27/06/2018
Macron à quimper .
Emmanuel Macron est venu saluer les élus bretons à Quimper jeudi 21 juin. C’était son choix de privilégier les élus, il fallait donc montrer patte blanche pour accéder au chapiteau où il nous a distillé sa bonne parole. D’où le petit stratagème utilisé pour pouvoir lui glisser un message à propos de la disparition de nos abeilles. Sur la forme, un tee-shirt jaune pétant comme une fleur au beau milieu de cette assemblée de costards sombres chemises claires et cravates de rigueur. Ça ne passait pas inaperçu. Le petit pot de miel offert avait bien entendu une valeur toute symbolique. J’imagine que la peur d’un empoissonnement a fait que le Président n’en aura vu, au mieux que l’étiquette. Qu’importe, symbole pour symbole, il me semble avoir bien utilisé mon statut d’élu pour faire passer et au Président, à l’assemblée et à la presse, un message concernant la biodiversité.
Côté discours du Président, au-delà des sujets classiques qui viennent et reviennent. Dont il doit savoir doser les mots pour plaire au plus grand nombre sans engager l’Etat dans des dépenses qu’il ne souhaiterait pas honorer. Au-delà de ces sujets, il y a eu quand même deux axes forts sur lesquels le Président parle avec passion et autorité.
Le premier concerne l’articulation des pouvoirs sur l’ensemble du territoire. Il me semble comprendre que pour Mr Macron la gouvernance comporte trois étages ou trois étages et demi. L’Etat qui a la place forte et qui de ce fait doit être fort. En ce sens le Président a été très jacobin. Les régions sur lesquelles l’Etat va s’appuyer. Les métropoles le nouvel outil de la loi « Notre » qui visiblement a toutes ses faveurs. Et les intercommunalités qui ne sont toujours pas des collectivités territoriales mais des outils techniques et qui pourraient le devenir assez rapidement. Les Maires ainsi que les élus départementaux doivent commencer à regarder les écharpes avec un brin de nostalgie.
Alors on peut être d’accord ou pas avec cette vision mais avouons qu’elle a du sens. Elle réduit les étages de décisions et économise normalement de la structure. A condition qu’en ouvrant une porte on ait le courage d’en fermer une autre. Elle peut aussi avoir l’inconvénient de couper ou du moins d’éloigner l’élu du citoyen. L’élection des élus communautaire au suffrage universel direct peut être une solution mais là encore à condition de ne pas conserver l’élection des conseillers municipaux.
Le deuxième axe concerne l’Europe. Et là, Macon n’a pas besoin de lire son texte tant il est habité par cette vision. Il a sans doute raison, l’Europe devient un espace dans lequel nos jeunes ne souhaitent pas rencontrer de frontières à leurs échanges. Il devra cependant être prudent et éviter comme le disait le Général De Gaule de prononcer l’Europe l’Europe tel un cabri à chaque situation délicate qui se présente. L’Europe actuelle est perçue de plus en plus, et à juste titre, comme l’espace de ceux qui réussissent. Ceux qui voyagent, qui rencontrent les interlocuteurs à l’échelle de cette espace s’y retrouvent bien évidemment. Mais ceux qui sont attachés pour de multiples raisons à leur espace de vie, qui n’ont pas l’occasion de voyager trouvent que cette Europe les ignore voire les méprise. Ils le disent à chaque élection et le mécontentement grandit. Il ne suffira pas à Macron de dire « l’Europe l’Europe… » Pour conjurer les angoisses. L’Europe économique s’est réalisée. Elle concerne les dirigeants. L’Europe social est en panne, elle concerne un plus grand nombre.
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