21/06/2012
EE Les Verts auront leur groupe parlementaire.
Avec près d'une vingtaine de députés pour EE les Verts, les écologistes vont pouvoir créer un groupe à l’Assemblée Nationale.
Deux ministres et 18 députés, in fine, coté Assemblée Nationale et gouvernement la stratégie de l’accord aura donc été gagnante. Restera à évaluer les dégâts d’une campagne présidentielle pour le moins cafouilleuse et je crois qu’ils ne seront pas uniquement financiers.
On ne cessera de le dire, puisque c’est une évidence, ce type de scrutin ne nous réussit pas. Pourquoi, alors que l’intérêt pour l’écologie n’a sans doute jamais été aussi fort dans notre pays, est ce que les suffrages sur nos candidats ne dépassent que légèrement les 5% ? Je pense en fait que nous avons une réelle difficulté à crédibiliser nos candidats lors des scrutins uninominaux. Quelques individualités, comme Noël Mamère, s’en tirent bien et ceci dès le premier tour, mais force est de constater qu’elles sont rares. Et pourtant le projet écologique est le même à Bègles ou à Brest.
Un scrutin de référence.
Je pense qu’il y a un seuil critique en termes de résultats électoraux qui inspire confiance aupres des électeurs et dans le contexte de la cinquième république, l’élection législative avec son scrutin uninominal reste la référence. Lorsque nous aurons réussi à faire élire une cinquantaine de députés, la dynamique d’agrégation pourra alors fonctionner et nos scores seront amplifiés. C’est en cela que je fonde mes espérances quant à notre groupe d’élus à l’Assemblée Nationale. A eux maintenant de faire le travail de propagation de nos idées. Ne pas tomber dans la question de posture, mais continuer à agir. Ils auront tous les jours au moins cinq raisons valables de démissionner. Un jour ce seront les accords avec le Niger, le lendemain une déclaration sur le nucléaire mais il leur faudra tenir bon. Tenir bon face aux adversaires qui vont s'acharner mais peut être et surtout tenir bon face à nos amis, certes exigeants mais aussi souvent intransigeants. Je veux parler des donneurs de leçon qui pensent qu’avec 18 députés les écologistes à eux seuls sont en mesure de révolutionner la planète.
En tous cas, bon courage à nos élus, et pour paraphraser Bracke (et non pas Léon Blum) au conseil national de la SFIO le 10 mai 1936 « Enfin, les difficultés commencent pour nous ! ».
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14/06/2012
De l'indécence à la honte...
L'Etat, de par la loi, doit assurer l'accueil des demandeurs d'asile. Il doit, au nom des valeurs humanistes, le faire en respectant la dignité et les conditions de confort et d'hygiène que l'on peut attendre d'une nation soucieuse des droits de l'homme. Or ce déplacement en car de Brest vers un camping de Bénodet de familles désemparées bafoue complètement les règles de la décence. Non que ce camping soit à ce point dégradé mais l'absence de chauffage, les difficultés dans la scolarisation des enfants ainsi que les réticences quant à la fourniture de nourriture me semblent inacceptables.
Au-delà des questions de confort minimum, c'est le principe même du déplacement qui est choquant. En effet ces familles n'ont pas été associées quant au choix d'un lieu de résidence. Pour celles qui ont des enfants scolarisés dans la région brestoise ce déracinement est un véritable traumatisme. Il ne s’agit pas denier les difficultés rencontrées par les différentes institutions devant ce flux de plus en plus important de demandeurs d'asile. Mais on ne déplace pas de la sorte des populations démunies et fragilisées. Il faut que les moyens soient mis en œuvre pour que le droit et le devoir d'humanité soient respectés.
Nous avons un nouveau Président de la République, nous avons un gouvernement de gauche et il est probable que dimanche prochain l'Assemblée Nationale, après le Sénat, sera dirigée par une majorité de gauche. Le signal donné cette semaine par la Préfecture du Finistère est pour le moins "fâcheux". J'ose espérer que cette décision insensée faisait partie d'un reste de recommandations que le nouveau Ministre n'avait pas eu le temps d'intercepter. Il lui reste maintenant à agir rapidement sous, je l'imagine, la fraternelle pression des futurs élus socialistes des différentes circonscriptions pour que la honte ne fasse pas suite à l'indécence.
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11/06/2012
Un scrutin laminoir.
Martine Petit, candidate d’EE Les Verts en dépassant les 5% aura au moins la satisfaction de voir ses frais de campagne remboursés. Pour les écologistes, avec 3 000 suffrages en moins que lors des dernières législatives, une analyse critique s'impose. On peut toujours se rassurer en disant que ce score est dans la lignée des 5% récoltés au niveau national. Là aussi, la justification est un peu courte car la coutume, à Quimper, veut que nous soyons bien largement au-dessus des performances nationales.
Alors comment expliquer ce relatif échec ? Je pense que la nature même du scrutin, un mois après la présidentielle en est la première raison. Les électeurs se sont exprimés, ils ont choisi François Hollande comme président de la République. Celui-ci n’ayant pas fait d’erreurs pendant ce premier mois, ils confirment ce choix en votant pour les candidats du PS. C'est somme toute assez logique dans le contexte d'un régime présidentiel. On peut alors se demander pourquoi les candidats EE Les Verts, soutenus par le PS dans les circonscriptions réservées, s’en tirent avec autant de difficultés. Je crois que là-aussi l’explication est simple. De manière quasi systématique, les militants locaux du PS ont refusé les consignes nationales et par esprit de rébellion au pouvoir central, ils ont voté pour des candidats dissidents souvent mieux implantés. En Bretagne, c’est le cas évident à Brest rural où Magali Deval s’est fait battre d’une courte tête par JL Bleunven, maire de Plouzané et à Guingamp où Michel Balbot est devancé par la maire de la ville pourtant exclue du PS. La deuxième raison est à mon avis plus locale. Si dans la circonscription, les écologistes peuvent compter sur un fonds électoral, c’est-à-dire des électeurs qui, quel que soit le candidat, voteront écolo, ce fonds ne dépasse guère 5%. Pour espérer faire un bon score il faut bien évidemment largement dépasser ce fonds. Et pour cela, il ne suffit pas d’une campagne, c’est l’ancrage dans le temps qui donne cette notoriété. Il est probable que Martine, qui a pourtant véritablement fait campagne, a subi le contrecoup de ce déficit de notoriété.
La leçon à tirer de ce double scrutin présidentiel et législatif est que l’on assiste à un affaiblissement de la vie démocratique de notre pays. C’est la victoire de l’efficacité à l’américaine contre le débatd’idée de la diversité. La logique du bipartisme finit par s’imposer et si rien ne change d’ici à quelques temps les électeurs n’auront le choix qu’entre deux options, l’une plutôt à droite et l’autre plutôt à gauche. C’est volontairementque je ne cite pas l’alternative du FN tant je suis persuadé que ce parti va rapidement disparaître en tant que tel pour réapparaître au niveau des idées dans une droite populaire recomposée. Je pense que pour sortir de cette logique qui, je le redis, constitue un appauvrissement de notre démocratie, la solution rapide consiste à introduire une dose très sensible (entre 100 et 150 sièges) de proportionnelle dans le scrutin des législatives.
Une solution plus radicale consisterait à sortir du régime présidentiel, apanage de la 5ème République et à inventer une 6ème République dont le moteur démocratique serait le Parlement. Je crains cependant que nous en soyons loin car la clé de ce changement est dans les mains du Président de la République. Il est donc peu probable qu’il mette en place un système qui verrait ses pouvoirs diminuer.
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