Daniel Le Bigot

Soixante douze dollars le baril de pétrole... comme peu de gens ici paient en dollars et que généralement le plein se fait en litres et non pas en barils, cela pourrait ne pas nous dire pas grand chose, sauf qu'en un an il a pris 10 Euro d'augmentation. Alors on montre, fort justement, du doigt les compagnies pétrolières qui continuent à vendre un volume en augmentation à un prix de plus en plus élevé. C'est tout bénéfice pour elles. On pointe également l'Etat qui pour sa part joue hypocritement les offusqués mais voit ses taxes calculées en pourcentage rapporter de plus en plus d'argent. Il n'y aurait donc que nous les écologistes à regarder cette flambée des prix comme le juste retour des choses. Comme un levier pour faire baisser la consommation et par conséquence la pollution liée au gaz à effet de serre.
Au delà de ce constat rapide et un peu simpliste car il ne tient pas compte de la disparité sociale engendrée, cette situation doit nous interpeller car elle est le résultat de deux facteurs essentiels.
L'un est la conscience aujourd’hui acquise par les pays producteurs que nos réserves sont en train de s'épuiser. Nous aurons ainsi, en moins de cinquante années, consommé ce que la nature a mis des millions d'années à produire. Ce constat est tragique et irrémédiable. Nous ne pourrons pas reconstituer nos réserves.
L'autre facteur est lié à l'augmentation de la consommation. Il est de bon ton de pointer les pays à forte croissance, en particulier la Chine, comme responsables mais chez nous également la consommation augmente. De ce coté tout est jouable. Si nous le souhaitons, nous pouvons diminuer nos demandes.
C'est uniquement une question de choix de société, de modèle de développement. Le débat sur la croissance ne fait que commencer. Il est fondamental et va bousculer toutes nos certitudes. Prétendre aujourd'hui que seule la croissance peut créer de l'emploi, c'est aller droit dans le mur et se préparer des lendemains qui déchantent.
Pour en savoir plus:
http://www.manicore.com/