20/10/2008
le "Casanova" des marais
Intervention au séminaire "le phragmite aquatique" organisé à Quimper par Bretagne vivante
www.bretagne-vivante.org/content/view/63/66/
Ce séminaire organisé par la « SEPNB Bretagne vivante » sur le Phragmite aquatique est une très bonne occasion pour évoquer la gestion de la biodiversité à l’échelle d’un territoire comme celui de Quimper.
Notre commune est constituée de 8500 hectares, ce qui en fait une surface plus grande que Paris. Nous comptons à peu près 80 exploitations agricoles. Située à la pointe de la Bretagne, à proximité de la mer nous devons gérer une pression immobilière importante. Et comme toutes les capitales de pays nous tenons à assurer un rôle actif dans la création et le maintien de l’emploi. Tout ceci entraîne un conflit permanent en ce qui concerne l’occupation de l’espace. Il appartient donc à la collectivité qui possède la maîtrise de l’urbanisme de bien se positionner pour réussir un développement équilibré, raisonnable, durable… (qu’importe l’adjectif) de son territoire. Nous ne pourrons plus continuer à consommer les m2 comme ces 30 dernières années car il est évident que l’urbanisation se fait essentiellement sur des terres agricoles, sur des zones humides, des prairies, sur des espaces boisés. C’est tout le sens que pour ma part je souhaite donner aux éco quartiers que Quimper s'engage à développer. Il ne suffira pas, même si c’est déjà une bonne chose, de placer des capteurs solaires sur le toit des maisons que l’on construirait en périphérie de la ville pour faire du développement durable. Il faudra aussi réduire la taille des terrains en réalisant du collectif de qualité. Il nous faudra réhabiliter le bâti ancien dans le cœur de la ville pour diminuer notre empreinte écologique liée aux déplacements.
Il nous restera cependant une question, que je rencontre tous les jours et qui prendra de plus en plus d’importance : Comment gère t’on les espaces que nous refusons d’urbaniser au titre de la protection des espaces naturels mais que les agriculteurs par pure réalité économique, délaissent de plus en plus. La ville n’a plus les capacités à embaucher des centaines de jardiniers pour s’en occuper. Nous tentons d’apporter un début de réponse par la gestion pastorale, nous avons déjà trois vaches municipales, mais il parait évident que ceci ne suffira pas. Nous pouvons, bien entendu, contractualiser avec des associations comme la SEPNB ou « eau et rivières » mais là également l’investissement bénévole montrera rapidement ses limites.
Notre monde est en pleine mutation. Les campagnes se vident, les villes s’agrandissent. Et dans le même temps la prise de conscience par rapport à la biodiversité s’impose progressivement. Pour ma part je n’ai pas de réponse toute faite à cette situation paradoxale, mais je sais qu’il nous faudra nous en occuper car la présence d’une urbanisation resserrée nous empêche de dire, qu’a coté, il n’y a qu’à laisser la nature reprendre ses droits. L’homme est fortement présent sur nos territoires. Il agit sur la nature, il la subit parfois. Il devra donc assumer sa responsabilité, il y va de l’avenir de la planète et ce petit Casanova des marais vient à point nommé pour nous le rappeler.
Daniel Le Bigot
Adjoint a l’urbanisme de la ville de Quimper
22:39 Publié dans societe | Lien permanent | Commentaires (0)
07/10/2008
Droit de grève en danger
Que Ludovic Jolivet, "leader" de l'opposition municipale quimpéroise, considère la position de la ville de ne pas mettre en place un service minimum dans les écoles comme hors la loi, est un fait puisque la loi a été votée. Ceci dit ce transfert de responsabilité de l'Etat vers les communes, fait dans la précipitation est irréalisable en l'état.
Le Maire et Denise Cariou, adjointe aux affaires scolaires, en ont bien expliqué les raisons techniques: "en cas de grève chez les enseignants et dans le même temps dans la fonction publique territoriale, la collectivité n'a pas les moyens humains pour assurer ce que prévoit cette loi". Bien sûr, les décrets d'application proposent dans ce cas de faire appel à "toutes les ressources bénévoles mobilisables". En fait cela signifierait que les parents confieraient leurs enfants pour une journée à des personnes non qualifiées, non connues de la mairie. S’il y a de fortes chances que cela se passe bien dans la plupart des cas, nous n’osons pas imaginer les conséquences pour le Maire d'une commune si un bénévole, pas préparé, prenait une attitude mettant en danger un ou des enfants. Il y a ici un formidable paradoxe entre le niveau d'exigence et de qualification demandé aux animateurs chargés d'encadrer des jeunes dans le cadre des activités de loisir reconnues et le laxisme total de l'Etat quand il s'agit de remplacer des enseignants en grève.
Le conseiller municipal d'opposition qualifie ensuite cette "attitude d'immorale", c'est son droit. Ce qui pour nous est immoral, c'est d'attaquer de façon détournée le droit de grève qui n'en déplaise à certains est inscrit dans la constitution. Car c'est bien là le fond de cette loi: rendre inefficace donc inutile le recours à la grève. On imagine très facilement, ce premier rempart détruit, le sort qui serait ensuite réservé au droit du travail.
La grève, par ce qu'elle impose aux salariés qui la mènent ou qui la subissent, doit rester le recours ultime aux règlements des conflits sociaux. Il appartient donc au gouvernement, plutôt que de monter dangereusement les catégories sociales les unes contre les autres de mettre en place les dispositions visant à éviter ces conflits ou tout au moins à les résoudre par le dialogue.
Les élus de Kemper l'Ecologie à Gauche
Daniel Le Bigot
22:00 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0)