoit d’amputer les Allocations Personnalisées au Logement dans le secteur locatif public de près de 60 euros par mois. Dans le même temps il se veut rassurant car dit-il… « Les bailleurs sociaux seront invités (sous la contrainte) à baisser d’autant le montant des loyers ».l’opération parait blanche pour le locataire et éviterait à l’Etat une dépense de près de 3 milliards d’Euros. Alors c’est qui le dindon de la farce dans l’histoire, parce qu’il y a bien évidemment un dindon.
La réponse n’est pas aussi simple que cela. On serait a priori tenté de dire que ce sont les opérateurs HLM qui vont devoir rogner sur leurs fonds propres pour compenser la baisse des loyers et financer malgré tout les programmes. En faisant court, un opérateur HLM qui projette un programme immobilier locatif, fait son plan de financement sur la base des aides de l’Etat et des collectivités locales, sur ses fonds propres s’il en a et sur un emprunt à long terme auprès de la caisse des dépôts et consignations. Emprunt indexé sur les taux du livret A actuellement bloqué à 0,75%, qu’il remboursera à partir de loyers de ses locataires. S’il doit baisser les loyers, il devra réduire son emprunt et de fait augmenter la part de ses fonds propres et la participation des collectivités locales. Le problème est que les collectivités locales voient déjà leurs dotations de fonctionnement fondre comme neige au soleil. Elles ne seront donc pas enclines à augmenter leur participation. Du coté fonds propres des bailleurs, si certains, il est vrai, possèdent un matelas confortable d’autres n’ont pas cette chance. Le recours à ces fonds aura donc de toutes évidences une durée limitée. Mais, et c’est là que la réponse n’est pas aussi simple, le gouvernement, qui lui aussi sait compter, a tout prévu. Il annonce dans le même temps une baisse des exigences en ce qui concerne les normes d’accessibilité et les normes environnementales. Qui dit baisse des normes, dit baisse de coûts. Et voilà le tour est joué, les logements coûteront donc moins chère à la construction. Alors c’est qui le vrai dindon… et bien in fine c’est le locataire car pour le même prix, la baisse du loyer étant compensée par la baisse de l’APL, il aura un logement moins performant. C’est-à-dire que sa facture énergétique va augmenter et que son confort va diminuer.
Ou sont donc passées les grandes déclarations sur l’urgence climatique, sur la nécessité d’une véritable mobilisation nationale afin de maîtriser nos consommations. Un petit rappel, l’habitat et le tertiaire représentent 45 % ne nos consommations en matière d’énergie.
Au fait, ou est donc passé Nicolas Hulot… serait-il devenu aphone. La remise en cause des normes environnementales dans le logement, aurait pourtant dû le faire réagir au quart de tour. Lui pour qui la lutte contre le réchauffement reste la priorité des priorités.
01:15 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Il y a quelque chose de délectable à voir quelqu'un qui a appelé à voter pour Macron,
passer son temps à s'en plaindre dès l'élection passée. Tout cela était tellement prévisible...
Il est malin, ce Macron, et intelligent en plus.
Il a même des chances de réussir son pari: redresser les comptes pour obtenir de la croissance.
L'isolation des logements attendra un peu,
que la croissance dégage des moyens pour les financer.
C'est plein de bon sens après tout.
Wait and see dans 2 ou 3 ans...
Où il est Nicolas Hulot ? Au chaud, dans son Ministère, à avaler des couleuvres,
jusqu'au jour où peut-être il trouvera cela trop indigeste.
A moins que les avantages de son poste ne suffisent à lui
faire relativiser son indignation et ses convictions...
Personnellement , j'aurais plutôt parié sur un Nicolas vociférant
qui démissionne à la première occasion. Serait-il rentré dans le rang, lui aussi ?
Tous p....... ? Nooon, en cherchant bien,
mais en cherchant vraiment bien alors...
Écrit par : erwan | 14/09/2017
Mais Erwan, avoir appelé à voter Macron contre le Pen au second tour ne signifie en rien un alignement sur la politique libérale du Président. J'irais même plus loin, voter Macron c''était s'assurer d'un fonctionnement démocratique et donc se garder la possibilité de ne pas être d'accord et de le dire. L'histoire nous démontre que les pouvoirs totalitaires confisquent ce droit et emprisonnent ceux qui expriment une opinion.
Écrit par : dominique | 15/09/2017
D'accord avec vous Dominique.
C'est le problème du vote "républicain".
On nous a fait le coup plusieurs fois, pour, à chaque fois voter pour des candidats "par défaut ",
qui appliquent une politique qui ne nous convient pas.
Dans le cas présent les sondages étaient très clairs: Marine n'avait aucune chance, donc voter blanc, ce n'était pas donner un gage à l'extrême droite, mais dire à Macron qu'il n'a pas carte blanche de la majorité des français.
Et soyons un peu réalistes. Vous imaginez Marine emprisonner ceux qui osent exprimer une opinion contraire ? Nous ne sommes pas en Turquie, mais dans le pays des droits de l'homme.
Marine qui joue au dictateur, c'était à coup sûr des millions de personnes dans la rue très rapidement.
Une vraie révolution avec au bout une Constituante et une 6ème République.
...et peut être une vraie prise de conscience de nos hommes politiques qu'être élu ne signifie pas qu'on puisse agir à sa guise.
Ce serait aussi une remise en question de notre système qui veut qu'on ne vote jamais "pour" un candidat, mais "contre" un pire.
Il faut que le vote blanc soit comptabilisé comme vote exprimé, que des bulletins blancs soient disponibles dans les bureaux de vote, et que la population soit informée du sens du vote blanc,
si on veut qu'enfin nos votes soient des votes d'adhésion et non de rejet.
En tous cas, pour ma part je refuse de voter pour un candidat qui ne me convient pas, quel que soit le candidat qu'il a en face de lui.
Écrit par : erwan | 15/09/2017
la rénovation des halles de quimper aura lieu après 2020. sans doute 2021 ou 2022
a cette date grand frais sera ouvert.
certain élu avait promis l'inverse.
Écrit par : philig | 15/09/2017
la rénovation des halles de quimper aura lieu après 2020. sans doute 2021 ou 2022
a cette date grand frais sera ouvert.
certain élu avait promis l'inverse.
Écrit par : philig | 15/09/2017
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